Pour faire un jeu de mot foireux... sans doute éculé d'ailleurs, je serais tenté de dire que je suis resté en bordure des Lisières... c'est dire si je demeure éloigné... et pourtant ma lecture fut loin d'être périphérique.
D'ailleurs, petite digression en passant, je me demande si tout le monde, à un moment donné, a l'impression que le livre qu'il/elle lit n'est pas le fruit du hasard... tellement ce livre fait écho au vécu, au ressenti du lecteur.
Voici peu de temps, j'ai vécu le décès de ma mère, l'entrée de mon père dans une maison de repos et le nécessaire déménagement, vide-maison et remue-souvenir qui va avec. Les relations avec mes deux frères sont parfois aussi chaotiques que celles écrites par
Olivier Adam. Je n'ai pas de jumeau mort à la naissance, mais un frère ou une soeur perdu(e) avant terme, deux ans avant ma naissance. Mes parents font partie de la même génération que ceux décrits dans Lisières. On ne parle pas...
Je suppose qu'à vouloir chercher des ressemblances entre sa vie et ses lectures, on finit par les trouver... Rien que de très banal, après tout.
Olivier Adam nous livre un melting pot, un patchwork incluant des éléments politiques, sociaux, humains, personnels, culturels... bref, il nous parle de la vie et de la mort.
Certains passages touchent, font mouche. D'autres sont de longues digressions qui perdent le lecteur. le noient dans un verbiage sans intérêt pour l'intrigue (car il y en a une).
Ma lecture fut en dent de scie. 505 pages pour cela. Je suis convaincu que 300 ou 350 pages auraient suffi et m'auraient laissé une meilleure impression finale.
Ai-je aimé ou pas? La question, avec
Olivier Adam, n'est pas là. Il m'a emmené... malgré les longueurs, les impasses, les culs-de-sac, les digressions... il m'a touché et saisi aux tripes à plusieurs reprises. C'est déjà ça.