Et de trois
3 eme billet pour
Jean-Francis Auburtin, à la faveur d'une troisième expo cette fois au
Musée de Morlaix fin 2012- début 2013.
J'étais je pense encore plus éloigné dans ma vie personnelle pour ne pas répondre présent à cette exposition à Morlaix, ce Morlaix où figure dans la baie une espèce de rocher qui ressemble étrangement à l'Ile mystérieuse de Tintin et Milou. Paraît-il qu'il y a un rapport : à voir !..
On ne peut pas dire que la mer soit calme par là, elle est en temps normal un peu houleuse, mais en général
Jean-Francis Auburtin la voit plutôt un peu mer d'encre quand il la voit car on a le sentiment que l'intérêt qu'il y voit est un aplat de couleur comme un autre dans l'édifice harmonieux de son Art. C'est dire qu'on est déjà dans l'Art Déco fin 19 e, début 20 e siècle. Un motif varié de nature vient en général piper la curiosité du visiteur : arbres côtiers, petits voiliers ou embarcations légères, un rocher- récif pas hospitalier pour préserver la côte sauvage, etc .. Ce n'est pas son style de peinturlurer des petites maisons côtières, elles semblent ne pas exister dans sa pensée. Moi qui suis amateur de mer déchaînée qui vient à l'assaut des terres humaines et des rives, je suis servi par Auburtin. Mais détrompez-vous, l'Art « Auburtin » me plaît et me parle considérablement. La tonalité, le trait, la ligne, l'objet, la composition, les petits personnages croqués admirablement mais si minuscules dans une nature imposante, c'est sans doute dans ces paysages côtiers que
Jean-Francis vient chercher son bonheur, tout y est bon comme dans le cochon. J'en redemande !
Alors
le japonisme, ben c'est sûr qu'il a tout pris comme Mathurin Méheut, il n'y va pas avec le dos de la cuiller, c'est plus que Monet du coup. Bien sûr que l'influence est présente, mais ce n'est pas copié. Les auteurs du catalogue Cyrielle Durox et Béatrice Riou expertes en Art nous le disent bien que, les impressionnistes d'abord sont allés puiser dans
le japonisme pour une conception nouvelle de l'Art dont par exemple l'abstraction de la perspective, et même le choix des thèmes, mais malgré tout, Auburtin ici impose son style et sa signature. C'est une forme d'évasion et d'esthétisme, d'affirmation de soi dans le fond, le matériau japonais lui permet d'aller plus loin dans sa quête sans lequel, il serait probablement resté un peintre comme les autres, sans plus value.
Auburtin donne aussi une impression d'aisance, de ne pas se fouler la rate, mais je me méfie toujours chez les artistes de cette facilité apparente, j'y vois surtout une expérience de bûcheron derrière sa prédisposition à l'Art. Âme bien née, il n'a pas tardé à révéler son talent. Grâce à une formation solide, il va s'envoler de ses propres ailes, son individualité est puissante : il ne craint personne, même pas Monet qu'il a admiré cependant … Vraiment, je reviens souvent à Auburtin pour sa personnalité qui contrairement au titre du présent catalogue non seulement n'a pas volé son Art aux japonais mais l'a assurément optimisé. L'Art doit rester universel. Point d'influence ascendante et descendante, point d'Art.