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3,8

sur 381 notes
Georges Arnaud - le Salaire de la peur - 1950 : Une question se pose, pourquoi lire ce livre alors que tout le monde connaît quasiment le film par coeur ? Parce que mon général ! Plus sérieusement ce roman d'aventures s'hérissait de morceaux de bravoure et de dialogues débités avec une telle urgence qu'il amenait certains lecteurs à souffrir d'emphysème à force de retenir leur respiration. Ce court roman était serré comme un café amazonien. D'ailleurs en reprenant le scripte Clouzot avait ventilé certaines scènes de peur qu'un partie de son public ne meurt d'un infarctus au cours de la projection. Doit on rappeler cette histoire qui voyait quelques rebus de la société coincé sous un quelconque soleil sud-américain devenir les héros d'un road movie qui les voyait traverser des paysages inhospitalier avec plusieurs centaines de litres de nitroglycérine aux fesses. Face au danger s'exprimait alors une palette de sentiments humains qui du courage à la lâcheté définissaient son homme. le lecteur par la grâce de cette écriture nerveuse et incisive avait l'impression d'être poster lui aussi dans la cabine et de ressentir la peur généré par le moindre obstacle sur la chaussée ou par la plus petite déformation de la route. Car cet explosif extrêmement instable attendait son heure tapis dans la benne des camions pour satelliser a la moindre erreur les chauffeurs exténués par des heures de conduite en pleine chaleur. Un équipage pourtant arrivait à destination et permettait d'étendre l'incendie pétrolifère pour lequel étaient destinés les explosifs. Apres tant de tension la fin tombait comme un impensable coup du sort qui donnait raison a ceux qui pensent que le destin est écrit et qu'on ne peut pas y échapper... chef d'oeuvre
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C'est à Las Piedras, un port perdu du Guatemala, qu'ont échoué quelques européens, aventuriers ou alcooliques, en recherche d'un hypothetique navire qui accepteraient de les ramener en Europe ou d'un boulot leur permettant de survivre. Parmi eux, Gerard Sturmer, un français, souteneur de Linda, Johnny un roumain, Hans Smerloff à l'origine incertaine, Bimba espagnol ou l'italien Luigi. Tous se retrouvent au Corsario Negro, le bar tenu par Hernandez. Quand la Crude and Oil limited, compagnie pétrolière et unique employeur du coin, recrute des chauffeurs pour convoyer deux camions de nitroglycérine pour éteindre un feu sur un puits de pétrole et que le salaire est de 1000 dollars, quatre hommes se portent volontaires. Mais le voyage s'avérera dramatique.

Le salaire de la peur est un roman à suspens, viril, avec des héros, aventuriers et âpres au gain, quand ils ne sont pas escrocs ou en rupture de ban...Mais il faut avoir ce type de profil pour accepter la mission suicide de convoyer un explosif sur des routes défoncées à bord de deux camions bricolés et poussifs, menaçant de casser à tout moment...Les deux équipes vont, dès lors, affronter dangers et frayeurs pour un destin que l'on devine funeste.
Le salaire de la peur, c'est également et surtout le film d'Henri Georges Clouzot qui a marqué les esprits. Yves Montand, Charles Vanel, Folco Lulli, des acteurs pour certains oubliés et qui ont sublimé la tension dramatique de ce voyage infernal, bien plus que le roman, que j'ai trouvé un peu décevant car décrivant surtout des pannes mécaniques, ou le fonctionnement ou dysfonctionnement des deux camions. Un autre bémol est l'aspect un peu daté du style, mais j'étais heureuse d'avoir l'occasion de lire le texte qui a inspiré ce film mythique.
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On a beau connaître l'histoire (deux gars transportent un chargement de nitroglycérine qui peut exploser au moindre soubresaut), on n'en est pas moins happé, oppressé, terrifié par ce roman sec et implacable, et c'est un soulagement d'en sortir même s'il est sans issue.

"Telle est la poétique du risque salarié". Poétique? Tu parles. On la cherche la poésie, dans ce coin désert du Guatemala dédié à la seule exploitation du pétrole, cul de sac où sont venus s'échouer des aventuriers des quatre coins du monde en mal de chance, bloqués là sans argent, sans travail et sans illusions.

Quand le puits de pétrole explose et qua la seule solution pour l'éteindre consiste à y insuffler une charge énergétique plus forte, la compagnie américaine ouvre quelques postes pour aller chercher à 500 kilomètres la nitroglycérine nécessaire à l'extinction. Quatre "élus" sont choisis; une chance qu'ils vont payer au plus fort, celle de se confronter à leur pire ennemi intérieur : la peur viscérale, animale de la mort subite.

Il faut des poumons larges pour lire ce livre qui vous tient en apnée tout au long du trajet qui ne laisse pas une seconde de répit à Gérard et Johnny. Il faut un coeur large aussi pour entrer dans la peau de ces deux hommes unis dans le danger et dans la volonté farouche de s'en sortir, mais aussi si dissemblables : l'un concentré en un point incandescent d'intelligence animale, l'autre dévasté par la peur qui est "là, massive, présente et stupide, prête à sauter".
Une histoire terrible et redoutablement efficace, qui renvoie le lecteur à ses démons les plus cachés.
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" le salaire de la peur " est un roman de Georges Arnaud. le chômage, la misère
et la famine se sont installés dans ce dépotoir du littoral Pacifique.Un trou sordi-
-de et malsain peuplé d 'aventuriers et d 'alcooliques, avec, au loin les champs
pétrolifères ( des compagnies américaines ) du Guatemala. Les hommes rongés
par les fièvres, l 'ennui et les drogues, ils attendent, cherchant une improbable
sortie. Leur choix est simple : " Partir ou crever ".Pour éteindre un feu qui s 'est
déclaré dans un champ de pétrole, il doive utiliser du TNT, un puissant explosif .
Mais le trinitrotoluène ( TNT ) est un liquide instable, volatil, très explosif qu' il
faut manipuler avec une grande prudence.Les responsables de la compagnie
doivent recruter des chauffeurs aux nerfs solides, calmes, prudents.Ils ont pris
quatre hommes, deux pour chaque camion-citer ne.Une fois le travail accompli ,
chacun d 'eux touche une importante somme d 'argent en dollars .
le voyage se fait sur une piste impraticable, dangereuse. C' est voyage de
l 'angoisse et de l 'absurde .Dans ce combat tragique, sous la loi cruelle de la
survie, Georges Arnaud nous montre l ' être humain dans sa plus grande
nudité morale, celle de la peur et la mort imminente .
Ce roman a été adapté au cinéma par le réalisateur Clouzot. Dans la distribution , on trouve : Yves Montand et Charles Vanel .Ce film a été tourné
dans les années soixante .Ce film a obtenu un grand succès au box-office.
Ce film a été primé au festival de Cannes et a obtenu la palme d 'Or .
Alors : un livre à lire et un film à voir . Et à vous de juger !
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Voici un de ces livres d'aventure "éclair", dont la noirceur luit sous le soleil sud-américain.
A la désespérance qui suinte du début du bouquin (ces "tramps" qui végètent dans un bourbier vénézuélien, voie de garage des perdants européens), succède l'atroce et épouvantable voyage avec ces deux camions chargés du pire des explosifs: la nitroglycérine.
La maîtresse de ce récit hallucinant, comme hypnotique, c'est cette peur que le lecteur ressent, vissé sur le siège du conducteur de ces bombes roulantes... Cette infecte trouille, qui emplit les protagonistes et les transforme, les réduit...

j'ai vu le film d' Henri-Georges Clouzot, bien après avoir lu le livre. l'adaptation est saisissante, avec les rôles-phare d'Yves Montant et Charles Vanel.

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Dans une chaleur aussi accablante que la moiteur qui l'accompagne, des individus largués par leurs propres aventures incertaines, éparpillés, repliés, coincés, reclus et prisonniers de leur choix ou de leur errance de vie cherchent l'ultime ressort à leur existence, la dernière opportunité capable de les sortir de l'abîme dans laquelle ils se sont plongés, se vautrent malgré ou à cause d'eux-même. Ici, la part de rêve ne peut plus être auréolée de couleurs, de poésie ou encore de tendresse. C'est le danger, le danger le plus évident, le plus radical qui leur tend les bras. Il se présente au féminin et s'appelle nitroglycérine. La messe est dite. Plus un seul tour de bras, plus un geste incontrôlé ne sera possible sans une réponse immédiate et définitive, leur mort. Scellées par le volant d'un camion et son chargement, les équipes n'ont pas d'autres choix que celui de briller par une prudence qui leur a peut-être manqué durant leur vie d'avant. Chacun devra pour une fois tenir compte de l'autre et mettre sa vie entre ses mains et vive versa; Cette tranche de vie là, brutale se présente à eux maladroitement tracée comme leurs parcours respectifs d'aventuriers. Les routes sinueuses et dangereuses se confondent à leurs expériences de vie. Les aventures hasardeuses d'hier se mêlent aux virages de cette route de fortune alambiquée aux mille et un pièges. Si les caractères de chacun semblent bien trempés, la peur va tous les ramener à l'essentiel. Jouer les gros bras ou les fiers à bras ne sert et ne servira à rien. Si une fois dans leur vie, ils n'ont pas su taire leur grande gueule, l'occasion ne va pas manquer de s'essayer à l'exercice et au réalisme de la mort. La moindre imprudence et tout sera fini. Cette mission se présente comme une addition. Au bout de la route, il y aura la possibilité d'un nouveau départ mais à quel prix, la somme de toutes les peurs. Faut-il encore l'atteindre. C'est prenant. On a l'impression que Georges Arnaud accomplie, dessine la voie d'une rédemption ou d'un purgatoire pour ses personnages. L'idée est excellente et la route annonciatrice de toutes les révélations. Il y a de l'action et de la psychologie. Tout ce petit monde joue avec sa vie et avec nos nerfs. Il ne manquait plus à ce livre qu'une adaptation cinéma pour lui donner l'expression optimale. Charles Vanel et Yves Montand forme l'une de ces équipes de casse-cou ou de trompe la mort efficace. Chacun déroule ses amertumes et son désir de s'en sortir. Chacun dévoile malgré-lui les limites de ce que le personnage peut prendre ou ne pas prendre. En noir et blanc, c'est tout simplement magique de noirceur. Excellent !!!!
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Quelle vie que celle d'Henri Girard ! Ce jeune homme hautain, lettré, fils de famille, est accusé d'un triple meurtre (dont celui de son père) et sauvé de peu de la guillotine par Maître Garçon qui démonte point par point les faits qui l'accablent...
Acquitté, il hérite, dilapide le pactole, puis s'enfuit de ce pays qu'il méprise pour mener une vie dissolue, aléatoire dans toutes sortes de tâches précaires en Amérique du sud...
Rentré en France, le baroudeur rassemble ses souvenirs dans une série de livres exceptionnels de vérité, très crus, stylés, à l'hyperréalisme envoûtant, sous le pseudonyme de Gorges Arnaud. Il se lancera ensuite dans le combat politique prenant partie pour la cause anarchiste notamment. Il meurt à 70 ans en 1987 en Espagne.
Le premier de ses livres, considéré comme son chef d'oeuvre, "le Salaire de la Peur", sera vendu à deux millions d'exemplaires...Tout le monde connait aujourd'hui l'histoire depuis le film de Clouzot, qui, à notre sens, ne rend pas justice à l'essence même du propos, à sa métaphysique et à la satire du capitalisme qui salarie quelques paumés, promis à la mort presque certaine, pour éteindre un de ses puits de pétrole.
Le livre débute par un incident qui incendie un puits, il finit par un accident qui met un terme à l'exploit dérisoire de l'impétrant : la peur le maintenait en vie; en s'en libérant, il meurt.
L'écriture est miraculeuse, elle dit l'indicible, la peur devient un personnage qui se saisit du lecteur... le camion est un autre personnage : deux bêtes s'affrontent, le camionneur et la machine... La peur, vers la fin de ce voyage qu'on croit presque gagné, prend le visage et le corps d'une femme qui envahit tel un fantôme la cabine et le restant d'esprit de l'homme qui croit encore conduire... Il en jouit trop brièvement, accablé de fatigue et de peur. Un réflexe, il n'est plus que réflexes, il n'a plus ni intelligence ni imagination...
Il reste à l'auteur à dérouler l'épilogue de cette tragédie qui laisse le lecteur anéanti par la certitude qu'au jeu de cette roulette, quand on perd, c'est "le croupier qui a triché.'
Un chef d'oeuvre, dur et âpre qu'il faut lire et relire. Avec courage.
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Voilà ce que j'appelle un excellent roman voire un chef-d'oeuvre.
Comme beaucoup d'entre nous j'ai vu au cinéma l'excellent film d'Henri-Georges Clouzot réalisé en 1953 d'après le roman éponyme de Georges Arnaud publié en 1950. Déjà, son titre est excellent car avec "Le salaire de la peur" on comprend rapidement s'il s'agit d'un roman social qui m'évoque John Steinbeck, c'est peu dire.

L'écriture précise et incisive de Georges Arnaud m'a même fait oublier Yves Montand et Charles Vanel, excellents dans la version cinématographique. Il faut dire qu'il y a des phrases qui laissent le lecteur captivé comme "Ils se taisaient tous ; le silence était devenu attentif."
On retient donc son souffle avec Gérard le français et Johnny le roumain au volant du camion KB7 transportant de la nitroglycérine, qui peut exploser à tout moment.
Ils sont partie de Las piedras au Guatemala, trou sordide et malsain où des hommes comme eux au passé douteux tentent de gagner un peu d'argent pour espérer un avenir moins sordide. La firme américaine Crude and oil limited les a embauchés pour transporter sur des pistes cabossées le liquide instable, dans le but d'éteindre l'incendie au derrick 16, un puits de pétrole qui a explosé à 500 kms. Un travail contre un salaire gagné au péril de leurs vies.

Accrochez-vous lecteurs et lectrices, on embarque pour un trajet qu'on n'est pas prêt d'oublier, secoués par les cahots de la route, le danger qui menace et la peur de mourir. Et puis il y a ce superbe camion auquel on s'attache et qui nous évite l'apoplexie.


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On est souvent déçus quand on lit un roman ayant servi au scénario d'un film, les images desservant l'imaginaire de la lecture.
Et bien, si le film est un grand classique des films d'aventures, le roman décoiffe. Les personnages relégués dans un far west guatémaltèque, la touffeur, les bas-fonds, la condition des indigènes, les compagnies pétrolières dont la seule foi est le profit du crude...tous les ingrédients y sont pour une mayonnaise qui prend bien aux tripes. En route pour une mission impossible au volant d'un truck chargé de nitro lançé sur un route de tôle ondulée!
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Le salaire de la peur (1949) est un court roman de Georges Arnaud. Des hommes désespérés acceptent une mission suicide. Transporter de la nitroglycérine à l'aide de camions non adaptés et sur des pistes chaotiques afin d'enrayer un incendie sur des puits de pétrole. Un thriller prenant au style direct et efficace. Adapté trois fois à l'écran.
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