Jean d'Aillon nous offre un nouveau volet des aventures de Guilhem, débutées à Marseille en 1187, lorsque ce dernier s'appelait encore Antoine.
Nous sommes en 1208. Guilhem a laissé son fief de Lamaguère. Il vit désormais à Paris où il est devenu le prévôt de l'hôtel du Roi, Philippe Auguste.
Nous retrouvons un chevalier troubadour, triste et désabusé, ne se remettant pas de la perte de Sanceline et de leur fille.
Heureusement les fidèles de Guilhem sont toujours à ses côtés dans cette nouvelle aventure et c'est avec plaisir que nous retrouvons :
Alaric, Grégorio, Peyre, Jehan le Flamand, Roudeille, Robert de Locksley, Anna Maria et son frère Bartoloméo.
Les ennemis de toujours sont eux aussi au rendez-vous : Simon de Montfort, son cousin le Légat Guy, le Chevalier Bouchard de Beaumont, le Roi des Ribauds Crassebec, et le Chanoine Gautier de Poissy entraîné dans cette conspiration.
Ses ennemis n'ont pas oublié Guilhem. Les rancunes sont tenaces. La cupidité aussi.
Ils doivent abattre notre héros pour mener à bien leurs néfastes objectifs et pousser le Roi Philippe Auguste à accepter la Croisade contre les hérétiques Albigeois.
Le crime d'une prostituée va conduire Guilhem, dans son rôle de Prévôt, de Paris à Gerberoy et tout droit dans le piège tendu. le voilà prisonnier avec Peyre et Grégorio.
Lorsque les siens le récupèrent enfin contre rançon, au terme de plusieurs mois de captivité, Guilhem est aux portes de la mort.
Une femme médecin juive lui rendra ses forces.
Médard l'entraînera efficacement en vue de sa vengeance.
Sa confiance dans le Roi est émoussée.
Ce dernier est-il impliqué ?
Son fils également, lui si proche des Amauriciens* qui complotent dans l'ombre ?
Remis sur pieds, avec ses fidèles à ses côtés, il reprend la route en direction de son fief, sur les traces de Beaumont et de sa troupe d'effrayants routiers. Les voilà à Brives, Roquadet où l'enfer des hommes a déferlé, puis à Casseneuil.
Casseneuil assiégé, d'où Guilhem et les siens s'échapperont de justesse.
Ils arriveront enfin à Lamaguère, et ne pourront que constater la terrible désolation.
La vengeance enfle en Guilhem et l'entraîne jusqu'aux portes de Béziers, ville imprenable s'il en est avec ses massives fortifications.
Là, comme à Casseneuil, Chrétiens et Cathares cohabitent paisiblement.
Les habitants ne peuvent imaginer l'enfer qui va déferler sur eux.
La prise de Béziers reste un mystère. 20 000 à 60 000 personnes (suivant les sources) de tous sexes, tous âges et toutes religions furent passées au fil de l'épée.
Cette période sombre de notre histoire et le Règne de Philippe Auguste sont parfaitement relatés par
Jean d'Aillon.
La fin de ce roman nous promet de nouvelles aventures pour Guilhem que nous retrouverons avec plaisir.
*Amauriciens :
La doctrine des Amauriciens assurait Philippe Auguste de devenir le Roi du Monde. le Roi en tira avantage plusieurs années. Mais leur influence sur le Prince Louis, la découverte de certaines pratiques quant à l'amour charnel et l'adoration de Satan, incitèrent Frère Guérin, le Chancelier du Roi à sévir.