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EAN : 9791090685062
128 pages
Le muscadier (05/07/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
«Les guerres scolaires» : cette expression désigne un conflit qui déchire la France depuis la Révolution. Au cœur de ce débat, une question : l’éducation est-elle une prérogative d’État ? Aujourd’hui encore, cette question n’a pas de réponse tranchée : certains répondent par l’affirmative – au nom de l’égalité des chances – et d’autres par la négative – au nom de la liberté de choix. Au-delà de la question des moyens, les modèles publics et privés sont des choix soc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Qu'il est agréable de disposer d'informations sur un point sensible de l'Education. Alors, le privé ou le public?
Deux contradicteurs s'expédie par missives scolaires un développement offensif et défensif. Un seul droit de réplique est autorisé et à la fin un médiateur (Bruno Poucet) compte les points, chiffres à l'appui. C'est un choc d'idées.

On s'aperçoit que les guerres scolaires continuent mais sous une forme plutôt froides, souterraines.

Donc, deux écoles, l'une privée, l'autre publique, s'affrontent sur plusieurs points pour obtenir plus de budget, plus de liberté, plus d'équité, moins d'inégalités. Ils se livrent à une bataille d'idées tout en avançant les chiffres qui les arrangent.

Le principal argument en faveur de l'existence d'un enseignement privé est qu'il offre aux familles la liberté de choisir leur école et donc l'éducation qu'ils désirent pour leurs enfants. 40% des élèves sont dans le privé en Bretagne!
Liberté et mise en concurrence sont présentés comme des gages de qualité et d'efficacité. C'est d'ailleurs pourquoi dans de nombreuses communes, la carte scolaire est constamment assouplie.

Gérard Aschieri (du syndicat FSU) constate que les inégalités sont une plaie dans le système éducatif. Que la concurrence entre le privé et le public ne profite qu'à une minorité (bien informée et plutôt aisée) mais pas du tout à l'ensemble. Bien que cela soit le premier budget de l'état, l'enseignement public manque de moyens financiers. C'est pourquoi, il s'interroge sur le financement public à 78% des écoles privées.

Ces dernières, bien qu'étant soumis aux mêmes programmes scolaires, n'ont pas les mêmes obligations d'accueil. Elles sont moins présentes dans les zones dites difficiles.

Patrick Roux, de la Fédération nationale de l'Enseignement Privé évoque surtout l'enseignement supérieur ou professionnel privé comme réponse aux lacunes de l'enseignement supérieur public.

Gérard Aschieri parle surtout du primaire. Il s'agirait presque d'un dialogue de sourd. Mais on retrouve en commun le sujet du "chèque éducation". En vigueur dans quelques pays, cette allocation est versée aux famille pour chaque enfant. L'usager de l'éducation choisirait l'établissement en le payant avec cette somme. Quand le libéral applaudit des deux mains le défenseur du service public souligne les menaces sur la laïcité avec un risque de montée du "religieux" , le risque de désertification de certaines zones du territoire et par dessus tout la ségrégation sociale et de genre.

L'enseignement public peut se prévaloir de défendre la laïcité, d'être présent sur tout le territoire mais aussi d'accueillir les enfants handicapés. Tout n'est pas parfait. Aschieri déplore une carte scolaire souvent supprimée ce qui augmente la ségrégation scolaire et la ghettoïsation et du coup un besoin de moyen croissant pour ces zones difficiles où souvent seule l'école publique est présente.

L'enseignement privé s'attribue la complémentarité par rapport au public grâce à des approches innovantes. Il s'appuie sur la liberté d'enseignement et aussi un financement public avantageux grâce aux lois Debré de 1959.

Ecrit en 2012 ce choc des idées peut-être sans cesse alimenté. En Bretagne la concurrence est importante entre les deux. Dans ma ville, l'instauration de nouveaux rythmes scolaires et des TAP dans le public a vu de nombreux élèves partir dans le privé parce que certaines familles évitaient de ls amener à l'école le mercredi matin. Aujourd'hui, je constate une recrudescence des grèves, à causes de certaines conditions de travail difficiles du personnel sur le temps périscolaire, qui en font partir encore quelques uns dans le privé.
Quant à la concurrence exacerbée entre les établissements, même publics, voilà ce qu'elle donne: les derniers rapports de l'OCDE (rapport PISA) alerte encore le monde de l'éducation sur la fracture grandissante entre les élèves favorisés et ceux qui ne le sont pas socialement. La libéralisation en matière d'éducation créerait un cercle vicieux qui favorise l'entre soi et la ségrégation scolaire. Ce qui n'est pas dans l'intérêt général.
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