Citations sur Dis-moi pourquoi (12)
Il y a des gens qui nous touchent plus que d’autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.
J'en ai les larmes aux yeux. En fait, je compte quand même un peu pour elles, je suis vraiment idiote de me monter des films pareils dans la tête. C'est mon gros défaut, mon cerveau ne s'arrête jamais de tourner, et il arrive que je m'imagine des choses totalement erronées !
Nos regards s’accrochent et notre poignée de main dure sans doute un peu plus qu’elle ne le devrait. Une nanoseconde qui semble durer une heure. Il a la peau douce et chaude, et ses yeux sont vraiment magnifiques. Mon cœur accélère et je crois même que je ne respire plus. Axel s’apprête manifestement à dire quelque chose, et je ne sais pas ce qui aurait pu se passer si mon bus – le bon cette fois ! – n’était pas arrivé à ce moment précis, mettant fin à cet instant si particulier. On se lève en même temps, un peu gênés, et peut-être aussi un peu dépités que ces secondes magiques que nous venons de vivre s’arrêtent de façon si impromptue.
Il y a des jours où tout va de travers ! Déjà, la pluie qui tombe sans discontinuer depuis le lever du jour, cachant le soleil dont nous avons désespérément besoin depuis quelque temps, pour le moral ! Surtout depuis le passage à l’heure d’hiver qui a eu lieu il y a moins d’une semaine, mais qui nous donne l’impression de vivre au Groenland – il fait nuit quand on part travailler, idem quand on rentre... ! Où est passé ce qu’on appelle communément « le jour » ? Disparu... Ensuite, la voiture qui a refusé de démarrer.
Me retrouver dans un bar n’est pas quelque chose d’habituel pour moi. J’ai horreur de sortir en soirée, et d’autant plus dans ce genre d’endroits, souvent remplis de mecs alcoolisés qui, totalement désinhibés, se croient tout permis et se montrent un peu trop entreprenants à mon goût. À la rigueur, dans un restaurant, ça reste correct, mais ce que je préfère par-dessus tout, pour nos soirées filles, c’est qu’on se retrouve chez moi, tout simplement. Au moins, on est tranquilles, personne ne vient nous déranger. Je suis plutôt casanière, alors que mes copines, pas du tout.
Je ne sais plus quoi lui dire. Les derniers mots qu’elle a prononcés m’ont fait l’effet d’une lame s’enfonçant dans mon cœur. C’est en pensant l’épargner que je l’ai blessée. Je fais décidément tout de travers…
J'encaisse toujours... Je déteste les disputes, les prises de tête ou toute autre chose de cet acabit, donc pour le bien de la communauté, et surtout mon équilibre émotionnel, je prends sur moi et je me tais !
C'est pour ça que, même si je n'aime pas aller dans des endroits bondés, je fais l'effort, parce que voir mes amies, ce sera sans doute le seul petit rayon de soleil de la journée, voire de la semaine, voire du mois...
Les mecs, très peu pour moi ! Tout du moins ceux qui pensent qu'ils ont tous les droits. À vrai dire, je n'en ai pas encore rencontré beaucoup qui considèrent les femmes de la façon dont j'aimerais qu'ils le fassent, avec tendresse et respect, entre autres. Peut-être qu'un homme comme ça, ça n'existe pas, ou seulement dans les contes de fées. Ou alors ils sont déjà pris... C'est la faute à tous ces films romantiques, aussi ! Et à tous ces romans à l'eau de rose. Bon, il faut dire que si j'en lis autant, c'est parce que c'est précisément mon boulot. Je travaille dans une maison d'édition, et je dois lire une multitude de manuscrits pour trouver celui qui va sortir du lot. Et forcément, à lire des histoires d'amour extraordinaires, on se met à espérer...
Je secoue la tête, ne voulant pas rester sur une pensée négative, et je tente de me concentrer sur la conversation qui a lieu juste devant moi. Lors de nos rendez-vous purement féminins, les filles se lâchent sur les hommes. Ils en prennent pour leur grade ! Il faut dire qu’elles savent de quoi elles parlent : même si nous n’avons que vingt-quatre ans, Élodie est mariée depuis quatre ans maintenant et maman de deux enfants adorables – quand on ne les voit que ponctuellement – et Tania est en couple depuis plus de deux ans et vit avec son chéri depuis quelques mois. Leurs anecdotes me font bien rire, même si je n’ai pas grand-chose à apporter à la conversation. En effet, personne ne partage ma vie. Peut-être que quelque part, bien caché tout au fond de moi, il y a cet infime espoir que je trouve un jour la perle rare, mon « âme sœur », mais d’un autre côté, les histoires relatées par mes copines me font douter que l’homme parfait puisse exister. Alors finalement, je me dis que ce n’est peut-être pas si mal de rester célibataire. Je me contente de les écouter et, lorsque, parfois, elles craquent, je suis là pour leur faire voir les points positifs de leur vie. En général, je me borne à leur rappeler ma solitude permanente et la monotonie de ma misérable vie, et au bout d’un moment, la pitié envers moi a raison de leur colère envers leurs chers et tendres, et elles les rejoignent le cœur plus léger, me laissant, quant à moi, souvent un peu plus déprimée, toute seule dans mon petit appartement…