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EAN : 9781245894784
156 pages
Nabu Press (17/09/2011)
3/5   1 notes
Résumé :
Dans La Lumière Antique
par Auguste Angellier

Le Livre des Dialogues

Le Dialogue de l'Amour

Volume 1

Paris 1905

Le Dialogue du Vieillard et de l'Adolescent
Le Dialogue du Potier et de la Jeune Fille
Le Dialogue de l'Étrangère et du Jeune Homme
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le Vieillard.
Ne cherche pas l'Amour, s il ne te poursuit pas ;
Laisse se détourner et s'éloigner ses pas
Du banc où, sous l'auvent de ta vieille chaumine,
Tu regardes la mer houleuse qu'illumine,
En brisant un nuage, un soleil orageux.
Car c'est un dieu cruel; les plus doux de ses jeux
Ne vont pas sans qu'il reste au bout de son doigt rose
Un peu du sang des cœurs sur lesquels il se pose.
Redoute le mon fils; et puisque ces grands buis,
Où la brise entretient de légers et clairs bruits,
Te cachent à ses yeux, et couvrent ton haleine.
Qu'il ignore en passant ta présence prochaine.
Et suive son chemin vers les vastes cités.
Dans ce calme hameau que tes jours abrités
Ignorent les désirs, les cris et les souffrances ;
Sa flèche d'or est plus terrible que les lances
Dont le manche de frêne et la pointe de fer,
Perçant les boucliers, s enfoncent dans la chair,
Et renversent les corps sur leur mare sanglante.
La blessure qu'il fait est plus profonde et lente ;
Dans ceux qu'il a frappés l'angoisse de mourir
Se prolonge ; leur peine, ô fils, est de sentir
Qu'il ne pourront plus vivre ; ils ont, sur leurs fronts blêmes,
L'horreur de se savoir le sépulchre d'eux-mêmes ;
Le soleil et l'azur dont ils sont entourés
Ne peuvent plus toucher leurs yeux désespérés
Que pour accroître en eux la stupeur funéraire.
A son embûche essaye, ô fils, de te soustraire,
Et que les passions soient la mer que tu vois
De ce petit vallon paisible, et dont la voix
Redoutable se mêle aux soupirs de ton saule.
Elle est douce parfois, et caresse le môle
Où les pêcheurs chantant sont forcés de hâler
Leur barque dont la voile a peine à se gonfler,
Et sa douceur semble être un des bonheurs du monde.
Mais bientôt tu l'as vue, atroce et furibonde,
De tempête remplir l'horizon et le ciel,
Et, tontine n'attendant qu'un formidable appel,
Envoyer jusqu'ici son écume et ses baves,
Et border à tes pieds le rivage d'épaves ;
Et quelques jours après on retrouvait les corps
Des marins qui chantaient en sortant de leurs ports.
Et n'as-tu pas alors mieux aimé ton village,
Blotti dans la falaise au-dessus du naufrage,
Où la proche forêt donne aux morts leur bûcher,
Ton jardin vert au bout duquel vibre un rucher,
Ton arpent de verger qui de fruits s'illumine,
Ton filet d'eau chantante, et ta sûre chaumine
Oui laisse entrer l'été par son volet ouvert,
Et dont le volet clos écarte l'âpre hiver ?
Crois-moi, plus que la Mer l'Amour est redoutable,
Contemple les de loin, sur ta butte de sable.
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La Jeune Fille.
Que t'entendent les Dieux, et, pour te rendre grâce.
Tu voudras bien, potier, qu'à mon tour je te fasse
Un vœu qui soit aussi propice à ta journée :
Puisse-t-elle entreprendre une œuvre fortunée,
Qui, longtemps désirée, en un instant conçue,
Parmi les grands travaux de ton art soit reçue,
Et mette sur le nom de ton père une gloire
Qui l'égale à l'honneur de ceux qu'une victoire
Un traité pacifique, une loi sage et juste,
Ou le triomphe aux Jeux d'un corps souple et robuste,
Ont marqués pour porter l'immortelle verdure !
Que le rayon divin, sans lequel rien ne dure,
Visite le travail que tu vas entreprendre ;
Que ta main qui sait tout ce que l'art peut apprendre,
D'un toucher décisif et parfait l'exécute,
Pour que — quand tes cheveux seront gris — dans la lutte
Des meilleurs de nos jours pour notice gratitude,
Parmi leur généreuse et blanche multitude,
Comme un des plus bénis celui-ci t'apparaisse,
Et qu'en lui souriant, ton cœur le reconnaisse !
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La Chanson de l'Etrangère.
L'Amour ma blessée et m'a fait souffrir,
J'ai versé des pleurs, j'ai voulu mourir,
L'Amour m'a blessée ;
J'ai voulu mourir, j'ai versé des pleurs,
J'ai mis sur mon front les plus sombres fleurs,
L'Amour m'a blessée!

Sa main est divine, et je souffre encor
De son arc puissant, de ses flèches d'or,
Sa main est divine ;
De ses flèches d'or, de son arc puissant,
Il frappa mon sein, rouge de mon sang,
Sa main est divine !

J'aime ma blessure, et chéris tes coups,
Redoutable Amour, tes tourments sont doux,
J'aime ma blessure;
Tes tourments sont doux, redoutable Amour,
Flamme de la nuit, lumière du jour.
J'aime ma blessure!
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L'Adolescent.
O maître, tu dis vrai, j'ai vu les ouragans
Poursuivre et dévorer les navires fuyants ;
D'un coeur respectueux, j'accueille ta sagesse
Récollée aux sillons de la vie, et je laisse
Tes conseils déposer en moi leur grain mûri.
Pourtant — car je ne sais te voiler mon esprit
J'ai vu des matelots rentrer de leurs voyages :
Leurs corps étaient brûlés et secs, mais leurs visages
Étaient plus beaux, plus sûrs, plus achevés que ceux
Des hommes de la rive ; et surtout, dans leurs yeux,
Vivait une lueur plus profonde et plus grave,
Triste, il est vrai, mais si résignée et si brave
Que j'ai souvent pensé que seuls les ouragans,
Les traitant en égaux, les avaient faits plus grands,
Et qu'ils avaient trouvé dans leurs dangers un rêve
Qu'on ne discerne pas de notre pauvre grève.
Et peut-être en est-il de même de l'Amour !
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Le Potier.
Salut, vierge ! les Dieux qui tiennent nos destins,
Laissant tomber sur nous les instants incertains,
Te donnent ce jour-ci paisible et radieux!
Que nul reflet chagrin ne traverse tes yeux,
De cette heure où ma voix t'exprime ce souhait,
Jusqu'à celle après qui le lendemain paraît ;
Et que les jours suivants, imitant celui-ci,
Laissent ton front serein exempt de tout souci.
Afin que, le matin, quand tu sors de ton toit
Pour y rentrer le soir quand le soleil décroît.
Tu franchisses ton seuil sans y laisser d'ennui.
Et, sans en rapporter, tu reviennes vers lui.
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