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EAN : 9782709668637
424 pages
J.-C. Lattès (04/05/2022)
3.65/5   20 notes
Résumé :
Dara et Marie Durant ont toujours été danseuses, aussi loin qu’elles s’en souviennent. Elles ont été entraînées par leur mère, la très glamour fondatrice de l’École de danse Durant. Après la mort de leurs parents, les deux sœurs ont entrepris de diriger l’école ensemble, avec Charlie, le mari de Dara, autrefois l’élève préféré de leur mère.
Évoluant en cercle fermé, ils ont mis au point un pas de trois qui permet à l’établissement de prospérer. Mais lorsque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Enfin le dernier Megan Abbott est sorti ! A ne pas confondre avec sa presqu'homonyme Rachel Abbott, qui est britannique..(et c'est un pseudo, en fait, pour cette dernière).
Je recommence tout doucement à écrire, après tout un mois de blocage total… de lecture.


Nous sommes dans une petite ville américaine, mais impossible d'en savoir plus. Nous sommes au début de l'hiver, il fait froid. Deux soeurs, Dara et Marie, dirigent une école de danse très cotée : à la suite de leur mère, danseuse puis professeure de danse, c'est elle qui a créé cette école, que les deux soeurs ont reprise après le décès tragique de leurs parents, il y a dix ans. Elles avaient alors dix-sept et seize ans, et dansaient depuis qu'elles pouvaient tenir debout. Elles ont repris l'école, et décidé d'enseigner comme leur mère le faisait. Et c'est une réussite. Certains de leurs élèves ont été acceptés dans des écoles prestigieuses, et elles en présentent beaucoup à des concours majeurs, avec un excellent taux de réussite.
C'est une passion artistique qui demande énormément de temps, d'investissement, et de souffrance également, jusqu'à tordre les corps à l'impossible, déformer les pieds et les faire saigner, lorsqu'on en arrive à commencer les pointes. Les apprenties ballerines commencent vers quatre ans, c'est Marie, la blonde, la douce, qui s'occupe des petites. Et des petits : il y a une moyenne de huit garçons pour environ 122 filles par année dans leur école. Il y a des listes d'attente. Les mères se bousculent au début ou à la fin des cours, avec dans les yeux cette étincelle souvent, de celles qui font comprendre qu'elles-mêmes auraient voulu être ballerines.
L'école Durand est renommée, la famille est auréolée des adjectifs « exotique » (car d'origine française) et surtout « sérieuse » et » luxueuse ». Malgré les apparences d'une façade un peu décatie, les immenses miroirs, les parquets de bois, les loges, les vestiaires tout ce bois brillant donnent à l'imagination des allures d'Opéra.
D'ailleurs, comme chaque année, l'école prépare le ballet « Casse-Noisette », où il y aura deux rôles solo pour les ados, les plus grands de 14 ans : celui de Clara et celui du Prince. Les soeurs choisissent la meilleure et le meilleur, et il est temps d'afficher les deux noms : ce sera Taylor et Colin. Casse-Noisette prend le pas sur tout. Huit semaines de préparations, de répétitions, de recherches et retouches des costumes, de blessures plus ou moins graves, de tendinites, de poussées de croissance, d'ampoules sanglantes. Lorsque Bayley est nommée, il y a pleurs, grincement de dents, attaques contre l'adolescente. le choix de Clara demande la perfection, tout en réussissant à passer par les pièges posés par les non-choisies, qui auront pourtant un rôle : ange, fée, souris, sucre d'orge, flocons…C'est Dara qui donne les cours aux 10/14 ans. Elle est aussi dure et exigeante que sa mère l'était, jusqu'à obtenir des figures et des gestes parfaits. Mais il n'y a pas qu'elles deux. Il y a aussi Charlie, le mari de Dara. Ancien danseur, perclus de blessures, il a même cessé ses activités de professeur, et s'occupe de tout l'administratif. Et donc ce duo de soeurs est en fait un trio. Charlie ayant été recueilli par la mère de Marie et Dana, juste après sa prestation dans Casse-Noisette, il y a quinze ans, ses parents ont disparu.

L'école est un théâtre de toutes cette relation entre les deux soeurs et Charlie, un huis-clos de souffrances par et pour la danse, un endroit poétique et mystérieux, où l'empreinte de la mère et du père décédés est partout.

Une nuit, une catastrophe : le studio B prend feu, les pompiers arrivent à temps pour limiter les dégâts, mais il faut à tout prix réparer le plancher, le plafond et un mur, à 6 semaines de la première représentation de Casse-Noisette dans le grand Théâtre de la ville. C'est alors qu'entre en scène l'entrepreneur : Derek. Un homme qui porte des vêtements vulgaires, qui fait du bruit avec ses ouvriers, qui passe son temps au téléphone, qui est toujours là, qui finalement se mêle des histoires secrètes des deux soeurs, de leur vie, qui impose sa vision des travaux à faire, et qui arrive à brouiller tout le monde, avec ses désirs à lui. Lui qui ne fait rien que détériorer encore plus le bâtiment, et qui séduit Marie.

C‘est un huis-clos étouffant, dans ce bâtiment devenu branlant, où les secrets de chacun, les plus intimes, vont être menacés.
L‘ambiance un peu bizarre, un peu glauque parfois, ces rivalités sont révélatrices de jalousies, de peurs, de hontes, de secrets entre l'une et l'autre soeur, avec le souvenir écrasant de leur mère, et de ce qu'elle était. Il faut se faire à l'ambiance, magnifiquement installée par Megan Abbott, avec un grand sens des odeurs, effluves, du toucher des choses dans toute l'histoire, tout est précis et somptueusement décrit, sans aucune lourdeur.
Par compte il y a des coquilles, des fautes d'accord à hurler.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Cette histoire tourne essentiellement autour d'un trio de danseurs. Il y a les deux soeurs, Dara et Marie, maintenant professeurs de danse, et Charlie, le mari de Dara. Ils s'occupent de l'école de danse ayant appartenu à la mère des soeurs, décédée avec son mari dans un accident de voiture il y a plusieurs années. Ils sont en pleine préparation du traditionnel ballet de fin d'année Casse Noisette. le trio évolue en vase clos jusqu'au jour où, à la suite d'un incendie dans l'école, ils font appel à un entrepreneur, Derek, qui va s'immiscer de plus en plus dans leur quotidien et vampiriser leur territoire.

La danse est omniprésente. La danse qui martyrise, torture, broie les corps. La danse qui fait souffrir et laisse des traces indélébiles. La danse qui tue à petit feu.

Le premier tiers du livre est poussif, un brin ennuyeux, puis, la tension monte progressivement. Ça commence à s'agiter et à devenir plus intéressant. On perçoit quelque chose d'inquiétant, de malsain, dans les liens tissés, sans pouvoir dire quoi. On s'interroge sur cet intrus qui perturbe fortement ce trio. On est au coeur de relations toxiques. Cela pique la curiosité et, malgré des longueurs, on a envie de savoir comment tout ceci va se terminer.
L'atmosphère est tendue, parfois étouffante. C'est troublant, dérangeant, perverti. Les racines du mal sont profondes. On ressent tout au long de la lecture une violence latente, silencieuse, implacable. Et enfin, Clara entre en scène. L'histoire se termine, le ballet commence.

Je ressors de cette lecture partagée. Je viens juste de terminer ce livre. Peut-être aurai-je dû attendre avant d'écrire cet avis ? Au risque de ne jamais l'écrire car je serai passée à autre chose ... D'un côté, je trouve plutôt brillant les rapprochements et suggestions entre le ballet, la danse, les corps (dont il est quand même beaucoup question) et la vie des principaux personnages, ainsi que l'atmosphère que l'autrice a su rendre, impeccable. D'un autre côté, j'ai relevé quelques longueurs, et parfois ressenti un certain malaise lors de cette lecture. Mais je pense que le côté "j'ai aimé" l'emporte car c'est tout de même original, surprenant, osé, et sort des itinéraires balisés.

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Bon, soyons claire, ce livre a un côté dérangeant...L'auteure nous embarque au coeur d'une école de danse classique dirigée par deux soeurs : Dara et Marie . Charlie, le mari de Dara, s'occupe lui de toute l'intendance et de la partie administrative. Ces trois-là vivent en vase clos dans la maison familiale dont ils ont hérité depuis la mort des parents de Marie et Dara. La mère de ces dernières dirigeaient d'ailleurs l'école de danse et avait transmis à ses filles sa passion mais aussi son obsession pour la rigueur des corps et l'apprentissage de la douleur qui va avec cette discipline exigeante. Très vite déscolarisées, ces dernières ont grandi au rythme du ballet mais aussi sous l'emprise de leur mère qui leur a d'ailleurs imposé très tôt un jeune adolescent à l'avenir prometteur au sein de leur foyer : Charlie.
En dehors de leur trio et de leur passion commune pour la danse, rien n'existe...Jusqu'au jour où Marie décide de quitter la maison de leur enfance pour vivre sa vie. Oh, elle ne va pas très loin puisqu'elle investit le studio de danse pour y dormir mais cela suffit pour perturber Dara qui voit son univers voler petit à petit en éclat. Et ce n'est que le début...
Suite à un incendie dans le studio de danse, le trio engage Derek pour effectuer les travaux nécessaires à la rénovation et à l'agrandissement de ce dernier . Très vite, Marie tombe sous la coupe de cet homme aux manières abruptes et aux intentions pour le moins énigmatiques. Dara sent que la situation lui échappe en même temps que sa soeur s'éloigne...
Mais je reviens à mes premiers mots et à cette impression tenace de "malaise" durant cette lecture. Elle est en grande partie due à ce huis-clos mais aussi à ces nombreuses références au corps. Que ce soit celui des jeunes danseurs et danseuses ou celui des deux soeurs, on évolue dans une atmosphère au caractère incestuel. Cela imprègne tout le roman. C'est juste une impression, c'est fugace mais pourtant c'est là. Et c'est dans ce point que réside toute la force de l'auteure : planter une atmosphère, nous y entraîner malgré tout et nous empêcher d'en partir car oui, il faut bien le dire, une fois la lecture entamée, difficile de ne pas vouloir en savoir plus.
Roman troublant, "Première" interroge la structure familiale mais aussi tout le roman familial, ces vérités que l'on préfère cacher ou ignorer pour ne pas contredire la légende et pour ne pas sombrer aussi. Chronique d'une chute annoncée, ce roman est également tout en nuances malgré des passages fortement sexualisés. Il laisse la part belle à deux personnages féminins dont la force nous étonnera, qu'elle soit dans le déni, la fuite ou l'acceptation.
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J'ai découvert celle qui est surnommée la nouvelle reine du roman noir, Megan Abbott, lors de la sortie de son premier roman "Red Room Lounge", sur les conseils de Michel Dufranne. J'avais apprécié son écriture, son originalité et son analyse fine des relations humaines, et de la déchéance humaine en particulier. 

"Première" m'a attirée par son sujet, le milieu de la danse classique, dont la rigueur et la sensibilité ont bercé mon enfance :
"Dara et Marie Durant ont toujours été danseuses, aussi loin qu'elles s'en souviennent. Elles ont été entraînées par leur mère, la très glamour fondatrice de l'École de danse Durant. Après la mort de leurs parents, les deux soeurs ont entrepris de diriger l'école ensemble, avec Charlie, le mari de Dara, autrefois l'élève préféré de leur mère.
Évoluant en cercle fermé, ils ont mis au point un pas de trois qui permet à l'établissement de prospérer. Mais lorsque se produit un accident suspect, peu de temps avant le début des représentations de Casse-Noisette, le spectacle annuel de l'école - une période de rivalités, d'angoisse et d'exaltation - l'arrivée d'un intrus menace le fragile équilibre entre les deux soeurs."

C‘est un huis-clos assez étouffant que Megan Abbott nous livre avec ce roman. Elle a réussi à installer une ambiance particulière, un peu glauque, où, de l'apparente banalité du quotidien au coeur d'une école de danse, surgissent des rivalités, de la jalousie, des peurs, de la honte, du drame, du sang, des secrets, du désir et du sexe, le tout parsemé de souvenirs et d'ombres du passé.

J'ai trouvé une certaine similitude avec ses précédents romans, notamment lorsqu'elle dévoile la face cachée qui sommeille en chacun de ses protagonistes, les plus profondes pensées de femmes blessées, les névroses et perversions humaines, en teintant cela d'une grande mélancolie.

Malgré sa construction un peu lente, ce livre est prenant et assez "dérangeant", ce qui le rend très intéressant. le calme affiché du récit – un calme angoissant d'ailleurs - n'est bien sûr qu'apparence, à l'image des danseuses qui sous la grâce, la légèreté et l'impression donnée que tout s'effectue sans effort, cachent les répétitions interminables, les échecs et les douleurs... Bref, ce fut un bon moment lecture.
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Fan assidue de Megan Abbott, j'ai été légèrement déçue par cet opus. L'histoire est là, l'écriture est délicate, mais il y a certaines longueurs qui alourdissent le livre.
Marie et Dara dirigent une école de danse, héritée de leur mère décédée tragiquement dans un accident de voiture dix ans auparavant. Les petites filles, et quelques garçons, qui y étudient et pratiquent la danse classique, s'y emploient avec ferveurs, jusqu'aux limites de leurs corps. Il y a aussi Charlie, le mari de Dara, auparavant élève de l'école et qui partage avec cette dernière un amour dévorant. Jusqu'au jour où l'école subit une inondation et un incendie, desquels vont découler une série d'événements tragiques...
Les pages se tournent toute seules, l'on a envie de connaitre la suite. Mais comme je le disais plus haut, il y a quelques longueurs qui nuisent à la délicatesse du roman, qui explique la ferveur que suscite la danse classique, le déformement des corps pour atteindre la perfection. Un bon roman, sans plus.
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critiques presse (1)
LeMonde
24 août 2022
Une école de danse, des travaux de rénovation. Deux enseignantes, un chef de chantier. Et tout peut basculer. Un oppressant ballet signé de l’écrivaine américaine.
Lire la critique sur le site : LeMonde

Videos de Megan E. Abbott (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Megan E. Abbott
Megan Abbott explique la génèse de « Première ». Elle nous livre quelques indices sur l'histoire ce nouveau roman, dans lequel l'univers de la danse est omniprésent. Un incendie embrase la prestigieuse école de danse des soeurs Durant. L'arrivée d'un homme, Derek, en charge du chantier, va faire voler en éclat l'équilibre précaire de ce monde de violence et de compétition.
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