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Du Ciel plein les dents

Il est des livres qui vous habitent longtemps après avoir l’avoir refermé. Ce roman appartient à cette catégorie. La petite vie du Nain, de la Moman, du Daron et du Grand resteront en vous. J’adore les parties de Naan (clin d’œil à la Wii) entre les deux frères, les poèmes délirant du Nain et puis… le ‘’petit secret’’ que La moman et le Nain gardent bien sous silence. Ce roman est une véritable claque !
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Du Ciel plein les dents

C'est drôle, émouvant, complètement barré par moment, complètement réaliste à d'autres, surtout quand on est dans l'émotion avec la voix intime de la mère ou celle du fiston. Autre prodige : le père ne dit jamais un mot mais par ses actions, on sent la douleur de cet homme à double visages. On passe du rire aux larmes. Passez du rire aux larmes, du trash au poétique... ça serait dommage de passer à côté de cette petite merveille !
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Du Ciel plein les dents

À huit ans, un petit fakir du quotidien essaie de survivre dans une famille explosive, par l’imagination et par les mots. Poignant et savoureux.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/09/07/note-de-lecture-du-ciel-plein-les-dents-frederic-arnoux/



Il n’est pas si fréquent que la description d’un ouvrage telle que proposée par son éditeur sonne aussi pleinement juste qu’à propos de ce « Du ciel plein les dents » de Frédéric Arnoux, publié en septembre 2024 aux éditions Jou. Je me permets donc de la reproduire plutôt que de tenter de la paraphraser plus ou moins maladroitement :



« Huit ans, c’est encore un âge où la vie doit couler douce, vous figer de beaux souvenirs, vous gaver de rire, vous laisser dans l’insouciance… il faut emmagasiner de la belle vie pour les mauvais jours, pour plus tard mais c’est pas vraiment de ça que Le Nain se tapisse le cerveau. Il le remplit de vins chauds et de prières. Les vins chauds, il les descend avec La Moman qui lui répète chut, c’est notre secret. Et les prières, il zappe d’un dieu à l’autre mais toujours dans le même but, faire déguerpir Le Daron qui crie fort et parfois dégaine une gifle qui claque sur la joue de La Moman. Mais il n’a encore jamais réussi à trouver une belle rime à ce bruit sec. Alors il prie, genoux au sol, paumes des mains en l’air implorant qui veut bien l’entendre, il prie, Du ciel plein les dents. »



Le regard d’enfant qui affronte et rend compte à sa façon, nécessairement partielle, partiale et décalée, d’une situation familiale et sociale au moins délicate si ce n’est véritablement tragique – en y détectant d’emblée ou non la part inévitable de détresse qu’elle comporte, sous les jeux et les faux-fuyants – nous a fourni ces dernières années quelques surprenants bijoux : on songera nécessairement, par exemple, au baroque et poignant « Mailloux » (2002) de Hervé Bouchard, ou au si inventif et rusé « Cabane » (2022) de Millie Duyé, magnifiques héritiers tout à fait contemporains du fondateur « Ce que savait Maisie » (1896) d’Henry James, ou, entre temps, du surprenant « Le voyage imaginaire » (1933) de Léo Cassil, dans des tonalités ô combien différentes dans chaque cas.



C’est sur ce terrain redoutable que Frédéric Arnoux, que l’on avait découvert en 2017 avec « Cowboy light », s’est aventuré avec ses propres armes, audacieuses et bien différentes : l’auteur des remarqués « Merdeille » (2020) et « Du bétail » (2022) manie comme peu de ses contemporains le mélange détonant et savoureux d’un humour gouailleur qui ne s’arrête jamais et de la violence, sourde ou explosive, qui irrigue aussi bien l’avidité des petits et des grands que le désespoir des laissés pour (solde de tout) compte par les tenants d’un capitalisme tardif qui va bien, merci.



Ne prétendant jamais donner de leçon (sa prose expose avec fougue des abîmes et des ambivalences qui se passent largement de toute explication risquant le sentencieux), il nous entraîne au cœur de contrées soupçonnées mais non explorées : les prières et les rêves y apportent leurs baumes aux maux et imbroglios insensés vécus par les protagonistes – jouant à merveille de la transmutation du quotidien et du banal en folie et en extrême -, mais ne prétendent surtout pas – bien au contraire – pouvoir préserver quoi ou qui que ce soit des possibilités tragiques de la vie, si elles devaient s’imposer le cas échéant. À nouveau surprenant, dans un registre plus intime que précédemment mais toujours aussi joyeusement féroce (quels que soient les paradoxes de cette position du récit), Frédéric Arnoux nous offre encore une bien belle réussite.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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