AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

La Dispute [corriger]


Livres populaires voir plus


Dernières critiques
Le deuxième corps

Le traumatisme perce la peau organique mais il perce aussi la peau psychique.

Marie Pezé exerce notamment dans un service de chirurgie de la main. Elle ouvre de nouvelles perspectives en validant ces souffrances ignorées au travail ou dans la vie sociale : lassitude mentale, fatigue physique, alors qu'en hôpital, seule entre en considération la lésion physique. Ensuite, l'opération chrirgicale réussie, retour au boulot, à l'origine de la pathologie traitée, en négligeant la dimension psychologique de la maladie.

Il revient à la docteure de l'esprit d'aider le patient à retisser des liens avec des parties enfouies de lui-même. La désorganisation du corps au présent réveille les souvenirs d'expériences antérieures douloureuses, cause du dysfonctionnement physique.

La psychanalyste raconte ses séances, retranscrit mot à mot le récit de personnes ravies d'être écoutées, parfois très longtemps, fait rare en milieu hospitalier. Elle perçoit les contraintes d'une construction identitaire forgée au travail ou fruit d'une éducation dirigiste.

L'intervention en urgence impose de travailler hors cadre habituel d'un cabinet classique. L'intuition joue, la prudence prévaut et les rêves, ceux du patient et du thérapeute, éclairent la thérapie.

Les histoires vécues sont poignantes, renversantes même, sous le regard affûté d'une thérapeute aguerrie, attentive au moindre signe, à la moindre parole équivoque, aux images qui lui viennent à l'esprit, comme celle de l'enfant prisonnier d'un adulte performant à tout prix.

Des murailles s'effondrent, des larmes jaillissent, apparaît l'essence de l'être. La prise en compte du deuxième corps - psychique – est essentielle, trop souvent occultée par le seul soin de la lésion physique. Le travail en équipe pluridisciplinaire s'avère d'un apport inestimable.

Un chapitre aborde les TMS, troubles musculosquelettiques, en augmentation exponentielle, à la croisée de l'ergonomie, de la médecine du travail et de la biomécanique. Ces troubles révèlent des liens saisissants avec l'emprise éducative de la mère.

La psychosomatique a de beaux jours devant elle, à condition de lui octroyer la place qu'elle mérite dans un processus de guérison globale. Un livre salutaire à notre époque d'accélération forcenée.













Commenter  J’apprécie          123
Qu'est-ce qu'un bon film ?

Qu'est-ce qu'un mauvais livre ou l'insupportable prose universitaire dissimulant le vide

----------------



Terrible déception.

Je tombe un peu par hasard sur ce livre, me dit que la question qu'il pose rejoint parfaitement mes propres interrogations depuis quelques temps. Je me renseigne sur l'auteur (sait-on jamais...), il me semble crédible (a écrit plusieurs livres sur le cinéma, est professeur à l'université, etc.). L'achat effectué, la lecture peut débuter.



Sur la forme, terrible déception. L'exemple type du livre qui n'aurait pas du se retrouver dans la catégorie du public cible "amateur - cinéphile - lecteur d'essai". Il y a tromperie sur la marchandise, la 4e de couverture nous annonçant un livre "jubilatoire". Peut-être fallait-il entendre que l'on jubilerait de frustration.

Bref, l'auteur n'a visiblement pas beaucoup de talent de pédagogue et multiplie les phrases ampoulées, le jargon universitaire totalement superflu et les références obscures. On croirait avoir affaire à un travail d'apprenti thésard, voulant faire de l'épate, voulant bien montrer qu'il fait désormais partie du milieu universitaire, en adoptant par là ses coutumes syntaxiques et lexicales.

Qu'on ne me dise pas que cette prose est nécessaire puisque je pourrais citer des dizaines de livres, écrits par des pontes intellectuelles, se montrant clairs, intéressants et pédagogues.



Sur le fond, idem. Passé le chapitre d'introduction qui tente vaguement de nous intéresser au débat culturel "relativisme-hypersubjectivisme VS absolutisme-immanentisme" (en gros, "il y a autant de bons films qu'il y a de publics pour les apprécier" VS "il existe une réelle hiérarchie entre les films, certains sont bons, d'autres moins") sans toutefois prendre position ou nous faire clairement voir les enjeux (aporie totale), les chapitres suivants sont consacrés aux 6 points permettant de distinguer le bon grain de l'ivraie : le succès, la technique, l'édification, l'émotion, l'originalité, la cohérence. Pas grand chose à dire si ce n'est que lire ces chapitres ne sert à rien puisque l'auteur n'a manifestement pas grand chose à dire. On lire par exemple qu'un film peut-être "bien" par sa technique, par exemple, par ses mouvements de caméra inventifs, son montage astucieux, ses jeux de lumières, etc. 250 pages pour apprendre ça, merci...



L'ambition du livre était noble, mais le résultant n'est absolument pas à la hauteur de la question posée ici.

Je ne recommande pas.
Lien : https://www.amazon.fr/gp/cus..
Commenter  J’apprécie          00
Emanciper le travail : Entretiens avec Patr..

C'est un livre de sociologie et ce n'est vraiment pas mon domaine, mais je l'ai trouvé clair grâce au reportage d'Arte "les idées larges : le salaire à vie" qui interviewé Bernard Frigo et constitue une très bonne introduction car il y expose l'essentiel de ses idées. A voir sur Youtube : https://youtu.be/50vPCv7EPWE?si=mwO-k9DHDkT3t3Lz



Je trouve la pensée de cet auteur passionnante et j'espère que notre société évoluera dans le sens qu'il préconise.
Commenter  J’apprécie          00

{* *}