Je viens de terminer le magnifique roman de
Rabih Alameddine,
les vies de papier . Véritable ode à la littérature et hymne à la femme .
C'est l'histoire de Aaliya , 72 ans qui vit seule , entourée de voisines sujettes aux cancans. Aaliya est une femme étonnante , cultivée , trilingue , pleine d'humour et d'esprit , qui depuis cinquante ans à chaque nouvel an , commence la traduction d'un chef d'oeuvre de la littérature étrangère , en arabe , roman ensuite qu'elle place dans des cartons et qu'elle garde pensant que cela intéressera personne . Alayia au fil des pages va nous parler de son enfance , de son bref mariage puisque son mari la répudiera quelques années après leur union , de son travail dans une librairie et de sa passion libératrice : la traduction .
J'ai adoré le personnage de Aaliya , cette femme attachante , érudite , s'évade de sa vie à travers la littérature. Littérature pour elle qui est un véritable caisson d'oxygène , fuite face à un pays où le désordre armé règne et où la condition féminine n'est pas assez libérée . Elle jette un regard sur la société avec clairvoyance , lucidité , humour et un brin d'ironie délectable . Elle nous offre une réflexion sur sa vie présente , sur sa vie passée , elle évoque la vieillesse , la vie des femmes au Liban , le rapport à sa mère stricte et assez méprisante .
Pas de chapitres dans ce roman , pas de réel distinguo entre passé et présent , mais justement cela crée une fluidité de lecture et un certain rythme , comme si Aaliya nous contait son histoire à son rythme , un rythme qu'on prend plaisir à suivre . ni trop rapide , ni trop lent , le rythme d'Aaliya .
On y trouve des allusions livresques des plus intéressantes et des plus pertinen
Aaliya est une amoureuse , de la vie , de la littérature , une femme qui aime la liberté , une femme qui aime son pays . Une femme qui se nourrit de la littérature , de la musique . Roman vivant , émouvant