Ce livre consiste plus en un plaidoyer pour la ferveur qu'en une analyse qui aurait pu être un peu moins partiale, et c'est avec une certaine perplexité que je finis cette lecture.
Si l'autrice s'arrête sur plusieurs dimensions de la ferveur (religieuse, populaire et amoureuse notamment, mais religieuse surtout), elle passe parfois un peu vite sur les dangers ou éventuels écueils des élans populaires. Elle mentionne par exemple le risque de mouvements de foule au détour d'une phrase, mais s'en s'y attarder plus que ça, sans réfléchir à comment les éviter.
Il faut dire que les exemples cités par l'autrice ne me parlait pas : les exemples contemporains étaient notamment sportifs, beaucoup d'exemples étaient historiques et ancrés dans la culture catholique, avec, à mon goût, un manque d'universalité : je ne me rappelle pas d'exemple en dehors de France et en tout cas aucun hors d'Europe, et une bonne moitié du livre parle de catholicisme. Je trouve cela dommage pour un livre qui réfléchit à une notion censée être universelle : n'y a-t-il pas d'exemples de ferveur en Asie ou en Afrique par exemple ?
Par ailleurs, aucune donnée sociologique (ou venant d'autres sciences) ne vient étayer les propos de l'autrice.
Les quelques sources sont philosophiques, religieuses, psychanalytiques (!) ou viennent de l'expérience propre de l'autrice.
La réflexion, quoique partiale, n'en reste pas moins intéressante, et je pense que ce livre m'invite à me questionner désormais sur la présence ou l'absence de ferveur dans ma vie et autour de moi, et à tirer propres conclusions sur le sujet.
Je conclurai par une note positive : le chapitre sur l'amour m'a surpris par la justesse de son analyse quant aux dangers pour les femmes d'une soi-disant "ferveur amoureuse" que certains hommes sont persuadés de vivre mais qui touche plus à l'idolâtrie.
Une bonne lecture pour lancer la réflexion sur ce sujet, malgré l'absence de sources scientifiques et des exemples très personnels, qui parlent ou qui ne parlent pas.
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En ces temps des Jeux Olympique on parle beaucoup de ferveur. Cet essai m'a ouvert les yeux, sur le fait qu'on connaît mal le sentiment de la ferveur, et pourtant c'est un sentiment très présent aussi bien dans sa vie individuelle que dans sa vie sociale.
Un livre court (moins de 100 pages) mais très intéressant, je vais m'intéresser aux autres titres de cette collection, pour voir s'ils sont tout aussi intéressant. Merci à l'opération Masse Critique de m'avoir fait découvrir ce titre.
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Je n'ai malheureusement pas adhéré à cette lecture. Je me suis ennuyé, le livre m'est tombé des mains. Sans doute n'étais je pas dans le bon état d'esprit pour réfléchir avec l'autrice sur la ferveur. J'ai toutefois apprécié certains passages, sur la ferveur amoureuse et la ferveur populaire, mais j'ai trouvé le reste un peu long et redondant.
Je referme ce livre avec une impression d'être passée à côté aujourd'hui, mais je le relirai plus tard car le sujet m'interpelle. Tout est question de moment.
Merci à Babelio et aux Éditions Labor et Fides pour l'envoi de ce livre.
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La référence à Pascal est incontournable pour qui entend faire une place à la ferveur et rompre avec un rationalisme étriqué. Car le cœur est chez Pascal le principe de la vie spirituelle, l'organe de la ferveur. Selon lui, l'expérience religieuse relève du cœur et on tombe dans une impasse dès que l'on cherche des preuves de l'existence de Dieu. Il n'y a pas de preuves de l'existence de Dieu, comme il n'y a pas de preuves de l'amour.
Le contraire de la ferveur n'est pas uniquement l'absence d'enthousiasme religieux, mais l'idolâtrie qui en pervertit le sens de l'intérieur. Nous pensons vivre dans une société séularisée et rationnelle, mais la tentation idolâtrique hante la modernité. Comme Marx l'avait bien souligné, à l'adoration du veau d'or ont succédé d'autres adorations comme la fétichisation de la marchandise et le culte de nouvelles idoles.
Trop aimer les femmes, était-ce réellement le problème de Rousseau ? Où bien était-ce de trop aimer l'amour et de trop s'aimer lui-même aimant ? Le besoin d'adorer un objet idéal dont il est exaltant d'être adoré est en effet une forme de culte de soi.
La saine ferveur fait rayonner les visages, elle accroît la générosité et la compassion, elle aiguise la lucidité et la liberté intérieure, quand l'idolâtrie décompose les visages, enferme dans sa propre affectivité et aliène.
Suivre l'exemple d'Abraham suppose une certaine ironie, la reconnaissance que pour l'essentiel de nos destinée, nous ne maîtrisons pas grand-chose et qu'une forme de lâcher-prise est nécessaire.
Nathalie Sarthou-Lajus vous présente son ouvrage "La ferveur" aux éditions Labor et Fides. Entretien avec Mazarine Pingeot.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3048818/nathalie-sarthou-lajus-la-ferveur
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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