J'ai lu tout
Olivier Adam à part
Les lisières dont je n'ai lu que de vastes citations ici ou là et qui me semble un ramassis de lieux communs sur la société d'aujourd'hui. La description des usagers du RER dont les têtes ensommeillées pourraient se détacher et rouler dans le couloir comme des boules de bowling me semble d'une banalité crasse tout comme la classique comparaison entre la virilité des hommes et la taille d'un véhicule 4x4 ou au noir d'une Audi.
Ce serait faire offense aux élèves de 3ème de dire que ces clichés ressemblent à une rédaction du Brevet des Collèges.
J'ai aperçu Olivioer Adam sur le plateau de Canal Plus, grand, élancé, le visage fin, les yeux bleus, les boucles blondes soigneusement fixées par une laque adéquate. Bref le livre et l'auteur sont devenus une marchandise qui doit se vendre sur tous les plateaux télé. L'épaisseur du livre et du trait "littéraire grossier"semblent faire écho à l'amincissement rapide et nécessaire de l'auteur qui doit vendre son produit.
Olivier Adam est devenu le pur produit de la société de consommation qu'il décrit à gros traits. Lisez "Les heures souterraines" de Delphine de Vigan, vous aurez là de la vraie littérature, vous verrez à l'oeuvre le harcèlement dans une entreprise, les trajets déshumanisant en métro d'une mère de famille, en RER, les tournées harassantes d'un médecin d'sos médecins. Ce livre est tellement proche de la réalité de ce que vievnt certaines personnes tous les jours qu'elles n'arrivent pas à le lire ou alors sont en larmes.J'ai bien peur qu'
Olivier Adam rejoigne
Raymond Depardon dans la dénonciations de zones intermédiaires dont nous avons déjà fait le tour depuis longtemps. Il faut parfois même à Saint Malo, savoir renouveler son inspiration et quitter
les lisières si souvent évoquées pour trouver du neuf. J'écris cela alors que le travail d'Olivier Adam me semblait assez exemplaire jusqu'à ce qu'il cède aux sirènes de la commande d'un éditeur qui veut le placer en tête pour x prix littéraires et qui a formaté son écriture et son look. Il faudra aussi compter le nombre de lignes et de mots par page, calculer la part des espaces blancs...faudrait pas qu'en plus
Olivier Adam fricote avec la règle des romans d'
Amélie Nothomb, beaucoup de papier, et si peu des mots qu'ils tiennent parfois sur 10 feuillets Word.
PS long dsl: Je viens de trouver cette phrase de
Les lisières citée par un internaute de ce site, accrochez-vous parce que ça déménage de lieux communs et de démagogie. Quand on a fait le chemin pas trop pavé d'embuches d'Olivier Adam on n'a pas le droit de décrire le monde que vivent réellement certaines personnes avec des mots aussi creux que ça:
"Et puis il semblait acquis que je ne serais jamais non plus d'ailleurs, j'étais condamné à errer au milieu de nulle-part". Franchement "au milieu de nulle part" mène à une impasse littéraire, tant c'est du rabâché," in the middle of nowhere" version anglaise...c'est du déjà dit, déjà vu, déjà lu.Voilà qu'
Olivier Adam et son héros vont nous finir beatniks dans des zones pavées de Leclerc, Gémo, La Halles aux Chaussures...quelle tristesse
Je vais m'installer dans une librairie et lire tranquillement la page 100 du livre, puis la première et la dernière. J'ai bien peur d'être déçu sur le fond et la forme. Ras le bol des nantis des lisières.
Si vraiment ce dernier roman d'Olivier Adam me capte au point que j'aie envie de le finir d'une traite, je vous le dirai.Et s'il me tombe des mains aussi. Je souhaiterais me tromper mais j'ai bien peur que non.