Citations de Yves Simon (216)
On ne peut pas calquer un projet de société sur ceux qui n’en ont pas et se laisser influencer par des récriminations adolescentes.
Peur de choquer, de désavouer… Le silence est plus lourd de conséquences qu’une déclaration vexatoire. Dans chaque histoire il y a ce genre de glacis sentimental dissimulé à l’interstice des cœurs et des corps. Pour les uns c’est une odeur, une absence d’odeur, pour d’autres un sexe féminin aux lèvres
molles et prééminentes, ou encore, un sexe masculin trop petit, trop large et qui fait mal…
Vous vous êtes forgé une image sublimée de l’amour, mais restons terrestres et de toute évidence vous ne pouvez respirer sans elle. L’amour n’est calibré sur rien et par rien, vos deux corps expriment les mots que vous ne vous dites
pas, comme les idées que vous n’échangez pas… À chacun son histoire !
Certaines femmes sont venues sur terre pour donner, en plus de la vie, de l’amour et de l’attention, cette denrée rare à toute époque : leur temps.
J’avais aimé des femmes en kit sans jamais parvenir à les réunir toutes, ce qui en aurait fait une femme unique, une seule à aimer pour longtemps
– je pensais : pour toujours.
Le malheur est un formidable pourvoyeur de mots ; l’écriture, un exercice délicat qui s’exerce sur un fil tendu entre vertige et action. J’étais en parfaite harmonie entre une douleur, des mots, et ma volonté de transcrire une énigme : ma vie insensée avec Irène. Je reprenais pied sur terre, je me réjouissais de mon écriture, et les havanes se consumaient sans aucun souci de santé, liés directement au nombre de pages écrites.
Douleur d’un passé sans cesse remémoré, récompense d’un présent qui mettait en lumière la traînée sombre de l’idylle. Écriture et lumière, les mots
m’extirpaient de ma condition d’éclopé de la passion afin que tout mon être se retrouve lié aux arbres et aux nuages, à la pluie du soir, à la rumeur des voitures de Paris.
Questionner est déjà espérer ! Ceux qui espèrent attendent du monde ce qui est vide en eux…
Je gommais, manipulais, je répétais pour me persuader mon nouveau credo idéologique : je ne l’aime plus, je ne l’ai jamais aimée, je ne l’aime plus, je ne l’ai jamais aimée… Piètre exécutant des basses œuvres, de nombreuses parcelles et effluves d’Irène continuaient à me parvenir, à flux tendu, dans
tout le corps, pareils aux bruits d’explosions qui envahissent à jamais ceux qui ont vécu dans une ville insurgée.
Ne jamais laisser trace de la médiocrité, pour soi, pour les autres, rien qui ne
puisse harasser le monde de pestilences inopportunes.
Tout n’était que fêlure en moi, et je me demandai comment avec un tel fardeau de détresse il allait m’être possible de produire du sens et de la beauté – un roman – qui donnerait envie de lire à des gens qui portaient sur leurs épaules leur propre poids d’assedics et de mondialisation.
Pourquoi faire compliqué quand tout est simple ?
Écrivez l’histoire d’une passion amoureuse, celle d’Irène et la vôtre, tentez, sous forme d’enquête, de résoudre les énigmes que cette femme a posées à votre corps et à votre intelligence.
Dire adieu à ma jeunesse et cesser d'être le vagabond inassouvi qui prenait le monde pour un livre : un roman luxuriant, ouvert à mes errances, mes espérances.
C'est la vie qui est l'atelier du monde, là où s'enseignent les gestes de la rencontre et des adieux.