Les échouages de cétacés s'accumulent sur les côtes de la Mer de Norvège, tandis que surviennent deux décès surprenants faisant soudainement mentir le dicton local “
Personne ne meurt à Longyearbyen”.
Lottie Sandvick, des services du gouverneur du Svalbard, connaît trop bien les ours depuis son enfance sur ces terres difficiles pour croire qu' Agneta Sorensen, jeune étudiante en biologie arctique à l'UNIS ait été tuée par Frost, ourse protégée et star de documentaires Netflix.
A des centaines de kilomètres de là, les mêmes stupeur et incrédulité frappent Nils Madsen lorsqu'il apprend le suicide d'Asa, son ancienne co-équipère grand reporter avec qui, il avait couvert les plus grands conflts mondiaux de ces dernieres années. Depuis Asa avait raccroché et ouvert une agence d'excursions en mer et centre écologique autour des baleines et des orques.
Mais comment prouver qu'il y a bien meurtre pour Agnéta et pour Asa?
D'autant à chaque avancée apparente, une porte dérobée s'ouvre à grand peine sur un nouveau couloir bien sinueux.
Lottie, se heurte au silence et à l'hostilité des locaux ainsi qu'à ses propres démons; tandis que Nils perçu comme un" fouineur” sans légitimité est pressé par sa rédaction de ne pas s'attarder sur ce dossier trop personnel.
Morgan Audic s'amuse avec le genre policier comme un marionnettiste prenant plaisir à nous faire languir en laissant patiner ses enquêteurs.
Ce professeur d'Histoire a bien des choses à nous dire en réalité et la puissance de ce thriller réside dans le contexte, non un pâle décor, mais bien une mise en avant de pans historiques, géopolitiques, géostratégiques majeurs et complexes qui régissent notre monde.
Lui même qualifie ses romans “d'ethno-polar”, matinés d'”éco-polar” pourrait-on ajouter pour ce dernier. L'impact du tourisme, la pollution sonore, les rejets plastiques sont une catastrophe pour la faune marine, mais jamais autant que la prédation mercantile des humains.
Les motifs profonds de cet auteur de talent sont bien là et c'est passionnant.