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3.62/5 (sur 49 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Derbyshire , 1975
Biographie :

Steven Hall a étudié les Beaux-Arts à l'université Sheffield Hallam.

Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde (titre inspiré d'un poème de Baudelaire) est son premier roman.

Source : amazon.fr
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Eric,

Commençons par le commencement : reste calme.
Si tu lis ceci, je ne suis plus de ce monde. Prends le téléphone et compose le 1. Dis à la femme qui répondra que tu es Eric Sanderson. La femme est le docteur Randle. Elle comprendra ce qui s'est passé et elle sera en mesure de te recevoir immédiatement. Prends les clés de la jeep jaune et roule jusque chez le docteur Randle. Si tu ne l'as pas déjà remarqué, il y a une carte dans l'enveloppe - ce n'est pas très loin et ce n'est pas difficile à trouver.
Le docteur Randle pourra répondre à toutes tes questions. Il est important que tu ailles la voir tout de suite. Ne passe pas par la case "Allez à". Ne pioche pas. N'empoche pas les deux cents euros.
Les clés de la maison sont suspendues à un clou sur la rampe au pied de l'escalier. Ne les oublie pas.
Avec regret et espoir aussi,

Le premier Eric Sanderson

J'ai relu la lettre deux fois. "Le premier Eric Sanderson". Qu'est-ce que ça faisait de moi ?
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"La chose importante à présent est d'abandonner", a-t-il dit posément. Sa voix était différente, quelque chose venait de très loin derrière le son des mots. "Vous connaissez la vérité. Vous savez que vous êtes déjà mort. Au fond de vous-même vous le savez. Eric Sanderson a disparu, disparu depuis longtemps. Et Clio Aames. Tout ça, tout ce qu'il était, c'est terminé. Vous devriez laisser son corps partir aussi. Vous devriez cesser de vous débattre et le laisser flotter, danser sur les flots et disparaître entièrement. Laissez-le couler tout au fond avec le silence, les rochers et les crabes. Tout va bien se passer, les tempêtes à la surface ne peuvent plus nous affecter."

Une eau brunâtre s'écoulait constamment du bout de ses doigts et de ses coudes, alors qu'il se redressait sur sa chaise. L'eau coulait de l'ourlet de son pantalon et fuyait de ses chaussures, alimentant des flaques brunes qui sentaient l'algue pourrissant au soleil.

"Vous ne savez pas qui je suis, n'est-ce pas ?" a demandé sa nouvelle voix. Une fois debout, il a étendu un bras osseux, m'éclaboussant de petites gouttes. "Je suis (...)"
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Quelque chose bougeait dans le vomi.
J'ai bondi en arrière sous le choc, je me suis retrouvé debout, envoyant la chaise valser derrière moi.
Le quelque chose s'est déroulé délicatement dans le mucus et la bile, et a nagé-glissé dans l'air, dessinant des boucles autour des restes vaporeux de mes pensées et de mes sensations nauséeuses. Il était petit - environ une vingtaine de centimètres, environ la longueur d'une angoisse qui vous tire tout juste du sommeil -, un poisson conceptuel primitif. J'ai reculé lentement. La créature avait une bouche ronde un peu en forme de ventouse, couverte d'une douzaine de petits doutes et défauts bien aiguisés. Je pouvais le sentir juste en aval de moi dans les événements et incidents du monde, serpentant à hauteur de ma tête, faisant du surplace grâce à une nage musclée et constante contre le mouvement du temps.
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Un jour, un homme, un acheteur potentiel, a rendu visite à Matisse dans son atelier. Cet homme a passé un long moment à regarder une de ses oeuvres les plus récentes avant de déclarer "Le bras de cette femme est trop long". Matisse a dit "Ce n'est pas une femme, Monsieur. C'est un tableau". (p. 312)
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L'animal qui te chasse est un ludovicien. Il appartient à l'une des nombreuses espèces de poissons purement conceptuels qui nagent dans les flots des interactions humaines et dans les marées de la causalité. Ça peut paraître complètement fou, mais ça ne l'est pas. La vie est tenace et déterminée. Les flux, les courants et les rivières de la connaissance, de l'expérience et de la communication humaine, qui se sont développés au cours de notre brève histoire, constituent désormais un immense environnement, riche et abondant. Pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que ces flux soient stériles ?

La vie trouve toujours un chemin. Regarde-nous simplement toi et moi, et vois la vérité.

Je ne sais pas exactement comment le poisson de pensée est venu au monde, mais dans les vastes piscines chauffées de la société et de la culture, des millions de mots, d'idées et de concepts évoluent constamment. Il est plausible, semble-t-il, que l'un d'eux se soit élevé au-dessus de ses cousins à cellule unique, de la même façon que nous l'avons fait. Le Gène Egoïste ?

Le ludovicien est un prédateur, un requin. Il se nourrit de souvenirs humains au sens intrinsèque du moi. Les ludoviciens sont solitaires, férocement territoriaux et méthodiquement chasseurs. Un ludovicien peut sélectionner un individu humain comme sa proie et le poursuivre et s'en nourrir pendant des années, jusqu'à ce que la mémoire et l'identité de cette victime ait été entièrement dévorées. Parfois, le corps de la cible survit à cette épreuve et peut poursuivre une seconde vie crépusculaire après que le moi et les souvenirs originaux ont été emportés."

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Il n'y a vraiment aucun moyen de conserver une personne une fois qu'elle est partie, et c'est parce que ce qu'on écrit n'est pas la vérité, mais seulement une histoire. Les histoires, c'est tout ce qui nous reste...
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Exergue de la 4e partie : Le mot relie la trace visible avec la chose invisible, la chose absente, la chose qui est désirée ou crainte telle une frêle passerelle jetée au-dessus d’un abîme.
Italo Calvino
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Chapitre 10, p. 105 : Un chat, c’est une responsabilité après tout. Et nourrir, s’occuper et prendre soin d’un idiot de chat bien gras, ce n’est pas grand-chose, ce n’est pas grand-chose dans la totalité de ce qui compte quand on est une personne et dans l’immense gamme de ce que les gens font, mais c’est tout de même quelque chose. C’est quelque chose et c’est quelque chose qui est chaud et qu’il me reste encore.
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Exergue de la 1e partie : Un souvenir limité et sur le déclin d’Herbert Ashe,
Ingénieur des chemins de fer du Sud,
Persiste dans l’hôtel à Adrogue,
Au milieu des chèvrefeuilles exubérants
Et dans les profondeurs illusoires des miroirs.
Jorge Luis Borges
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Incipit :

J’étais inconscient. J’avais cessé de respirer.
Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais les moteurs et rouages de la machine humaine et toute sa mécanique ont dû être commutés, un système d’alarme général en réponse à mon immobilité. Echec de l’autopilote – passez en mode manuel d’urgence.
C’est ainsi que ma vie a commencé, ma seconde vie.
Mes yeux se sont écarquillés en O majuscule, mon cou et mes épaules se sont violemment contractés, les poumons ont aspiré d’un coup le monde entier. Des litres d’oxygène et de poussière sont entrés en sifflant dans ma gorge déchiquetée par les petites lacérations d’une toux spasmodique…
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