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4,2

sur 4834 notes
Petit texte court qui se lit d'une traite, mais énorme roman féministe qui ne peut que nous émouvoir, nous femmes libres qui ne connaissons pas le quotidien des femmes du Sahel. On ne sort pas indemne de cette lecture, tant la personnalité de ces trois femmes est lumineuse. Face à la bêtise de l'obscurantisme, elles vont se battre pour défendre le peu de liberté et de dignité que les hommes voudront bien leur concéder.
"La patience cuit la pierre" ... ce proverbe peul dit tout. Mais les impatientes n'ont plus de patience et elles vont casser les chaînes pour survivre. le chemin sera long mais, imperturbables, elles ont pris conscience de ne pouvoir compter que sur elles-mêmes pour sortir de l'enfer de leur destin de femmes brisées.
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Le Macho Tout-Puissant a créé Dieu à son image. Un Seigneur qui abhorre tellement La Femme qu'il a édicté des Lois pour réglementer sa vie. 1. La femelle humaine est inférieure au mâle humain. 2. de sa naissance à sa mort, elle est propriété de ses maîtres : père, frère, époux. 3. Sa soumission à tout ce qui porte quéquette doit être totale, sous peine de mort (sociale ou physique). 4. L'unique but de sa vie consiste à obéir et servir les mâles (cuisine, maison, plumard) et à enfanter. Elle sera éduquée exclusivement dans ce but.
Ce livre nous fait entrer de plein pied dans un monde atroce. Probablement pas si éloigné de celui que nos lointains aïeux européens ont connu. Mais en 2020… dans notre monde occidental, on arrive à peine à croire que l'asservissement des femmes au seul bénéfice des hommes soit encore une norme parfaitement acceptée et perpétuée sous d'autres cieux dans des familles de la classe moyenne. Merci à la puissante rebelle Djaïli Amadou Amal de m'avoir ouvert les yeux…. et pas que les miens j'espère.
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« Ce livre a été lu avec une très grande admiration pour l'auteure. Pour nous, la liberté est une devise héritée de notre histoire ; pour elle, ça a été une révolte et une conquête obtenue contre son histoire, avec l'extrême force de caractère que cela suppose. Couronner son livre honorerait le prix Goncourt. » Merci à 20 minutes, qui a publié ma chronique sur Les impatientes, de Djaïli Amadou Amal en précisant qu'il avait « une bonne carte à jouer ».⠀
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Carrément ! Car c'est peu dire que j'ai adoré ce livre. Il va droit au but, et on le lit avec le coeur au bord des lèvres. Il est inspiré de la vie de son auteure, sans en être le récit. Il suit trois femmes qui subissent un mariage forcé, comme elle, et trouvent trois façons de le supporter. Son destin personnel ouvre une quatrième voie : celle du témoignage, de l'écriture, et du militantisme.⠀
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Son livre est un livre brûlant, qu'on lit au bord des larmes, qui donne envie de faire la révolution, qui oblige à se demander où on en est avec les vrais problèmes qui existaient avant que notre quotidien vire au café du commerce épidémiologique (et qui n'ont pas disparu !), avant que les débats à la machine à café deviennent des conversations avec un écran, du temps où on sortait dans la rue, où on acceptait de parler à des gens présents en 3D, où on prenait les transports en commun en ne pensant pas seulement « transports », mais aussi « communs ». Qui oblige à se demander ce que nous voulons pour notre avenir ensemble : un monde qui exclut ? Un monde qui se replie ? Ou un monde qui éduque, qui réfléchit, qui accepte de changer ?
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Le titre « Les impatientes » n'est pas le titre originel. le livre a d'abord été publié en Afrique sous le titre « Munyal ». C'est un mot qui y revient tout le temps, et signifie « patience », parce que la patience, c'est tout ce que la société peul propose aux femmes en attendant la mort. C'est très symbolique et très puissant d'avoir choisi de rééditer le livre en choisissant le titre contraire : l'impatience plutôt que la patience, l'impatience en attendant la vie plutôt que la patience en attendant la mort.
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C'est la première fois de ma vie que j'ai vraiment hâte de savoir à qui ira le Goncourt... J'ai lu les quatre finalistes, et vous avez déjà compris à qui va ma préférence. Et la vôtre ?
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Très émouvant et très brutal mais ironiquement réel.
Lien : Https://Babelio.fr
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Merci @Anaïs Alexandre pour cette découverte !
Coup de coeur pour ce roman passionnant et finement construit.
3 chapitres, 3 femmes, 3 mariages imposés chez les Peuls au Cameroun de nos jours. La souffrance, les tourments de trois femmes victimes d'une société patriarcale terrifiante : Ramla qui voulait devenir pharmacienne et que sa famille sépare du jeune homme qu'elle aime pour la donner, l'année de son bac, à un homme de 50 ans ; Hindou, demi-soeur de Ramla à qui on impose un mari ultra-violent ; Safira, la première épouse du mari de Ramla, qui voit arriver cette seconde épouse avec beaucoup d'aigreur et qui, dès lors, ne cherche qu'à éliminer celle-ci... Un livre nécessairement dur, qui suscite de l'effroi et une immense compassion, qui appelle à ne pas relâcher la vigilance contre les violences infligées aux femmes.
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Après la condition des femmes palestiniennes dans le silence d'Isra (un roman bouleversant), je découvre celle des femmes au Sahel avec les impatientes. Et ce n'est guère réjouissant. 1 mot parcourt tout le livre : patience (Munyal). C'est le leitmotiv de toutes ces épouses. Une exhortation. Ton mari te viole : patience. Ton mari te frappe : patience. Ton mari prend une nouvelle épouse et te délaisse : patience. A travers les témoignages édifiants de Hindou, Safira et Ramla, c'est toute la condition des femmes camerounaises, peules et musulmanes qui est dénoncée : mariages forcés, polygamie, violences conjugales. Rien ne nous est épargné. Rien ne leurs est épargné. Soumises à leur famille, les jeunes filles passent de la tutelle d'un père à celle d'un mari. Sans autre choix possible. Terrible.
Une fiction malheureusement inspirée de faits réels (c'est l'autrice qui le dit). Un roman dans la short list du Goncourt.
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Bienvenue dans un monde où naître femme est une souffrance et un sacerdoce, où seul Allah et les hommes de votre famille décident pour vous, où vous ne trouverez ni soutien, ni consolation.
Bienvenue dans un monde où les femmes sont si peu considérées que les maris peuvent les battre avec la bénédiction de la famille.
Ce roman m'a mise en colère. Comment peut-on traiter des femmes de la sorte ? Et comment un gouvernement peut-il laisser des femmes être traitées de la sorte au 21è siècle?
Bien sûr je savais déjà qu'il y avait des mariages forcées, la polygamie, et tous les mauvais traitements réservées aux femmes dans certains pays musulmans, mais Djaïli Amadou Amal nous emmène à l'intérieur d'une concession, maison composée des coépouses, des enfants, des domestiques et du mari tout-puissant. Et on est témoin de la vie sacrifiée de ces femmes, de leur vie difficile faite de règles et de comportements absurdes, à la merci de leur époux.
Un roman révoltant, très bien écrit par Djaïli Amadou Amal.
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Après lecture de : "les impatientes", je mesure la chance que j'ai de vivre dans un pays où les femmes sont libres de leurs destin.
Dans ce roman Djaïli retrace le parcours de trois femmes d'Afrique. Ramla et Hindou, deux soeurs dont le père a choisi les maris: Ramla deviendra la co-épouse de Safira et hindou sera marié à son cousin Moubarak.
Bien que vivant dans un cercle proche leur destin sera différent, et l'auteur donne tour à tour la parole à ces trois femmes.
Ramla doit renoncer à son amoureux pour obéir à son père, elle doit subir la loi de son mari et de sa co-épouse Safira.
Hindou a encore moins de chance, son époux boit, se drogue et est extrêmement violent: elle se fait régulièrement battre et violer mais bien entendu elle n'a pas le droit de se plaindre.
Safira elle, est jalouse de la nouvelle épouse de son mari et est prête à tout pour que ce dernier la répudie et reste l'unique.
C'est un roman particulièrement intéressant et très bien documenté sur la condition des femmes et l'organisation du mode de vie des Peules. Les différentes facettes des conditions de la femme et surtout du peu de poids qu'on leur désir et leur sentiment dans une hiérarchie dominée par les hommes et la religion.
Toute la force du texte réside dans la polyphonie, l'auteur nous met au coeur des violences subit à travers l'histoire de Ramla et surtout d'Hindou mais elle montre aussi que les femmes ne sont pas forcément solidaires face à la domination masculine. En effet, à travers le personnage de Safira, elle montre qu'il existe une grande rivalité entre les femmes et que la polygamie peut conduire certaines d'entre elles à des comportements violents. Safira est prête à tout pour éliminer sa rivale.
Roman intelligent qui montre bien le peu de valeur de la femme dans certains pays. A lire et à faire lire à tous , l'égalité homme-femme est encore loin d'être acquise.
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Ce roman se passe au Sahel et se compose de trois parties ou trois voix de femmes. Tout comme l'auteure née au Cameroun, elles sont peules et musulmanes. Il y a d'abord Hindou et Ramla, deux soeurs mariées de force à l'âge de 17 ans. Puis Safira, la première épouse ou co-épouse, elle est la Daada-saaré, celle qui veille à l'harmonie de la maison et doit accueillir Ramla. Vous l'avez compris, il est question de polygamie dans ce roman bouleversant.
En effet, la tradition et la religion sont un prétexte pour imposer une soumission totale des femmes à leur mari. Certaines vivent de véritables calvaires, elles sont violées, battues et menacées d'être répudiées. Toute leur vie, on leur dit toujours la même chose, « munyal » ou « patience ». C'est de toute façon toujours de leur faute. Elles n'ont pas obéi, ont fâché leur mari. C'est ce qu'entendra Hindou, mariée à son cousin, Moubarak, un jeune homme violent, drogué et alcoolique.
Dans le Nord du Cameroun, une fille appartient à toute sa famille. C'est ainsi que l'oncle de Ramla « l'offre » à un important et riche homme d'affaire, Alhadji Issa, pour entretenir les bonnes relations. Un homme d'une cinquantaine d'années qui a déjà une femme, Safira. Cette dernière se méfie de Ramla et sans la connaitre va la détester avant son arrivée, car elle lui vole son mari. Et avec la naissance éventuelle d'autres enfants, diminuera la part qui revient à ses enfants. Ramla avant de se marier, faisait de brillantes études et rêvait de devenir pharmacienne. Elle avait même un fiancé, un ami de son frère, qui avait demandé sa main à son père. Mais face à Alhadji Issa, il ne faisait pas le poids.
La condition féminine dans ce pays fait froid dans le dos. Un livre important donc qui grâce aux éditions Emmanuelle Collas et au Prix Orange du livre en Afrique nous arrive aujourd'hui en France.
Djaïli Amadou Amal a vécu elle-même une telle histoire et a décidé d'écrire ce livre comme un message d'espoir pour toutes ces femmes. Elle a créé une association, « Femmes du Sahel », pour inciter les filles à étudier afin d'être indépendantes.
L'écriture est simple et sobre mais d'une redoutable efficacité pour parler d'un tel tabou. C'est puissant et percutant. Certaines scènes sont insoutenables. Lisez ce grand roman pour son sujet, pour que la condition de ces femmes avance, pour que les filles puissent aller à l'école et rêver de devenir ce qu'elles souhaitent.
Ce livre m'a fait penser à d'autres romans, « La Tresse » de Laetitia Colombani, mais aussi « Baba Segi, ses épouses, leurs secrets » de Lola Shoneyin (Nigéria), où les co-épouses se font les pires coups. Une collègue m'a d'ailleurs parlé d'un autre grand roman sur ce sujet, « le silence d'Isra » d'Etaf Rum.

Prix Orange du livre en Afrique 2019
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a fait découvrir les coutumes peules et la vie de ces femmes, réduites à être soumises à leur mari.
C'est un livre coup de poing. J'ai ressenti de la colère, de la tristesse pour ces femmes qui répètent de mère en fille ce destin de soumission car le bonheur est aux pieds de son mari.
C'est une belle écriture qui nous raconte un conte malheureux.
J'ai beaucoup apprécié la fin que je ne raconterai évidemment pas.
Je vous conseille cette lecture
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