(écrit en 2014)
14 ans après la 1ère édition, voici le nouvel ouvrage de référence en français : plus de 3000 pages (2300 pour celle de 2000) pour tenter de cerner d'un peu plus près la galaxie du rock et ses étoiles.
Ce n'est pas donné (69 €), mais vu la somme d'informations, ça reste raisonnable pour ces 2 volumes (A à l'sur 16 p ages et M à Z sur 1792 pages) réunis en un épais coffret.
Ce sont donc des centaines de groupes, de styles, de chanteurs, compositeurs...qui bénéficient d'une entrée avec une courte introduction et un développement plus ou moins long.
Il n'est évidemment pas parfait et c'est bien normal.
- la taille de caractère spécifique à la collection "Bouquins" n'est pas adaptée aux yeux de ceux qui ont usé leur jeunesse à déchiffrer les partitions (les punks liront donc sans problème ,-)) ;
- il n'est bien entendu pas exhaustif et chacun pourra regretter l'absence de tel ou tel (pas de Wet Willie -ni Wet Wet Wet d'ailleurs, pas d'Atlanta Rhythm Section, pas d'Angra...)
- bien que les auteurs s'en expliquent dans l'introduction et sans méconnaître la difficulté de borner le champ du sujet, on peut s'étonner par exemple, pour s'en tenir aux seuls Français, d'y retrouver
Aznavour (en tant que fournisseur pour Johnny H, Chaussettes noires...),
Michel Berger,
Alain Chamfort, Camille, etc. et pas Ganafoul ou le Canada des frères Arzel. On est également surpris d'y trouver des pionniers du blues ou du jazz, toujours en raison de la perméabilité des frontières entre genres.
- la longueur des notices n'est pas forcément liée à l'importance "communément admise" du groupe et on peut regretter qu'une fois de plus, la mythologie du rock conduise à consacrer 6 pages à
Iggy Pop ou 2 pages à
Jello Biafra ou Pere Ubu, "contre" 8 pour les Beatles, 3 pour
Led Zeppelin ou 1,5 pour Cream...). de même, réserver le même espace à "
Marquis de Sade" et à "Marillion" me semble un poil exagéré.
- enfin, j'ai trouvé que certaines notices entraient dans un détail superflu, comme pour bien montrer que leurs auteurs connaissaient le sujet (par exemple concernant
Bertrand Belin, où on apprend qu'il a vécu 4 ans chez les parents de sa copine (!)...)
Mais hormis ces petites contrariétés inhérentes à une entreprise pareille, ce dictionnaire est formidable. La bonne surprise vient de la qualité des notices consacrées aux artistes. Bien écrites, précises, équilibrées, elles offrent un vrai plaisir de ballades aux travers de ces milliers de pages. On sent qu'il y a eu un remarquable travail de recherche et de compilation.