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Un homme pareil aux autres

Initialement publié en 1947, Un homme pareil aux autres a fait l'objet d'une nouvelle édition très soignée en 2021. Les éditions du Typhon prennent grand soin de leurs textes.

J'ai commencé ma lecture par la préface, rédigée par Mohamed Mbougar Sarr (prix Goncourt 2021 pour La plus secrète mémoire des hommes), et j'ai très bien fait. En premier lieu parce qu'elle est très bien écrite, en second lieu parce qu'elle apporte des éclairages très intéressants sur le roman et son auteur. De René Maran, j'avais déjà lu il y a peu de temps Batouala, qui ne m'avait pas paru exceptionnel en dépit de la précision de la langue. Batouala fut pourtant remarqué en son temps (1921) par l'académie Goncourt, davantage pour sa préface à teneur politique que pour le texte lui-même si l'on en croit les spécialistes.

Un homme pareil aux autres a bien des qualités littéraires, je suis d'accord en cela avec les deux écrivains cités plus haut. Il ne joue pas dans la même catégorie que Batouala, signe sans doute de l'expérience acquise par René Maran pendant les 26 ans qui séparent la publication de ces deux livres. La langue était précise, elle l'est encore davantage et c'est un bonheur de découvrir autant de mots aujourd'hui inusités. Les verbes désignant les cris des animaux sont si nombreux que l'on pourrait en faire une collection ; les termes utilisés pour décrire les scènes de navigation maritimes sont tout aussi rigoureux et variés. Cependant l'écriture n'est pas uniquement précise, fluide et agréable. Elle joue de registres diversifiés : le plus souvent poétique, elle a aussi des tonalités plus populaires, tantôt humoristique, tantôt dramatique. Si l'histoire est centrée sur l'histoire d'amour du narrateur, qu'il croit empêchée en raison de la différence de "races", le propos conserve une dimension très critique vis-à-vis du colonialisme et de ses méfaits.

j'aime beaucoup la façon dont l'auteur s'autorise à jouer avec la langue pour essayer de traduire les sons les plus marquant et leurs rythmes, à la manière des percussions africaines. C'est sans doute la seule liberté qu'il prend vis-à-vis d'un style très classique. Comme son héros, l'écrivain a fait sien les codes de la littérature française de son temps. Il les respecte parfaitement mais commence à oser s'en échapper, annonçant en cela l'inventivité immense des auteurs africains actuels. Son périple est scandé de ces rythmes lancinant : "Koutou-koutou... koutou-koutou... le vapeur s'éloigne", "Kadakadak... Kadakadak... Kadakadak..., chanson saccadée des roues sur les rails."



J'ai eu grand plaisir à lire ce roman, vraiment, et j'en aurai noté bien des passages en citation. Sans compter que la question centrale, celle de l'assignation à sa couleur de peau et du "racisme introjecté" (4e de couverture) est toujours actuelle.



Alors ? Si l'on suit Mohamed Mbougar Sarr, l'auteur cherchait à démontrer qu'il était un écrivain comme un autre (en dépit de ses origines). Il est, à mon avis, un grand écrivain, dont l’œuvre n'a pas été reçue comme elle aurait dû l'être de son vivant. J'espère avoir donné à nombre d'entre vous envie de se plonger dans ces pages pour réparer cette injustice. Ce livre le mérite vraiment.
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Allemagne conte obscène

Roman agréable à lire de par : son prologue très original ; son ton tragi-comique empreint de bcp de dérision et d'humour ; sa langue mordante, peu de superflu, poétique sans être obscure, assez rock'n'roll. L'œuvre est originale aussi du fait de la liberté prise avec la chronologie où l'auteur nous instille un peu de future ici et là au détour d'une action présente, les intrigues participant au tragique dépeignent bien cette époque marquée par sa dureté et son absurdité, on fait corps avec tous les personnages jusqu'à ressentir le piège de chaque destin se refermer sur nous... autant par leur/notre faute que malgré eux/nous... et nous laisse songeurs !
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Les Désirs flous

J'ai bien aimé, jusqu'à un certain point, le côté "carte postale" d'une époque révolue, mais j'ai moins accroché au côté presque biographique de ce court roman. Au bout d'un moment, la possibilité d'une romance qui n'arrive pas et le flou qui entoure le positionnement des personnages, même si on imagine tout à fait que l'homosexualité ait été vécue ainsi dans l'Europe des années 30-40, m'ont simplement ennuyée.

À lire plutôt dans une perspective historique.
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