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Critiques de Éric Henninot (252)
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Carthago, tome 1 : Le lagon de Fortuna

Le mégalodon, l'ancêtre du grand requin blanc, le plus grand prédateur porté par la terre avec ses 25 mètres de long. Et s'il n'avait pas disparu il y a 2.5 millions d'années?



L'entreprise Carthago découvre lors d'un forage un immense réseau de grottes sous-marines. Les plongeurs vont y faire leur plus grande découverte : les animaux préhistoriques y ont survécu! L'information va vite être étouffée pour préserver les intérêts financiers de l'entreprise. Mais 15 ans après une ONG officieuse met la main sur l'information et met l'océanologue Kim Melville sur le coup.

Un bon début pour cette série qui ressort le vieux fantasme de la survie d'animaux disparus avec un soupçon d'ambiance façon dent de la mer. Elle plante le décor et les personnages qui vont pourvoir se développer par la suite car ils ont tous du potentiels avec leur secrets, leurs blessures et leur non-dits, leur mystère.

Les dessins sont soignés avec un sens du cadrage dynamique qui nous plonge dans les ambiances des grands paysages, des fonds marins, et des attaques de requins avec beaucoup d'efficacité!
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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

Une histoire que j'ai toujours voulu lire et un projet repoussé faute de temps. Alors quand j'ai entendu parler de cette adaptation en bande dessinée, j'ai décidé d'enfin découvir ce chef d'oeuvre.



Je n'ai pas été déçu ni par l'histoire ni par les magnifiques illustrations.



Nous suivons un groupe d'hommes intronisés vingt sept ans plus tôt pour être les porteurs d'espoir.



Dans un monde ravagé par le vent, où la vie est un combat perpétuel, cette poignée de personnes ont été désignés pour tenter de trouver l'origine de ce vent.



Ils sont la 34e horde et ont souvent pris le relais de leurs parents dont ils n'ont pas de nouvelles...Arriveront-ils au bout de leur quête ?



Un conte philosophique, initiatique sur la place de l'homme dans l'univers, les relations entre les hommes ou encore la question du choix et de la responsabilité.



Une histoire à facette, servie par une très belle écriture et des images qui nous emportent.



Et voilà que je vais être obligée d'acheter le livre afin de connaître la suite de cette formidable épopée humaine.
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

Suite des aventures de la Horde....

On a un peu l'impression d'avoir glissé d'un type de récit à un autre. Le vent est moins prégnant, lui qui était l'élément central du premier volume.

Ici, on s'intéresse plus à la psychologie des personnages et surtout de nouveaux éléments narratifs montent sur scène...

Bon, les fréoles sonnent bizarrement au moment où ils arrivent et on se demande... mais alors pourquoi? OK, le mythe de Sysiphe, le passage de témoin d'une horde à l'autre, l'apprentissage. Pourquoi pas, certains ont trouvé cela génial. Personnellement, faire référence à d'autres mythes ne suffit pas à justifier certains artifices mais ce n'est pas grave.

Graphiquement, pas de changement notable. Grosse scène de combat avec un représentant d'une organisation fumeuse : la poursuite...

Heureusement fumeuse car j'ai très peu goûté ces pages de bataille avec Erg Machaon, le combattant protecteur de la horde... Esthétique sans doute mais trop pour mon petit cerveau cartésien, pas compris grand chose à ce qui se passait...

En résumé, c'est dense, âpre et laisse entrevoir un univers difficilement compréhensible.

Ah, la horde a vieilli, mais c'est le jeu, remonter le vent à pied toute leur vie pendant que d'autres le font avec de jolis vaisseaux.



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Carthago, tome 2 : L'abysse challenger

Ce 2ème tome est toujours aussi prenant et addictif même si on sent bien que l’auteur use de « trucs » narratifs pour accrocher le lecteur. Il est certain qu’on ne s’ennuie pas une seconde, qu’il se passe mille choses dans ce volume, le scénariste déployant moult développements. J’espère que tous ces fils narratifs ne sont pas juste des éléments jetés au hasard pour densifier l’intrigue et que l’auteur sait déjà où il veut emmener son récit. Il ne me reste plus qu’à poursuivre la série pour découvrir ce qu’il en est et voir ainsi si les promesses seront tenues.
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

Dans mon avis sur le tome 1 de cette prestigieuse BD j'ôtais mon chapeau (comme le dit Brassens) devant Eric Henninot, avec ce tome 2 je réitère le geste en plussoyant : merci Monsieur Henninot, quel ouvrage!

C'est dire si j'ai passé un excellent moment! Je n'ai, toujours, pas lu le bouquin de Damasio et je me demande si c'est bien utile au vu de cet album.

La 34ème horde continue sa mission, sa quête de l'Extrême-Amont, avec quelques difficultés, eh oui, sinon, hein où serait l'intrigue? D'abord avec le vaisseau Physalis, l'Escadre Frêle du titre et, ensuite, le risque de dislocation de la horde avec la mort du prince Pietro Della Rocca, remplacé par le scribe Sov, que je voyais très bien, dès le début de l'histoire, destiné à prendre des responsabilités, même si sa discrétion pourrait lui porter préjudice.

Responsabilités, qui dans le contexte, nécessitent une force importante tant le moral de la troupe, cette équipe, est fragile et soumis au moindre grain de sable déstabilisant, comme le fait d'apprendre l'éventuelle rencontre avec les rescapés de la horde précédente, la 33ème, qui sont leurs parents.

Dans cette continuité où, plus que jamais, l'échec, outre le fait que cela représente une quête aussi vaine qu'inutile, représente la mort ou l'oubli, des éléments et individus mal intentionnés, mettent tout en oeuvre pour contrecarrer la réussite de la 34ème tentative.

La clarté des dialogues et du scénario alliés à la beauté des dessins, des couleurs, l'augmentation des personnages toujours aussi réussis qu'au début, qu'au tome 1, la finesse du trait, leur élégance, l'inventivité des éléments, des engins, la mise en place des vignettes, leur ambiance, font de cet album une grande et magnifique réussite que tous les amateurs de BD et les autres se doivent de lire.

Eric Henninot est, indéniablement, un magicien.

Je remercie Babelio de m'avoir choisi pour cette masse critique ainsi que les éditions Delcourt de m'avoir adressé cet album.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

Voici une belle référence, un surprenant album.

Je ne connais pas l'oeuvre d'Alain Damasio et p't'être que je la connaîtrais jamais, il me suffira de lire la suite de ces aventuriers là. Je suis passé devant cet album et j'ai remarqué un mot des bibliothécaires : "coup de coeur", j'ai suivi et je ne regrette pas. C'est un coup de coeur.

Ils en ont marre du vent qui détruit tout, reconstruire, reconstruire tel est leur leitmotiv, jusqu'au bout du bout de leurs nerfs. les jeunots savent que si les anciens ne réussissent pas ce sera à leur tour d'aller voir chercher et trouver l'Extrême-Amont qui, pour certains sera l'Exrême Onction. L'Extrême-Amont c'est leur havre, leur but, leur délivrance c'est sûr, leur avenir en rose ou bleu, c'est selon. Le vent c'est l'ennemi, à abattre, à coucher, à contraindre...

Les minots ont grandi, la relève est prête! On choisit les meilleurs, non pas les plus balèzes, non, ceux qui sont les plus aptes à être disciplinés, groupés, comme les mousquetaires, tous pour le groupe.

Alors on nomme des hordière, hordier, des crocs, des ailiers., scribes et troubadour.

Mais qu'est-ce direz-vous ? Une équipe de rugby, la tortue romaine, une armée irlandaise ? Presque c'est l'abnégation.

Réussiront-ils ?

L'album est magnifique (oui je me répète, c'est pour ne pas oublier!), le dessin sublime et sublimé par des couleurs limpides, chaudes quand il faut, froides quand c'est nécessaire. Dessiner des personnages et conserver leurs traits tout au long d'un premier album n'est pas simple, les faire vieillir est une prouesse, prouesse que réussit, sans faille Eric Henninot (chapeau bas, M'sieur Henninot !)

Il faut admirer ces pages sans dialogue, le seul dessin déterminant l'action. L'album n'est pas bavard, l'auteur fait dans l'utile et l'essentiel. Rien de trop que du bon, du bien fait. Un petit bijou.

Comme je marche au rythme de la médiathèque, j'attends la suite avec la patience nécessaire.

A lire sans faute.
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La horde du contrevent, tome 3 : La flaque ..

Troisième volet. Plus de vent, passé au second plan.

Maintenant, il faut affronter l'eau, la pluie surtout, qui est l'élément central de ce troisième tome.

Graphiquement, c'est de la même veine que précédemment, on en ressort frigorifié.

Scénaristiquement, cela devient très bavard, autour de la grossesse de Callirhoé, la feuleuse du groupe, qui fait croire à un peu tout le monde et surtout au mort Pietro (mais donc à Sov le scribe qui a peut être récupéré son vif) qu'il est le père. Compliqué ? Un peu mais on passe, on se dit que tout passe...

Il y a aussi des trucs bizarres comme les îloméduses, créatures ressemblant à des îles qui voguent dans la fameuse flaque de Lapsane. Elles sont décrites comme le plus grand danger bien qu'il y ai aussi le siphon, un truc encore plus bizarre généré par un chrone (bon, je ne sais pas trop l'expliquer), comme un puits où on voit (peut-être) son futur (ou son passé je ne suis pas sûr).

Enfin, il y a la tour Fontaine, plantée dans l’eau de la flaque, apparue comme par magie et recelant une eau ... fraîche mais glyphée ?

" Ne dites jamais fontaine” y est-il écrit... Quand le dira-t-on?

Bref, une succession de pièges nécessaires à l'aventure des Hordiers qui veulent ainsi gagner six mois de voyage.

On est tenté de leur suggérer que six mois, puisqu'il vont y passer leur vie (c'est leur choix), est-ce que cela vaut vraiment la peine? Mais nous ne sommes que des lecteurs et de ce fait on subit les choix du narrateur, c'est ainsi.

Allez, je divulgâche : ils vont la passer. Bonne lecture !

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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

Masse critique privilégiée.

Merci à Babelio et aux éditions Delcourt.



Après avoir apprécié le tome 1, j'avoue avoir une préférence pour ce tome 2. On y présente la rencontre avec le peuple des Freoles et les relations déjà complexes entre les membres de la Horde sont encore plus tendues.

L'ouvrage poursuit une très bonne esthétique dans les dessins et les couleurs.



Un tome passionnant!
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Fils du soleil (BD)

Adaptée de deux nouvelles de Jack London que je ne connaissais pas, cette Bd se laisse lire mais ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable.

Comme on s'y attend -puisque ce sont des histoires de Jack London- le dépaysement et l'aventure sont au rendez-vous.



Je n'ai pas spécialement été emballée par le graphisme mais j'ai cependant apprécié les couleurs tantôt sombres tantôt très lumineuses. En outre, l'ensemble m'a paru un peu trop figé et c'est bien dommage pour une aventure qui se déroule en mer et sur une île "paradisiaque" terrassée par une violente tempête.



Quant aux personnages, j'avoue avoir été déçue par le héros, "fils du soleil" que j'ai trouvé assez inconsistant eu égard au surnom qu'on lui donne dans l'histoire.

Finalement, il n'y a bien que Parlay, ce vieux fou, auquel tous les négociants envient les innombrables perles trouvées aux abords de son île, qui a trouvé grâce à mes yeux. Pour lui, l'heure de la vengeance a sonné..et quelle vengeance !



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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

De ce qu'en connaissent les cartographes, la planète est une vaste étendue désertique et rocheuse où siffle un vent continu. Quelques cités émergent ci et là. C'est au milieu de ces terres désolées que le Scribe Sovstrochnis nous raconte l'histoire de la 34ème horde du contrevent. La horde est un groupe d'individus formés dès leur plus jeune âge à résister aux différentes rafales du vent et dont le but est de remonter aux sources du vent pour répondre enfin à la question universelle : qu'y-a-il après ?



J'étais très intriguée par cette bande-dessinée, adaptation du roman éponyme, écrit par Damasio. L'auteur se fend d'ailleurs d'une belle préface à l'ouverture de ce premier tome.

Une question me taraudait avant même d'ouvrir la BD : comment dessiner le vent et surtout le vent décrit dans ce roman ? Comment l'auteur, au-delà de l'intrigue entre les protagonistes, allait rendre compte de la force fluctuante et du mugissement de cet élément prégnant tout le long du récit ?



Pari gagné pour Eric Henninot. Non seulement il livre une belle adaptation des personnages et une cohérence dans l'histoire mais il réussit à rendre le vent vivant et intriguant au même titre qu'un personnage de l'histoire.



Les dessins manquent parfois à mon goût de réalisme mais le scenario est solide et on se laisse porter à suivre l'évolution des personnages et leur galère dans ces déserts et bien sûr, leur lutte contre les rafales et tempêtes.



Un bon moment de lecture.
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Carthago, tome 1 : Le lagon de Fortuna

Contact !



Ce premier volume de la série Carthago offre de nombreuses prises de contact. D’abord avec l’univers bien particulier de la série. Malgré plusieurs sauts spatio temporels et une intrigue qui se déroule essentiellement au cours des années 1990 et « de nos jours », la série opte clairement pour l’anticipation en développant des concepts technologiques qui n’existent pas encore à l’approche de la troisième décennie du XXIème siècle. Il s’agit pour l’instant de pistes, qui à coup sûr vont être exploitées plus tard.



Ensuite, il y a bien entendu la faune sous-marine : le fameux mégalodon mais pas seulement, car une autre créature préhistorique, bien vivante, qui est également bien partie pour lui voler la vedette. Et ce n’est pas tout, une bonne dose de mystère et de thèses conspirationnistes viennent compléter le tableau déjà bien chargé.



Le scénario qui nous est proposé est complexe, semble partir dans de multiples directions et offre donc un sacré potentiel. Les personnages composent une galerie plutôt impressionnante et il est facile de s’y perdre. Les dessins manquent parfois de précision, mais ils sont vraiment plaisants à suivre, notamment lorsque les squales sont de la partie. Une séquence (lorsqu’un mégalodon se sert d’un voilier comme d’une boite de conserve avec de véritables humains à l’intérieur) est l’une des plus spectaculaires. Mais il y a de nombreuses autres séquences tout aussi impressionnantes.



Voici donc un album qui démarre sur les chapeaux de roue. Nous voici embarqués pour une série prometteuse, à laquelle il va être difficile de résister, maintenant.
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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

J'ai eu du mal à entrer dans ce premier tome de la B.D. adaptée du roman d'Alain Damasio. Je n'ai pas réussi à m'accrocher à l'histoire et les graphismes, pourtant assez classiques, ne m'ont pas captivée. J'ai eu des difficultés à lire les dialogues (typographie très condensée) et je suis arrivée au bout de l'album avec peine... Je tenterai de découvrir Damasio par le biais de ses ouvrages plutôt qu'avec cette série de bandes dessinées.
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La horde du contrevent, tome 3 : La flaque ..

Deux ans après la parution du deuxième volume de l’adaptation en bande dessinée du roman d’Alain Damasio « La Horde du Contrevent », Éric Henninot nous revient avec un troisième opus qui s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs et maintient toujours un équilibre parfaitement maîtrisé entre fidélité à l’œuvre d’origine et libertés prises pour des raisons techniques ou/et de compréhension. Après un deuxième album consacré à l’un des passages clés du roman, à savoir la rencontre entre la Horde et l'Escadre frêle (troupe itinérante voyageant à bord d'énormes vaisseaux volants), ce troisième tome met en scène un autre moment marquant de l’œuvre de Damasio : la périlleuse traversée de la flaque de Lapsane, immense étendue de terres plus ou moins immergées dans laquelle ont élu domicile des créatures encore plus étranges et mortelles que celles rencontrées jusqu’à présent. Cette traversée, aucune horde n’avait jusqu’à présent réussi à l’effectuer, pourtant Golgoth y tient énormément car elle leur ferait gagner de précieux mois qui pourraient leur permettre de rattraper leurs aînés. Bien que résolus à suivre leur chef et à maintenir autant que possible la cohésion de la horde, certains Hordiers se montrent de plus en plus critiques vis à vis des choix du traceur qui, par son comportement tyrannique et son apparent manque total d’empathie, suscite de plus en plus d’hostilité. Personne n’a toutefois le cran de tenir tête à Golgoth, à l’exception de Callirhoé, la feuleuse du groupe, qui ne digère pas le choix de leur chef de s’aventurer sur un chemin aussi périlleux et peine à suivre le rythme pour une raison qui risque bien de provoquer son éviction de la Horde si elle s’ébruitait au-delà du petit cercle restreint de compagnons qui lui sont dévoués. Après des personnages comme Erg, le protecteur du groupe, ou encore le prince Pietro, davantage mis sur le devant de la scène dans le tome précédent, ce troisième album se concentre avant tout sur Callirhoé, essentielle à la Horde pour sa capacité allumer un feu dans n’importe quelles circonstances, mais aussi sur celui de Sov, le scribe du groupe, qui demeure toujours aussi attachant par son humilité et la bienveillance dont il fait preuve à l’égard des autres. Tous les membres de la Horde sont cela dit mis en avant à un moment ou un autre, qu’ils appartiennent au Fer ou au Pack, l’artiste restant ainsi fidèle au récit d’origine qui se voulait polyphonique.



Déjà, dans le roman, cette traversée de la flaque de Lapsane s’était révélée un moment particulièrement éprouvant pour les nerfs du lecteur comme des personnages. Il en va de même avec l’adaptation qui parvient à nouveau à capter parfaitement l’essence du texte et nous livre des représentations remarquables tant des paysages traversées que de l’évolution des relations entre les Hordiers. Car, au-delà de l’aspect « aventure » et des spécificités (passionnantes !) propres à la Lapsane, c’est encore et toujours autour des personnages que tourne l’intrigue. Désespoir, déchirements, culpabilité, solidarité… : nos Hordiers passent par une multitudes d’états et connaissent de nombreuses désillusions qui, cette fois, risquent bien de venir à bout de la cohésion du groupe, pourtant constitué depuis près de trente ans et habitué aux coups durs et aux pertes tragiques. C’est ce soin apporté à la personnalité des personnages et à leurs interactions qui rend le récit passionnant et fait de chaque disparition un rude coup porté au moral du lecteur. L’univers, lui, n’est pas toujours facile à cerner, de même que certains concepts clés de l’auteur qu’Éric Henninot parvient pourtant à vulgariser, faute de pouvoir s’étendre à leur sujet autant que Damasio dans son roman. Les quelques flashbacks qui nous permettent de découvrir certains Hordiers bien plus jeunes, alors qu’ils étaient encore en formation à Aberlaas et qu’ils n’avaient pas encore été sélectionnés pour faire partie de la trente-quatrième Horde, sont pour leur part toujours aussi pertinents car ils permettent souvent de mieux cerner la personnalité des membres du groupe. Les dialogues, eux, sont pour la plupart directement tirés du roman, et on retrouve avec un immense plaisir certains extraits, à commencer par les tirades pleine de morgue et de gouaille de Golgoth qu’on ne peut s’empêcher d’admirer au moins autant qu’on le déteste. Les graphismes sont quant à eux toujours aussi réussis, de même que la colorisation, tous deux collant parfaitement à l’ambiance de cette traversée aussi éprouvante nerveusement que physiquement.



Sans surprise, Éric Henninot poursuit sur sa lancée et nous offre une nouvelle adaptation de qualité consacrée cette fois à la marquante traversée de la flaque de Lapsane. Les illustrations sont toujours aussi appropriées et les choix d’adaptation astucieux puisqu’ils permettent à la fois de convoquer la nostalgie des lecteurs de l’œuvre d’origine tout en rendant le récit accessible à un public qui lui serait totalement étranger. Le voyage de la Horde étant loin d’être terminé, j’ai hâte de découvrir ce que l’artiste nous réserve pour la suite.
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

♪ "Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver

Qui s'en va, sifflant, soufflant, dans les blancs phylactères" ♪♪



Golgoth, Caracole, Erg, Oroshi : on prend les mêmes et on recommence. Ou plutôt on continue, en contre, dans les bourrasques, les talons fermement ancrés dans le sol rocailleux de la steppe et le regard plissé, toujours porté au loin... Cap sur l'extrême-amont !



Nous avions laissé la 34ème horde exsangue, orpheline du prince Pietro emporté par un violent furvent.

Nous la retrouvons compacte, dans les mêmes paysages superbes et continuellement balayés par les vents, soudée désormais autour de Sov, le scribe, à qui Pietro a confié la difficile mission d'assurer la cohésion du groupe.

Tâche pour le moins ardue, tant les épreuves traversées et l'intransigeance explosive de Golgoth, le traceur en chef, mettent les nerfs de chacun à rude épreuve. Et ce n'est pas la rencontre inopinée (?) avec les Fréoles et leur Escadre frêle, qui va arranger les choses ! Cette mystérieuse troupe itinérante, qui survole la lande à bord d'un étrange aéronef, va-t-elle venir en aide à nos amis hordiers, ou n'est-ce qu'une nouvelle embûche sur leur route ?



Quel plaisir de sentir à nouveau le tourbillon nous saisir, nous soulever de terre et nous transporter dans le monde ébouriffant imaginé par Alain Damasio, et superbement mis en images par Eric Henninot !

Ce dernier réussit à nouveau la prouesse de restituer à la perfection l'univers du roman, sans toutefois se contenter d'un bête copier-coller et en y apportant juste ce qu'il faut de neuf et d'inédit. Par ses choix graphiques efficaces et son scénario original, il ouvre pour nous une nouvelle voie vers l'Extrême-Amont, étonnante et complémentaire !



Enfin, si le rendu visuel est spectaculaire, Henninot n'a pas pour autant négligé l'écrit : on retrouve avec joie la langue imagée et novatrice, ainsi que le dialecte unique qui ont fait la réputation du texte de Damasio.

De quoi nous tenir en haleine jusqu'à la parution du tome 3, qui à mon goût se fait un peu trop attendre...

A quand le prochain furvent ?
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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

Cela fait 27 ans qu'ils marchent face aux bourrasques, ils sont la 34e horde du contrevent. Ensemble ils bravent les vents contraires pour atteindre, un jour peut être, l'extême-amont.



Voici donc l'adaptation du livre d'Alain Damasio sous forme de BD. L'auteur signe une longue préface avec de laisser son bébé entre les mains d'Eric Henninot.

Nous allons donc suivre le périple de cette 34e horde du contrevent composée de 15 hordiers et de quelques produits rapportés. Les premières pages s'ouvrent sur leur formation et leur départ enfant. Puis après un saut temporel de 27 ans, nous les voyons toujours lutter contre les vents, vers leur but.

J'ai mis un peu de temps à me plonger dans l'univers, à cette quête et à ses personnages assez nombreux. Je pense que ceux qui auront lu le livre avant n'auront pas eu ce genre de mise en route difficile.

On fini par s'attacher à cette formation originale : à Pietro sur qui repose la cohésion de groupe, à Sov notre scribe, à Caracole étrange et surprenant troubadour, et même à Golgoth buté et toujours de mauvais poil mais à la volonté de fer. Ce premier tome permet de nous les présenter, et surtout de nous montrer comment travaille ce groupe. Comment il fonctionne, le rôle des uns et des autres.

Une bonne mise en place, de quand même 80 pages!



J'aime bien le trait de Henninot, je trouve qu'il a su trouver les éléments graphiques pour cette histoire comme les vents qui sont représentés de façon visuelle.
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

Eric Henninot poursuit son ambitieux travail d’adaptation du roman culte d’Alain Damasio, « La Horde du Contrevent » avec un deuxième volume qui se révèle d’aussi bonne facture que le premier. Alors que « Le cosmos est mon campement » servait essentiellement à planter le décor et à introduire les (nombreux) personnages, cet album-ci est consacré à un moment particulièrement mémorable du roman : la rencontre entre la Horde et l’Escadre frêle, troupe d’itinérants festifs voyageant à bord d’énormes vaisseaux volants. Pas question toutefois de profiter de ce moyen de locomotion pour se rapprocher de leur objectif : toutes les hordes se voient contraintes d’obéir à un code et de ne progresser qu’à pied, en contrant ensemble les vents incessant qui balayent ce monde jusqu’à atteindre leur destination : l’Extrême-Amont. Toutefois, après toutes les épreuves récemment traversées et la perte douloureuse de l’un d’entre eux, la Horde a bien mérité quelques jours de repos. A condition que l’escadre les ramèneront exactement là où ils les ont trouvé, l’intraitable Golgoth accepte de passer quelques jours à bord afin de se réapprovisionner et de profiter d’un peu de repos afin de planifier la suite de leur voyage qui s’annonce extrêmement périlleux. En dépit de l’ambiance festive qui règne parmi les Fréoles, plusieurs membres de la Horde ne sont toutefois pas tranquilles, à commencer par le philosophe du groupe, Sov, qui craint un piège. Paranoïa ou lucidité ? Toujours est-il que nos Hordiers vont se retrouver confrontés à des épreuves qu’ils n’avaient pas anticipés... Le premier album était une réussite, quand bien même l’artiste avait pris un certain nombre de libertés (compréhensibles) pour rendre le décor et l’histoire plus abordable au lecteur qui, dans le roman, bénéficiait d’un chemin moins « balisé ». Le deuxième volume, lui, est une adaptation parfaitement fidèle à mon souvenir de cet épisode qui, bien que découvert il y a maintenant bien des années, n’en demeure pas moins vivace dans ma mémoire.



C’est donc avec un immense plaisir que l’on renoue avec tous les membres de la Horde, mais aussi que l’on revit en image quelques unes des scènes les plus fortes du roman : le contre de la Horde face aux hélices de l’escadre, le jeu du flambeau, le duel entre Erg et le Poursuiveur, la découverte de la flaque de Lapsane… Eric Henninot distille par petites touches un certain nombre d’éléments qui permettent au lecteur de progressivement se faire une idée du fonctionnement de l’univers dépeint ainsi que des enjeux concernant la réussite ou l’échec de cette horde. On découvre, par exemple, qu’il existe différents courants qui s’affrontent à Aberlass, la cité d’origine des personnages, où tous ne sont pas convaincus de l’intérêt ou des méthodes employés depuis des siècles par les Hordiers. Comme le roman, l’album reste cela dit essentiellement centré sur les personnages, aussi est-ce sur eux que nous en apprenons le plus dans ce deuxième album. C’est le cas notamment de Golgoth, dont on découvre la manière dont il a été sélectionné pour prendre la tête de la Horde, mais aussi de Caracolle, dont on comprend les origines, ou encore de de Callirhoé. La détresse de cette dernière, confrontée à un impossible dilemme, est d’ailleurs extrêmement touchant, de même que la solidarité que lui témoigne la Horde dont l’artiste parvient à nous faire pleinement ressentir la cohésion, même lorsque la tension est au plus forte entre certains membres du groupe. Si tous les personnages demeurent incroyablement attachants, la figure de Golgoth reste sans aucun doute la plus marquante tant le personnage parvient à susciter à la fois détestation (par son intransigeance confinant à la folie et son absence totale d’empathie) mais aussi l’admiration en raison de sa ténacité et son courage. Sov reste pour sa part au centre de l’intrigue et parvient aisément à susciter l’affection du lecteur par ses doutes, sa volonté de bien faire et le souci qu’il porte aux autres membres. Les dessins sont quant à eux atypiques mais réussis et collent parfaitement à l’ambiance du livre, même si ce n’est pas forcément ainsi que je me représentais les personnages, leurs parures, ou encore certains éléments du décor.



Avec ce deuxième album consacré à l’adaptation de l’œuvre de Damasio, Eric Henninot met en scène de manière fidèle et efficace la rencontre mémorable entre les Hordiers et l’escadre frêle. On parvient désormais à cerner un peu plus les contours de l’univers, quant au lien créé entre les personnages et le lecteur, il demeure ici toujours aussi fort. Le troisième tome devrait être consacré, entre autre, à la traversée de la flaque de Lapsane (dont nous avons déjà un glaçant aperçu ici) : un autre moment emblématique du roman que j’ai hâte de voir illustré !
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

J'attendais avec impatience le volume deux, de la version BD d'un de mes romans de SF préféré, le premier m'ayant totalement ravie.

Un petit bémol pour cet opus, hélas. Le trait, la vigueur rien a redire toujours aussi aérien et puissant à la fois. C'est par l'enchainement des scènes ou actions qu'il y a un hic. Un lecteur qui n'aurait pas lu la version originale serait un peu perdu par moment. J'ai du faire appel à des réminiscences un peu enfouies, j'ai lu le livre il y a des années...et par moments des personnages semblaient sortis de nul part, à moins de se remémorer le contexte ( Silène), un élément essentiel pas assez développé, le Vif...) .

La magie du vocabulaire de Damasio manque aussi, mais il ne serait pas aisé , voir mal aisé, de la reproduire dans une BD.

Merci à Babelio ( reçu dans le cadre de l'opération Masse critique) et aux éditions Delcourt, ainsi qu' à Eric HENNINOT pour avoir donné traits à la horde
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La horde du contrevent, tome 1 : Le cosmos ..

Raconter le vent sur plus de 500 pages, l'insuffler à chaque instant dans l'esprit du lecteur, c'était déjà pas facile. Mais le dessiner, donner à voir ses bourrasques et ses tourbillons, crayonner sa vitesse, sa puissance impalpable, ça tient du véritable exploit !



Après Alain Damasio qui m'avait enchanté il y a quelques mois avec son roman culte (peut-être ma pépite de 2017, pour tout vous avouer...), c'est cette fois Eric Henninot qui s'y colle, et son adaptation BD est particulièrement réussie, aussi étourdissante qu'espéré ! Maman, Papa, père Noël, merci beaucoup !

Quel plaisir de retrouver Golgoth, Sov, Pietro, Caracole, de mettre un visage sur chaque membre de la 34ème Horde, de visualiser ces fameux chrones et ces mystèrieuses méduses flottantes, et bien sûr d'admirer les paysages grandioses et désolés de ce monde hostile, à nul autre pareil !

Les planches sont superbes, et le scénario reste fidèle à celui du roman, en s'en démarquant toutefois de manière subtile et intelligente.

Outre ce magnifique tour de force graphique, le texte n'est heureusement pas en reste : il ne se limite pas aux traditionnelles onomatopées hurlantes mais restitue soigneusement la poésie et la profondeur du roman.



L'exercice était périlleux, et il risque de déconcerter un peu ceux qui plongent pour la première fois dans cet univers singulier (peut-être une présentation un peu plus approfondie des personnages aurait-elle été la bienvenue ?) mais croyez-moi, ces néophytes ne le resteront pas longtemps ! Ils seront forcément tôt ou tard balayés, emportés par le blast comme je l'ai été, et impatients de connaître la suite de cette aventure !
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La horde du contrevent, tome 3 : La flaque ..

Moi qui ai acheté et dévoré immédiatement ce tome le jour même de sa sortie, j'ai donc l'honneur, mais surtout la lourde responsabilité, de rédiger la première critique...

Et si j'hésite un peu, c'est surtout parce que, à la première lecture, je suis moins enthousiasmée que lors de la découverte des tomes précédents, avec presque au contraire un sentiment d'étouffement, voire d'oppression. Ce n'est pas que les dessins soient moins beaux, au contraire : on reconnaît de mieux en mieux les différents personnages, le rendu du vent est toujours remarquable, par le son et par l'image. Il y a de très belles trouvailles dans le choix de représenter certains éléments assez allusifs dans le roman, comme notamment les éclairs de foudre figés du Corroyeur, le siphon et les visions qu'il provoque, le visage tordu de Te Jerkka...

Mais justement, ce tome est sombre, très sombre, dans son dessin même et dans les couleurs. Il pleut tout le temps, les nuages sont noirs, l'eau est grise ; même la chevelure de feu de Callirhoé semble éteinte... Les seules taches de couleurs - voire de joie - sont donc les loutres justement, moment un peu plus léger, comme dans le roman.

Cette obscurité tient également à la partie qui est adaptée ici, de la Flaque de Lapsane avec l'attaque du Corroyeur et la Tour d'AEr. Car c'est, dans le roman, un moment où la Horde souffre fortement, où elle connaît ses premières pertes humaines, et surtout où le risque de scission semble le plus fort. Oui, Callirhoé est affaiblie et a besoin d'aide autour d'elle, et je comprends le choix d'E. Henninot de faire deux groupes. On retroue d'ailleurs le passage très fort où Golgoth est prêt à déshordonner Callirhoé qu'il menace de retarder sa Horde.

Cependant, c'est ici que les conséquences des divergences scénaristiques depuis le premier tome entre le roman et l’œuvre en bande-dessinée apparaissent fortement. Premièrement par rapport à Callirhoé. Etant enceinte, elle a des raisons de se plaindre, mais son personnage ne semble se réduire qu'à ça, et on a un peu de mal à comprendre certaines de ses réactions. Et surtout, par rapport à Sov. Sov ne peut être à la fois lui-même et Pietro. J'apprécie beaucoup Sov pour son humanité humble mais en réalité si essentielle à la Horde, sa force du lien, lui qui "noue" ensemble les Hordiers, que j'ai eu du mal à interpréter sa relation avec Pietro, ou plutôt avec le souvenir de Pietro : je ne voudrais pas que sa personnalité disparaisse, que le Vif de Pietro prenne toute la place. Cela fausse aussi sa relation amoureuse possible avec Oroshi, que je trouve très belle dans le roman, douce et forte, puisqu'elle se construit sur l'échange, la volonté de comprendre le monde. C'est notamment la scène finale qui contribue à ce sentiment d'oppression que j'ai ressenti : Sov doit être grand par lui-même, pas parce que sa personnalité - son vif - a disparu et qu'il devient quelqu'un d'autre.

Ce sentiment de malaise vient aussi du fait du retrait de Caracole. Il me manque le chapitre "Loutre et le Lorsque", celui où Caracole révèle presque par magie, drôle et spirituel à la fois, tellement brillant aussi, le rôle des "animaux syntaxiques" et l'importance du Vif... Caracole apparaît donc très peu dans ce tome, il ne peut avoir de place dans cette ambiance sombre, sa légèreté serait trop décalée - mais je suppose bien que le tome suivant sera son moment de gloire !

J'ai dévoré ce tome, j'en ressors un peu mal à l'aise et épuisée, ce qui correspond toutefois au passage adapté. Je verrais lors d'une seconde lecture si ces impressions se confirment. Et je serai évidemment là lors de la sortie du tome 4...
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La Horde du contrevent, tome 2 : L'Escadre ..

Respirez. C'est toujours aussi intense à faire pleurer.

N'acceptez pas qu'on fixe ce qu'est la Horde, Arno Alyvan, Eric Henninot et Gaëtan Georges, ne font que prêter leurs sons, leurs dessins et leurs couleurs à votre flux. La Horde ne commence certes pas par vous mais vous en êtes le début pour aller vers une fin.

Fermez les yeux sur le chef d'oeuvre d'Alain Damasio, soyez sourds aux sublimes sonorités d'Arno Alyvan, ouvrez-vous et laissez la Horde d'Eric Henninot vous insuffler son vif.

Ne dites jamais fontaine je ne boirai pas de ton O et laissez entrer les dessins d'Eric Henninot et les couleurs de Gaëtan Georges. Hordiers vous ne serez pas trahis. Abrités, pour certains éjectés du pack avec le roman, ne fuyez pas, vous pourrez bien dompter le Vent.



La Horde du contrevent d'Eric Henninot, scénariste et dessinateur, vous donne, à vous Hordiers, matière à mûrir, à contrer encore et encore malgré une revisite scénaristique qui peut déplaire. La Horde que vous avez tissé avec le roman demeure sous ses traits justes imparfaits celle qui a (pu) imprégné votre vif. L'impulsion du crayon incisif, le coup précis et les planches épurées figent cette « histoire d'âme qui ne s'éteint pas » dans un perpétuel mouvement avec un talent certain.

Les abrités, vous apprendrez sans peine, comme tous bons crocs, à contrer dans l'immensité de la bande de contre, ce bush tout à la fois chaotique et splendide. Vous resterez admiratifs devant ces paysages désertiques et grouillant de vies, où tout est mouvement et immobilité, silence. Vous prendrez la sixième forme du vent en pleine face, comme tout hordier de la 34ème qui se respecte, à grands coups de mines acérées. Vous entendrez la stridence des onomatopées par salves à vous en froisser vos oreilles d'aéromaître, vous vous soûlerez de la mélopée des vents et devinerez la musique rythmée de ses instruments. Mais en qualité de géomaître vous ne pourriez apprécier le terrain de contre sans la colorisation sublime, le contraste maîtrisé des couleurs chaudes et froides, et la luminosité diffuse et intense de Gaëtan Georges. Vous prendrez à chaque page davantage la couleur de ce que vous traverserez, vous vous couvrirez d'une arquelinade d'étoffes pour vous engluer dans l'humain après avoir fait du cosmos votre campement avec le tome 1. Vous vous battrez pour et avec la Horde. Vous chercherez le sens profond du vivant. Vous douterez, vous serez frêle, aussi, dans ce tome 2, mais vous trouverez un équilibre sur le pont du Physalis, qui n'aura jamais si bien porté son doux surnom de l'Amour en cage.

Les deux premiers tomes (1 – le cosmos est mon campement, 2 – L'escadre frêle) « n'enveloppe[nt] plus ni ne submerge[nt] ou autres mièvreries ; ça frappe, à coups de merlin, dans les fissures des os. »



Quand bien même le courage aurait cessé pour Eric Henninot et Gaëtan Georges d'être un mot pour devenir une certaine qualité d'os (car force est de reconnaître qu'il fallait une certaine audace pour figer sa Horde en dessin), la patience devra devenir une certaine consistance de leur sang tant cette quête est loin d'être terminée…

Longue Trace Messieurs. Faites que les vents vous mènent jusqu'en Extrème-Amont et ne fassent pas de vous de simples Hordiers mais des Finisseurs.

Bon Vent, à tous !



Merci aux équipes de Babelio et Delcourt pour m'avoir donné à poursuivre le contre avec ce 2ème tome qui laisse présager un tome 3 à vous glacer les eaux.
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