- Sara, écoute-moi bien. Ces jumelles vont t'attirer des ennuis un jour ou l'autre, j'ai répondu :
- Hum, hum, et j'ai continué de regarder, persuadée qu'elle s'en faisait une fois de plus pour pas grand-chose.
Jusqu’à ce que je vois un homme voler de l'argent dans une des chambres de l'hôtel du Paradis... et que lui me voie aussi...
[...]
A ce moment là j'ai fait un truc idiot, mais alors vraiment idiot : je lui ai fait coucou.
J'ai compris qu'un baiser rouge passion n'est pas quelque chose qu'on peut traquer. [...] C'est un aveu. La vérité que murmurent nos lèvres à la personne aimée.
Non par la prière comme la plupart des gens, mais par le travail. Le principal-adjoint du collège M. Caan, m'avait condamnée à vingt heures de travaux d'intérêt général pour utilisation abusive des haut-parleurs de l'école - enfin, ça, c'est une autre longue histoire - et le lieu d'execution de ma peine était Sainte-Marie.
A la vérité, ça ne me dérangeait pas trop. Quelques heures de travail à l'église pour aider le Père Wilson après les cours me semblaient bien préférables à des heures de colle. Malheureusement pour moi, pendant que je lavais un vitrail et débarbouillais l'Enfant-Jésus, le Père Wilson a découvert qu'on lui avait volé un objet.
Et les seules personnes présentes dans l'église à ce moment-là étaient lui... et moi.
On n'en menait pas large, il faut bien l'avouer. Je savais que ce n'était pas le fantôme de Mary la Moustache, aussi, et Mouche et Marissa également - en tout cas Mouche - mais quand on se trouve à l'endroit précis où quelqu'un a été tué et qu'on voit bouger quelque chose à travers le brouillard, on a facilement des doutes.
J'avais traqué un baiser rouge passion avec assiduité, mais je ne m'étais investie émotionnellement avec aucun des garçons que j'avais embrassés. Je m'étais contentée d'espérer que le fantasme, le désir et la magie du moment fassent le boulot
J'ai accroché le tableau sur le mur en face de mon lit. C'est la première chose que je vois, tous les matins et la dernière, tous les soirs. Et maintenant que je peux le regarder sans pleurer, je suis capable de voir bien au-delà de cet arbre et de la signification que ça avait pour moi d'être dans ses branches.
Quoiqu'il advienne, je sais que mon grand-père a raison sur un point. Je ne serais plus jamais le même.
Un cadeau qui ne vient pas du coeur n'est pas un vrai cadeau.
On ne peut jamais savoir quand notre heure viendra...