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3.43/5 (sur 136 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Boston (Massachusetts) , le 07/12/1956
Biographie :

Susan Minot est une romancière, nouvelliste et scénariste américaine. Susan Minot grandit dans le Massachusetts à Manchester-by-the-Sea. Elle suit l'enseignement de l'université Brown et est diplômée en 1983 de l'université Columbia (avec un MFA de "création littéraire"). Elle publie ses premières nouvelles dans Grand Street et The New Yorker. En 1987, son premier roman "Mouflets" reçoit le prix Femina étranger.

Elle écrit également des scénarios de cinéma, dont "Beauté volée" en collaboration avec Bernardo Bertolucci qui la contacte pour cette écriture.

"Evening" ("Crépuscule") a été adapté au cinéma par par Lajos Koltai en 2007.

Susan Minot vit entre North Haven, une île du Maine et New York1

Source : http://en.wikipedia.org
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Evening


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... Ou bien elle se serait sentie davantage chez elle dans un café délabré du quartier mal famé de la ville... Ou par-delà les océans...
(...)
Les attitudes que l'on devait adopter dans ce monde extérieur... c'était comme la peste blanche.
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Sophie introduisit les mains dans le sachet, et les joignit pour former comme un bol. Avant de lâcher ce qu'elle avait pris, elle examina les morceaux qui dépassaient, et elle vit qu'ils n'étaient pas plats comme des couteaux, mais arrondis et poreux : on aurait dit des ruines en miniature. Elle se pencha aussi loin qu'elle put hors du bateau, pour laisser les cendres s'écouler du bout de ses doigts; elle les regarda s'engloutir dans l'eau sombre et songea : c'est comme avec tout ce qu'on jette par-dessus bord - ça descend peu à peu, et puis soudain ça a disparu, si graduellement qu'on ne sait pas au juste à quel moment on a cessé de le voir.
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Nous ignorions toutes combien de temps nous allions être avec les rebelles, si nous allions vivre ou mourir. Pour ma part je m'efforçais de préserver un lieu calme en moi. Je le voyais comme étant mon âme et je l'imaginais sous forme d'une coupe de marbre blanc. Personne ne pouvait altérer cette coupe, elle était ancienne et ronde et c'était le seul bien qui n'appartenait qu'à moi. Je gardais cette coupe blanche à l'esprit. Je pensais que Dieu était là. Maintenant je ne sais pas.
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Tout le monde à table parlait fort - comme toujours dans les réunions de famille. Quand Sophie sortit pour se rendre à la salle de bains, elle s'immobilisa un moment dans le couloir, entre les portraits chinois, et elle écouta le brouhaha derrière elle, amplifié par la résonance du plafond très haut: les ululements de tante Fran, le tintement des couteaux contre la porcelaine, et la voix de sa mère qui disait calmement quelques mots à la petite table. Sophie reconnaissait Oncle Charles à la façon de s'exprimer toujours d'un ton geignard, et sa grand-mère, c'était la voix lente qui articulait syllabe après syllabe comme le font les personnes âgées parce qu'elles sont fatiguées de parler.
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Je regarde intensément son visage, et à son tour il observe le mien. Je plonge les yeux dans les siens, et les siens plongent dans les miens. Puis ils descendent vers ma bouche, alors je regarde moi aussi sa bouche, puis je reviens à ses yeux et, en reculant d'un pas, à l'ensemble de son visage. Je pense : Qui es-tu? Qui es-tu donc? Il incline la tête d'un côté.
Je lui demande: "Qui es-tu?
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Rien."
Je regarde une nouvelle fois ses yeux, plus profondément. Impossible de dire qui il est, ni ce qu'il pense.
"Qu'est-ce qu'il y a?" dit-il. Je regarde sa bouche.
"Rien, je réfléchis." dis-je, et je me mets à étudier méthodiquement son visage. J'examine la ligne du menton. Sa forme évoque celle de ces fruits arrondis appelés kakis.
"Qui es-tu? A quoi penses-tu?"
Il répond : "Mais enfin, où veux-tu en venir?"
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Mais elle aurait beau le dire, le répéter à l'infini, elle ne retrouverait jamais ce qui était perdu. Elle ne savait pas s'il en avait été de même pour lui. Ne le saurait jamais. Elle ne savait que ce qui la concernait, elle. Et rien de tout cela ne transparaissait. Pour ne pas avoir été partagé, ce qu'ils avaient connu avait pris l'allure d'un mirage. Etait devenu un incident parmi d'autres. Elle ne pouvait pas laisser ce qui s'était passé entre eux prendre trop d'importance, si bien que lorsque le souvenir de ce qu'il en restait tenter de s'imposer, il lui fallait le refouler à force de raison, d'habitude et de temps, pour finir par en faire une entaille à peine visible sur une colline en broussailles. Elle avait travaillé à l'effacer. Et que tout cela ait été oublié, soit oublié une fois de plus, lui apparaissait soudain bien plus terrible que la fin de sa propre vie.
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La route traverse des villes où des rangées d'ormes forment une voûte au-dessus de leur tête et jettent des ombres bleutées sur les toits. Du linge sèche au vent sur les vérandas, deux gamins pêchent dans une rivière; à Bath, les grues du port montent dans le ciel. Sur le bord de la route, des pancartes proposent de la lavande de mer, des anguilles, des maquereaux frais, des langoustes vivantes, des airelles, du maïs ramassé du jour, et, dans une camionette, une petite fille vend des confitures et des tartes. Le ciel est délavé derrière des nuages en lambeaux. II, 3.
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A ce moment précis, Lilian baissa les yeux vers sa main et s'aperçut avec terreur que la bague de fiançailles qu'elle avait choisie avec Gilbert à la bijouterie de M. Parson n'était plus là. Elle demanda l'autorisation de quitter la table, et fouilla sa chambre de fond en comble, retournant toutes les poches, regardant jusque sous le lit. Puis elle demeura un instant figée et muette, avant de s'abandonner à des sanglots convulsifs. Elle envoya un mot au Somerset Club, où elle avait déjeuné, un autre à la boutique de Boylston Street, où elle avait acheté les serviettes de toilette, et un autre encore à la famille Sears, où Marian et elle étaient allées prendre le thé. Elle ne ferma pratiquement pas l'oeil de la nuit. Au matin elle apprit par Louis Joseph que l'on n'avait rien trouvé, et on apporta un petit mot méprisant d'Elsie Sears disant que les recherches effectuées entre les coussins de tous les fauteuils étaient demeurées infructueuses. Le téléphone sonna. C'était le Somerset Club. La bague avait été découverte près des lavabos dans les toilettes des dames.
Gilbert alla la chercher en venant dîner ce soir-là, et il la mit de nouveau au doigt de Lilian. Il ne paraissait nullement troublé par l'incident.
- Tu lui as fait quelque chose ? dit-elle, le contemplant comme s'il était un magicien. J'ai l'impression qu'elle est devenue plus grosse.
Gilbert Finch se contenta de hausser les épaules.
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Elle avait eu une vie à une époque mais aujourd'hui elle en était sortie. Des nuits sans sommeil et des heures passées à fixer le vide, ce n'était pas ce qu'on pouvait appeler une vie. Par instants la douleur semblait se hisser comme une voile gonflée par le vent, et le lit blanc voguait sur l'eau calme jusqu'à ce que quelque chose lui plante à nouveau ses crocs acérés dans la chair, alors les roues se remettaient à brasser l'eau et la machine en acier à bourdonner. II, 7.
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Mais ensuite, au bout d'un certain temps, on s'apercevait que seuls des fragments minuscules étaient reconnus, jamais la personne entière ; certains fragments étaient reconnus par telle personne, d'autres par telle autre, mais on n'était jamais en communication totale avec une autre personne.
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