Après un très bon premier arc, liant une écriture poétique à une atmosphère de plus en plus prenante, tendue, stressante, qui présente les protagonistes de l'enquête, le livre change de ton pour partir sur un scénario de téléfilm policier dans la lignée d'une Julie Lescaut ou d'une
Candice Renoir. Et même si l'enquête est intéressante, j'ai moins aimé l'arrivée de ces personnages un peu clichés.
Le roman traite du harcèlement scolaire et sur les réseaux sociaux, mais je trouve qu'il passe un peu au dessus de son sujet. J'ai été plutôt peiné de voir la narration passer du point de vue d'ados paumés face à ce qui leur tombe dessus, dans la première partie du roman, à celui de la commissaire qui avoue rapidement que le sujet la dépasse totalement. Alors certes, un autre personnage va servir d'intermédiaire entre la jeunesse et la commissaire, mais de façon quelque peu artificielle : c'est un très bonne chose de parler du dispositif Sentinelles, mais le voir en action dans le récit aurait pu être plus intéressant que simplement le citer au détour d'un dialogue...
L'enquête en elle-même est intéressante, bourrée de rebondissements (et de gros fusils de Tchekov un peu trop voyants), mais suffisamment prenante pour connaître le fin mot de cette histoire.
La grande réussite du roman pour moi, ce sont les passages où, en se projetant en tant que parent, on est tout simplement bouleversé par ce qui arrive : que peut-il y avoir de pire pour un parent que de voir son enfant partir avant soit...?
Bref un roman que je trouve parfois maladroit, mais qui arrive tout de même à faire passer des messages forts.