Citations de Vita Sackville-West (279)
Je t'en prie, dans tout ce fatras de la vie, continue d'être une étoile fixe et brillante. Il y a si peu de choses qui se perpétuent comme des phares: la poésie, et toi, et la solitude.
(Vita Sackville-West)
Tout amour est une faiblesse, si nous en venons là, puisqu'il détruit en partie notre indépendance.
Son amour était semblable à une longue ligne droite et noire traversant sa vie, la blessant parfois, lui faisant du mal, mais dont elle ne s'était jamais sentie capable de s'éloigner.
(...) j'envie celui qui peut s'exprimer par écrit. Les paroles s'envolent, les écrits restent...
Si un homme est jaloux d'une femme, au moins il affronte son rival sur un pied d'égalité, d'homme à homme ; mais, si une femme est jalouse d'une femme, la lutte est inégale ;
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Ces sautes d'humeur incontrôlables, qui m'affligent si profondément, sont comme la mer que je me suis pris à aimer. Par ces journées calmes et bleues, rien ne semble pouvoir troubler sa sérénité. Même les grandes vagues vertes qui se forment à notre passage sont d'une beauté sculpturale. Comment une chose aussi fluide parvient-elle à ressembler au marbre ? De petits arcs-en-ciel s'envolent de leurs crêtes. De joyeux dauphins fendent l'eau. Tout l'océan rit ; je ris avec lui.
Puis ce sont de mystérieux courants qui font balancer le bateau sans troubler la surface. D'où viennent-elles, ces forces secrètes de la mer, tropicales ou polaires ? Pour moi, elles sont aussi inexplicables que les émotions qui troublent mon cœur. Parfois agitées par un coup de vent, les eaux se mettent en colère et l'étendue bleue devient noire et blanche, nous secouant sans pitié, tandis que les vagues se brisent avec un bruit de biscuits que l'on casse, que la pluie crépite en obstruant l'horizon, et à nouveau je suis frappé par cette ressemblance entre les éléments et la surprenante violence que j'ai découverte en moi.
De plus, on la disait intelligente, et c’est là un sérieux désavantage pour une jeune fille ;
Je vous ai fait part de mes idées peu orthodoxes sur le mariage. Mais, en prenant de l'âge, on est amené à modifier ses théories. Et la vieillesse, qu'en faites-vous ? Avez-vous jamais envisagé sérieusement la... la désolation de vous trouver complètement seul au monde ? Personne à aimer ? Personne pour vous aimer ?
Quand il ne s’agit que de penser, on arrive à farder les réalités, à les surmonter, à expliquer, à excuser. Mais si on écrit les choses, elles se séparent les unes des autres et deviennent disproportionnées et, par suite, un peu irréelles.
(Virginia Woolf)
La vie devient alors comme ce bateau, tout éclairé au milieu de l'obscurité. Imaginez comme il doit paraître beau à ceux qui le regardent du rivage - les lumières, les grands arcs électriques illuminant ses flancs... Non, c'est trop abstrait, car l'amour se compose de nombreux éléments ; il y a le flamboiement de lumière, mais il y a aussi le détail, l'infinie tendresse de la découverte. Une intonation de la voix, un mouvement de la tête, un geste de la main qu'on n'avait pas remarqués jusque-là, mais combien révélateurs ! Et en observant de loin, sans se montrer soi-même, dire dans son cœur : "Je vous aime, chéri !"
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Pourquoi devrait-on remarquer tel être plutôt que tel autre ? On sait bien qu'il n'est ni le plus beau, ni le plus intelligent, ni le plus parfait au monde, mais la raison est devenue un langage étranger qu'on ne comprend pas. Tous les romanciers qui se sont attaqués à ce sujet n'ont pas réussi à donner une explication de la cause qui fait jaillir cette bizarre étincelle ; du déclic qui la provoque à l'origine ; ils en décrivent les effets, mais non la cause. L'amour, l'affection, l'attachement, cela se comprend ; mais pas ce caractère extraordinaire de la naissance d'un être à l'amour ; vous voyez, je fais la distinction entre les deux, bien que l'un puisse contenir l'autre et que l'amour puisse survivre à cet emballement. On en a l'espoir, d'ailleurs ; parfois, on sait qu'il en sera ainsi mais on a tout le temps de penser à cela plus tard ; l'amour paraît très "rangé", comparé à cette flamme incandescente. Pour l'instant, rien ne compte que cela : "Parce que c'était lui ; parce que c'était moi."
Comme il est terrible d'avoir vingt ans, Lady Slane ! C'est aussi affreux que d'affronter le Grand National de Liverpool. On sait que l'on va presque certainement tomber dans le Ruisseau de la compétition, se casser une jambe à la Haie de la déception, trébucher sur le Fil de L'intrigue, souffrir au grand Obstacle de l'amour.
En outre je ne crois pas que l’on puisse jamais connaître les gens quand ils sont dans leur décor naturel ; on ne les connaît que loin, lorsqu’ils sont délivrés de tout le fatras des petites chaînes et des toiles d’araignée de l’habitude.
(Vita Sackville-West)
Une chance merveilleuse ! Pouvoir poser au dieu n'importe quelle question, sur l'immortalité de l'âme, par exemple, ou sur l'origine de la vie, de l'univers, sur le sens de toutes choses, s'il en existe un. Une question totale, et j'espère que le dieu pourrait y répondre. On dit de Poséidon, le dieu qui fait trembler la terre, qu'il avait doté ses enfants d'un sens spécial, un sixième sens, qui les avertissait lorsqu'un tremblement de terre allait avoir lieu. Je n'y crois pas, et pourtant j'y crois à moitié. À quoi croit-on ou ne croit-on pas ? On doit croire à tout ou rien. Tout est possible ou impossible. Les miracles doivent être croyables ou incroyables. Choisissez.
Elle avait toujours obéi sans broncher. Habillée comme il convenait, elle s'était à tout moment tenue prête sur n'importe quel quai pour y être enregistrée comme un bagage. Herbert ne doutait pas que sa mère accepterait de passer ce qui lui restait à vivre dans les chambres d'amis de ses enfants.
Et voici que vous allez (…) donner des réceptions ! J’assisterai à l’une d’elle (si vous m’y invitez, cela va de soi,) en tant que contraire de fantôme, - qu’entends-je par là ? Quelqu’un qui, au lieu d’être un revenant, est sur le point de partir.
(Vita Sackville-West)
Ce qui était inquiétant chez Sébastien, c’est qu’il n’avait jamais d’idées définitives sur aucun sujet. En un mot, il n’avait pas d’opinions, mais des humeurs, dont l’intensité dévastatrice n’égalait que la brièveté.
Il y a mon cerveau, à présent tout à fait lucide, mais purement sur le plan critique. Il peut lire ; il peut comprendre ; mais si je lui demande d’écrire un livre, il se contente de suffoquer. Comment fait-on pour écrire un livre ? Je ne parviens pas à le concevoir.
Oh oui, vous aimez mieux les gens par le cerveau que par le coeur.
(Vita Sackville-West à Virginia Woolf)
Même si l'on ne recherche que la simplicité, comment échapper à la complexité de la vie ?
[ Toute passion abolie ]