Hachette Comics [corriger]

Cette adaptation d'un des romans policiers de Jean-François Parot est une réussite.



L'histoire, même si bien entendu on ne peut y retrouver le développement du roman, est bien restituée et le dessin, classique et efficace, correspond très bien au style de l'histoire et à l'époque à laquelle elle se déroule, à savoir sous Louis XV, au XVIIIe siècle.



C'est rythmé, et avec un rebondissement final.

Je connaissais les livres de Jean-François Parot dont j’ai lu plusieurs enquêtes de Nicolas Le Floch et vu une première adaptation plutôt réussie en série télévisée. Alors qu’en est-il de ce passage vers la BD avec le parti pris des auteurs de faire tenir toute l’histoire du roman dans un seul tome d’une soixantaine de pages !

Disons le de suite, ce premier épisode est plutôt une réussite. Je passerai sur les éternels débats sur «quand on lit un roman, on se créé ses propres décors, ses propres personnages avec l’aide des descriptions de l’auteur alors que là, ce n’est pas comme je me l’imaginais, etc., etc.» C’est vieux comme l’invention du théâtre depuis l’Antiquité. Moi, au contraire, j’adore voir des adaptations de livres que j’ai déjà lu et apprécié. Et si je suis parfois (souvent) déçu, je prend un certain plaisir à vois s’incarner ces histoires et ces personnages dans des films, séries et bandes dessinées.

L’avantage de cette mise en image est justement de nous épargner les descriptions littéraires en nous montrant décors et personnages. Si le souci du détail historique est au rendez-vous, cela peut-être très immersif. C’est le cas ici.

1761, le jeune Nicolas Le Floch se présente devant le lieutenant général de police, M. de Sartine qui lui confie une enquête sur la disparition de son collègue, le commissaire Lardin. Il obtient l’aide de l’inspecteur Bourdeau avec qui il va mener les investigations. Il débute par la morgue (on ne sait jamais !) où il rencontre le docteur Semagus à la recherche de son domestique, Saint-Louis, disparu lui aussi.

L’enquête mène le breton dans différents lieux de la capitale, à la rencontre de différents personnages haut en couleur, jusqu’à la diabolique révélation finale, surprenante et pourtant basée sur des faits s’étant réellement produit (Jean-François Parot écumait les archives de l’époque à la recherche de faits croustillants à souhait !).

Le rythme de la BD est très dynamique et les scènes se suivent nerveusement, des souterrains de la morgue, aux hôtels particuliers, des bordels aux rues boueuses ou neigeuses.

Évidemment, il manque certaines scènes de digression qui ont fait la saveur du roman, mais le scénariste s’est concentrée sur l’intrigue policière qui tient la route.

Les dessins de Chaiko sont extraordinaires de réalisme. On est bien dans le Paris de Louis XV, avec cette façon de parler si maniéré des gens « biens nés », ces relations sociales conservatrices et en même temps en pleine transformation, ces décors des maisons qui montrent que même chez les nobles, il y avait de gros problèmes d’argent, ces cloaques, ces agressions en pleine rue...

Les auteurs ont pris le parti de napper toute l’histoire dans une coloration un peu sombre. Cela semble ajouter du réalisme, même si je ne suis pas certain que le manque de luminosité en extérieur soit si réaliste que cela. Toutefois cette coloration est en parfaite corrélation avec l’histoire, qui ressemble beaucoup à une sorte de roman noir à la fin de l’ancien régime.

Une bonne surprise que cette adaptation de la première enquête de Nicolas Le Floch qui donne envie de poursuivre l’aventure de cette série.

Ce nouveau tome tient bien son nom "d'aventures oubliées". En effet, il ne s'agit pas d'une suite mais bien de petites histoires courtes, illustrées par différents illustrateurs qui n'ont pas de lien les unes par rapport aux autres.



On découvre des pans de l'histoire d'Aang et de ses comparses qui ont été occultés des autres ouvrages. Certaines auraient pu rester dans l'oubli d'autres non.



A lire que si vous êtes un fan inconditionnel de la série. Dans le cas contraire passé votre chemin.