Il arrive qu’on tracasse de vieux chevaux de retour, parce que cela en vaut quelquefois la peine. Ensuite, à quoi bon discuter de ça avec un truand, si bien éduqué soit-il ? Et pourquoi prendrais-je la défense de la police, maintenant que je n’en fais plus partie ?
— Jamais de ma vie je n’ai regardé une autre femme que la mienne ! rugit-il. En vingt-huit ans de mariage, je n’ai pas même une fois regardé une autre femme !
— Pas avant d’avoir rencontré Rita Castle !
— Vous voulez dire que les faux ne constituent pas une raison légitime de fermer le musée. Étant donné que, de toute façon, il s'agit de copies de copies. Ce qui veut dire que la seule raison de fermer le musée, c'est l'élitisme. Les faux ne sont qu'un prétexte.
Je n'avais pas vu aussi loin quand je lui avait posé ma petite question, mais j'étais obligé de reconnaître que ses conclusions étaient justes.
— On dirait bien, fis-je, que les gens qui viennent ici apprécient les copies autant que les originaux.(page 150)
Une très jolie fille, mais qui affichait trop un certain type. Le genre de beauté style films publicitaires de la télé. Deux des photos s’apparentent au genre « petite dinde » que Roger Kerrigan m’a décrit ; mais l’intelligence qui brille dans ses yeux sur les autres photos prouve amplement que cette fille était douée et qu’elle aurait pu aller loin.
Ce sont ses yeux qui m’apprennent qui elle est vraiment : noirs, intenses, brillant comme ceux d’un faucon ; mais, au fond de son regard tremble comme un brouillard de souffrance et de confusion atterrée. Je me souviens d’avoir vu des yeux comme ceux-là dans mes premières années de service. Des yeux d’hôtes chroniques des hôpitaux psychiatriques, d’hommes et de femmes qui passent leur vie à y entrer et en sortir, qui se conduisent normalement pendant certaines périodes et puis qui craquent brusquement ou lentement, et s’enfoncent dans des ténèbres torturantes que ne pourront jamais imaginer les gens normaux.
Quand un type vient d’acheter quelque chose de tout brillant et de tout neuf et qu’il en est cinglé, on ne va pas lui raconter que c’est du toc.
Dans l’ardeur des premiers jours, on est capable de prendre des décisions les plus folles, et qu’on regrette après.
Je veux dire que des gens qui sont souvent en butte aux tracasseries des flics apprennent assez vite à se souvenir de leur emploi du temps à tel ou tel moment, et à se montrer capables de le prouver.
Il était impossible à un Noir d’échouer, parce que personne ne s’attendait à ce qu’il réussisse. Alors que nous autres avions le choix entre trois possibilités : la réussite, le statu quo ou l’échec, le Noir, lui, n’avait le choix qu’entre la réussite ou le statu quo. À présent, de façon très soudaine, cela a changé. Aujourd’hui on attend, du Noir qu’il entre dans la lutte pour la réussite ; la réussite ne tombe plus du ciel. Comme on attend de lui qu’il lutte, il lui devient à présent possible d’échouer.
Pardonnez-moi, mais chaque chose en son temps. Il s’agit d’affaires, et je ne discute d’affaires qu’en présence de mes avocats.