L`Avant-scène [corriger]

"L'origine du monde". Depuis quelques années et grâce aux médias, nous avons en tête la référence, , tous la même, qui porte un nom 'Courbet" (non pas Julien).

Alors oui, voilà une piece, intrigante et drôle, qui prend appui ce tableau qui est sûrement qualifié aujourd' hui de scandaleux.

Comme le rappelle Sébastien Thiéry, toutes ses pièces partent toutes d'une idée absurde. Dans celle-ci, Le coeur deJean-Louis s'est arrêté de battre. Pour le faire repartir il s'en remet à un marabout Diop Sissokho. "Vous devez me fournir une photo votre origine du monde à vous. Le vagin de votre mère".

Et c'est parti pour quelques scènes de délires. La pièce en 1 acte en compte 6. Vous l'avez compris, c'est une courte comédie.

Chocante ? Non, à aucun moment. Même quand Jean-Louis, Valérie, son épouse et Michel l'ami se retrouvent tous les 3 nus sur scène.



J' allais oublié Jean-Michel Ribes !



A voir ou a lire !

Après avoir été lui-même juré, l'auteur décide de partir de son expérience pour écrire une pièce de théâtre en huis clos. Celle-ci sera jouée dans de nombreux pays et adaptée à la télévision et au-moins deux fois au cinéma (1957 et 1997) où le film deviendra culte.



Tout commence au moment où les douze jurés d'un tribunal de New-York doivent se réunir pour donner un verdict concernant un cas de parricide qui requiert la peine de mort. Cette sentence sera exécutée si aucun doute raisonnable ne subsiste et si la décision du jury est obtenue à l'unanimité. Un premier vote arrive avec onze bulletins "coupable". Un seul juré n'est pas suffisamment convaincu. C'est loin de plaire aux autres puisque chacun n'aspire qu'à rentrer chez lui et à se débarrasser de ce coupable au plus vite. C'était alors sans compter le comportement assertif du huitième juré qui va alors chercher à faire douter chacun des autres jurés, en remettant en question chaque preuve, chaque témoignage, chaque évidence... Y arrivera-t-il ? Résistera-t-il à la pression du groupe ? Comment peut-il ne pas accorder du crédit aux preuves et aux témoignages ?



Ce texte, d'une centaine de pages, est d'une grande force. Il est d'ailleurs étudié par en milieu scolaire pour aborder les notions de débat, de conviction et de persuasion ou encore pour réfléchir sur la justice, la vérité et la nature humaine. La tension est palpable à chaque page, de façon plus ou moins prononcée. Rapidement, on s'aperçoit malgré tout que l’atmosphère devient explosive au fur et à mesure des votes. En tant que lecteur, nous y prenons part en quelque sorte. On est presque à la place d'un treizième juré, venant compléter un panel de personnages déjà très variés et nuancés. Vous laisserez-vous convaincre de la culpabilité du jeune homme ou un doute raisonnable persistera-t-il dans votre esprit ? Il ne va pas être simple pour le président du jury de maintenir le calme alors que le temps s'écoule et que les tensions montent.



Même si vous connaissez déjà la fin, le récit est implacable et son cheminement mérite à lui seul cette (re)lecture.

Je n'avais jamais lu ni vu cette pièce de théâtre, en revanche je connaissais le fameux passage autour du prénom choisi. En effet, la pièce raconte un banal repas entre des amis et membres d'une famille dans un appartement parisien. Vincent, l'un des convives, est futur père et lors du jeu des prénoms, c'est le drame : Vincent fait croire à tous qu'il a choisi le prénom le plus impossible à concevoir car détenu par le plus grand criminel contre l'humanité. Mais loin de s'arrêter là, à cette histoire de futur enfant, c'est l'occasion pour les personnages de se libérer de certains secrets, de s'avouer des choses. Tout tourne à la dispute générale où chacun se reproche les pires choses.

Cette pièce se lit très vite et se veut drôle. Mais le rire reste grinçant, amer par moments. Certaines tirades sont profondes, dures et cathartiques.

J'ai adoré chacun des personnages brossés, ils sont bien distincts les uns les autres. Vincent m'a beaucoup fait rire par moments.

Le retournement final est drôle et apporte du soulagement après la tempête.

Une pépite !