"ALBUMS MYTHIQUES - JAUNE" par Johanne Mercier et Stéphane Labbé
Ce livre vous racontera la création de cette oeuvre magistrale à travers les paroles des chansons, leur processus d'écriture et les secrets de leur enregistrement au studio André Perry.
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En savoir plus sur le livre :
Oeuvre phare ayant marqué la scène musicale du Québec, l'album Jaune de Jean-Pierre Ferland fait l'effet d'une bombe lors de sa sortie en 1970. L'artiste se réinvente grâce à un son rock exceptionnel et avec des chansons qui frappent l'imaginaire: le Petit Roi, le Chat du Café des Artistes, God Is an American, Sing Sing et Quand on aime on a toujours vingt ans.
À cette époque, Ferland a 37 ans et ne se doute pas qu'il s'apprête à donner une toute nouvelle couleur à sa carrière. Encensé par la critique d'hier et d'aujourd'hui, Jaune est considéré comme un des albums les plus influents de l'histoire de la musique québécoise.
Ce livre vous racontera la création de cette oeuvre magistrale à travers les paroles des chansons, leur processus d'écriture et les secrets de leur enregistrement au studio André Perry.
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Tous les romans de Charlotte Brontë se feront l'écho des rapports conflictuels que leur auteur entretient avec l'enseignement. Jane Eyre, héroïne du roman éponyme, lorsqu'il s'agit de qualifier son état d'institutrice ou de gouvernante, utilise non sans ironie le mot de "servitude". [...]
Charlotte perçoit donc la condition d'enseignante comme une humiliation, surtout lorsqu'il s'agit d'instruire des demoiselles de la haute société qui tirent leur vanité des effets de leur garde-robe ou des soins apportés à leurs coiffures. La fortune de leurs famille dont dépend le bon fonctionnement de l'école leur assure de surcroît une forme d'impunité qui exaspère encore plus la jeune enseignante. Et l'incompréhension se fera d'autant plus grande que, pour Charlotte, qui a étudié, s'est cultivée avec passion, il est inconcevable qu'on puisse manifester des réticences à l'égard du savoir.
Si Charlotte a choisi de s'arrimer à son frère, c'est peut-être parce que, plus que ses deux sœurs, elle souffre de la distance paternelle, de ce qui pourrait apparaître comme une préférence mais n'est au fond qu'une pratique sociale inhérente aux habitudes familiales du XIXème siècle : on éduque avant tout les garçons. Les futures romans de Charlotte et d'Anne accuseront d'ailleurs des prises de position nettement féministes en ce domaine, déplorant les injustices faites aux femmes en matière d'éducation et de considération : "On suppose généralement, fera dire Charlotte à son héroïne Jane Eyre, que les femmes sont très calmes, mais les femmes ont des sentiments comme les hommes ; elles éprouvent le besoin d'exercer leurs facultés, le besoin de disposer d'un champ d'action où appliquer leurs efforts, comme leurs frères [...] ; cette étroitesse d'esprit chez leurs semblables jouissant de plus de privilèges de dire qu'elles devraient se limiter à confectionner des desserts ou tricoter des bas, à jouer du piano et à broder des réticules."
Elles écrivent par fidélité à leur enfance, comme beaucoup d'enfants du XIX e, elles ont réellement très peu joué, les petites filles, plus que les garçons, sont très tôt astreintes aux tâches ménagères, les seuls jouets qu'elles ont pu manipuler et investir de leur imaginaire sont les petits soldats de Branwell ; l'écriture s'est donc très vite imposée comme un rempart contre la grisaille des jours, les rigueurs du réel, le scandale de la mort.
Charlotte sait qu'elle nourrit un rêve impossible mais ses 19 ans l'autorisent à rêver ; en une dizaine d'années, elle a noirci des centaines de pages, de cette écriture minuscule qui par sa dimension même manifeste la répression dont elle est victime.
Anne avait trouvé en Emily un tempérament analogue au sien, toutes les deux aimaient les animaux, les longues promenades sur la lande, et la vie calme du presbytère. Toutes deux avaient préféré les brumeuses et froides contrées boréales de Gondal aux royaumes africains de Charlotte et Branwell. Elles pouvaient ainsi évoquer les paysages des moors qu’elles aimaient arpenter par tous les temps.
Dans le huis clos familial et tragique que constitue la vie des Brontë, Emily occupe bien une place centrale. Comme dans une tragédie racinienne, Charlotte aime Emily qui aime Anne qui admire Charlotte.