Un royaume de chair et de feu

Je grognais légèrement. "Tu es ...
- Merveilleux ? Charmant ? L'évidence même ?
- De plus en plus énervant.
- Pourtant, tu ne t'es toujours pas servie de cette dague pressée contre ma gorge.
- J'essaie de penser aux malchanceux qui devront nettoyer après.
- Comme c'est gentil de ta part."

On me donne des tas de noms différents. Seigneur des Ténèbres. Salopard. Cas. Prince Casteel Da'Neer.

"Je rêve ou tu as ta dague accrochée à ta cuisse ?"
Je souris. "Tu ne rêves pas.
- Dangereuse et à couper le souffle, murmura-t-il.
- Vous aurez tout le temps de vous susurrer des mots d'amour tout à l'heure", intervint Jasper. Casteel recula. Ses yeux s'étaient embrasés. "C'est vrai que vous êtes très joli, Penellaphe.
- Merci, répondis-je.
- Et moi ?" demanda Casteel. Derrière lui, Naill soupira.
"Tu es dans la moyenne.
- Tu n'es pas gentil, rétorqua Casteel.
- Tu as envie d'aller t'asseoir à l'ombre pour soigner ton amour propre ? Comme tu le faisais plus jeune, quand tu te blessais en faisant quelque chose de terriblement stupide ?"
Casteel fronça les sourcils et jeta un coup d'oeil à Jasper.
"Cette cérémonie de mariage commence très bizarrement."

Je ne veux plus faire semblant, murmurai-je. Je suis Poppy. Tu es Casteel. Et tout ceci est bien réel.

"J'accepte ta condition."
Sa fossette se creusa sur sa joue droite. "Marché conclu ?
- Oui.
- Alors, il faut conclure la transaction, me dit-il. Tu sais comment font les Atlantiens ? Avec un baiser.
- Vraiment ? demandai-je, sceptique. Ce n'est pas très pratique, non ?
- Peut-être.
- Et ça m'a tout l'air d'être un mensonge."
Casteel hocha la tête. "Parce que c'en est un."

Les plus belles choses de tout le royaume ont souvent des lignes dentelées, et irrégulières, des cicatrices qui intensifient la beauté d'une manière complexe que ni nos yeux ni notre esprit ne peuvent détecter ou même commencer à comprendre. Sans elles, elles ne seraient que communes et ordinaires, comme tous les autres diamants taillés à la perfection que l'on trouve un peu partout. La beauté, ma douce enfant, est souvent brisée et abîmée, et toujours inattendue.

"Ne vous battez pas sur votre cheval, s'il vous plaît, dit Delano, quelque part derrière nous. Personne n'a envie de voir Setti vous piétiner.
- Parle pour toi", rétorqua Kieran.
Casteel se redressa derrière moi. "Ne vous inquiétez pas. On ne va pas tomber. C'était une petite tape affectueuse.
- Ça n'en avait pas l'air, fit remarquer Naill.
- Parce que c'était une tape particulièrement passionnée, insista Casteel.
- SI tu continues, tu vas en recevoir une encore plus passionnée, en pleine tête", grommelai-je.

"De quoi parlez-vous, tous les deux, pour que Poppy ait l'air à deux doigts de se cacher sous la table ?
- De rien, répondis-je
- Je lui parlais du fait que tes cinq sens sont surdéveloppés, lança Kieran en même temps. Du fait, que tu vois mieux qu'elle et que tu peux sentir son excitation sex...
- Oh mes dieux !" m'écriai-je en me retournant et en lui lançant mon poing à la figure. Il évitai aisément mon attaque.
"Je suis désolé". Il n'en avait pas l'air du tout. "Je voulais dire désir. Elle n'aime pas le mot "excitation".
- Fais attention, Kieran, murmura Casteel en m'attrapant la main avant que je puisse de nouveau tenter de frapper son subordonné. Elle va finir par menacer de te poignarder. "
Le Lycan sourit à pleines dents. "Je suis à peu près sûr que c'est déjà fait.
- Je te déteste, annonçai-je. Je vous déteste tous les deux."
Casteel ricana. "Tu mens"

"Rien n'est éternel. Tout peut être tué si l'on s'y met sérieusement."
Très fière de moi, j'embrochai un nouveau morceau de viande. "Sans doute.
- Mais tu auras beau essayer avec ce couteau que tu viens de piquer...", se moqua-t-il. J'écarquillai les yeux. "Tu ne pourras pas tuer Casteel avec."
Je tournai la tête dans sa direction. "Ce n'est pas mon intention.
- Je l'espère". Il m'examina du coin de l’œil. "Ça ne ferait probablement qu'accroître son attirance pour toi."

- Non, on... Qu'est-ce que tu fais ? demandais-je en le voyant faire le tour du lit. Qu'est-ce que tu fabriques ?
- Je me couche.
- Pourquoi ? " Ma voix était montée dans les aiguës.
Il souleva les couvertures en haussant les sourcils. "Pour dormir.
- J'avais compris, merci. Mais qu'est-ce qui te fait croire que je vais te laisser dormir dans la même chambre que moi, et encore mieux, dans le même lit ?
- Je te l'ai déjà dit : c'est ma chambre.
- Trouves-en une autre.
-Il n'y en a plus aucune de libre, princesse."
J'enfonçais les doigts dans les couvertures. Mon esprits fonctionnait à cent à l'heure. "C'est inconvenant. Je suis la Pucelle. Du moins, je l'étais. Peu importe. Par définition, je suis censée me comporter de manière convenable."
Il me regarda longuement.
"Censée étant le maître mot ici. Je te rappelle que tout le monde est au courant qu'on a déjà partagé le même lit, Poppy.
- Oh, c'est..."Mon visage était en feu. "C'est génial.
- Je refuse de te laisser seule.
- Je ne vais pas essayer de m'échapper ! Je te le promets.
- J'ose espérer que tu ne me croies pas assez stupide pour te faire confiance à ce sujet."