« Vivre, c’est décider constamment de ce que nous allons devenir», écrivait le philosophe et sociologue espagnol José Ortega y Gasset. Tout est en construction permanente, tout peut évoluer. Nos valeurs peuvent évo- luer, l’importance relative que nous leur accorderons à l’heure de faire des choix aussi. L’important n’est fina- lement peut-être pas là, mais bien dans cette capacité à rechercher l’alignement, ou l’harmonie, au moment où nous les faisons. Le « bon » choix, dès lors, n’est plus automatiquement le plus rationnel, le plus sensé ou le plus évident. Il est celui qui, au moment où il est fait, est le plus cohérent avec la personne que nous sommes, mais aussi surtout avec celle que nous voulons devenir. »
« Reconnaître que nos actions sont, en grande partie, le résultat de nos gènes, de notre histoire et de notre environnement signifie-t-il que tout est déjà joué et que nous marchons, pathétiques marionnettes, vers un destin inévitable ? Ou bien tout cela doit-il simple- ment nous rappeler que, parce que tout est lié, que nos comportements et nos décisions sont les maillons d’une infinie chaîne de causes et conséquences, un tout petit changement – un comportement, une décision – peut altérer le cours d’une vie ? »
Or notre besoin de sens semble, un peu ironiquement, être ce dont nous avons le plus besoin pour prétendre, précisément, au bonheur. « Ne sont vraiment heureux… que ceux qui ont leur esprit concentré sur autre chose que leur propre bonheur. En visant autre chose, ils trouvent le bonheur en chemin », écrivait le philosophe britannique John Stuart Mill au début du siècle passé.
"Mes propres choix ayant toujours été tiraillés entre ces opposés apparents, je ne peux m'empêcher d'espérer que tout cela n'est peut-être pas aussi incompatible qu'il n'y paraît. Que choisir une voie n'est pas uniquement renoncer à une autre, c'est aussi inventer, créer, grandir, découvrir, expérimenter, risquer, apprendre, et tant de choses encore."
« En remettant en question l’idée selon laquelle plus nous aurons de choix, plus nos chances d’être heureux seront grandes, les recherches récentes évoquées dans cette première partie nous obligent à questionner notre attachement farouche à la liberté individuelle. Plus trou- blant encore, elles viennent questionner les valeurs qui portent cette idée, car quel genre de société peut-on imaginer construire lorsque les individus qui la compo- sent aspirent constamment à choisir seuls et pour eux- mêmes, à rester indépendants et sans contraintes ou encore à garder toutes leurs options constamment ouvertes? »
« Ne sont vraiment heureux… que ceux qui ont leur esprit concentré sur autre chose que leur propre bonheur. En visant autre chose, ils trouvent le bonheur en chemin », écrivait le philosophe britannique John Stuart Mill au début du siècle passé."