Sofia Stril-Rever - Faites la révolution ! : l'appel du dalaï-lama à la jeunesse
"Le monde n'est pas un paradis, parce que nous ne savons pas aimer.
Dans la mesure où l'on aime vraiment, le monde devient beau et bon.
Si l'on n'aime que soi, on ne trouvera jamais le chemin du bonheur.
C'est très simple à comprendre, mais plus difficile à vivre."
Les fruits ont une enveloppe, que ce soit l'écorce ou la peau. Ils se protègent ainsi de l'extérieur. Tout le monde voit l'enveloppe. Ce n'est pas un secret.
Les fruits ont une chair qui mûrit doucement sous le soleil, à l'abri des regards. C'est le premier sécrétées fruits. En leur cœur, les fruits ont une amande qui contient le germe des fruits à venir. C'est le deuxième secret des fruits. Un secret essentiel, puisqu'il renferme la promesse du renouveau.
Mon bonheur est pareil à un fruit. L'enveloppe, tout le monde la connaît. C’est l'histoire de mes actions sur le terrain, de mon engagement humanitaire. La chair de mon bonheur est un premier secret, au sens où il est intérieur. II correspond à l'inspiration profonde de mes actes.
Ce premier secret est le don de soi, dans' le partage d'une immortalité d'amour inspirée du Christ. Le cœur de mon bonheur est un deuxième secret. Je l'ai découvert au soir de ma vie. La totalité de ce secret, je l'emporterai avec moi car il ne n'appartient pas. Il n'est pas de ce monde.Pourtant je peux en dévoiler l'essence en expliquant ce qui est le plus grand bonheur des dernières années de ma vie.
Dans un bidonville où l'on n'a rien, on est porté à s'entraider. C'est ce qui donne à la vie une telle légèreté. Je n'ai jamais autant ri que dans le bidonville. On trouvait toujours des occasions de s'amuser. Comme on ne possédait rien, on ne risquait pas d'être préoccupé au sujet de sa maison ou de son compte en banque. De sorte qu'on s'intéressait beaucoup à ses proches. On était les uns pour les autres la seule richesse, le seul centre d'intérêt. Il en résultait une très grande gaieté.
"Les bonheurs de l'existence sont insaisissables.
On croit enfin les tenir. C'est un leurre.
Ils s'enfuient les uns après les autres.
Nos bonheurs nous liassent toujours plus ou moins un goût de fini. Nos bonheurs ont un goût de mort."
J'ai compris que toutes les difficultés de la vie, petites ou grandes, peuvent être acceptées dans la profondeur de l'être sans se révolter, sans les porter comme un poids insurmontable et invivable. La grâce de Dieu aide à accepter toute situation, quelle qu'elle soit. Sinon c'est impossible. Dans de tels moments, on sent sa faiblesse, sa misère, son incapacité. C'est l'image de l'enfant qui avance sur le chemin la main dans la main du Christ. L'enfant ne sait pas où il va. Peu importe il a confiance.
A l'aube de sa centième année, Soeur Emmanuelle nous délivre ses méditations qui nous confrontent au monde réel, violent. Témoignage toujours d'actualité aujourd'hui !!!! "Les bonheurs terrestres sont un miel amer qu'il faut savoir goûter mais sans s'arrêter à la courte satisfaction qu'ils procurent."
Usant de mots très simples elle parle de cette joie du Royaume qui attend chacun de nous, et qui a illuminé sa vie au coeur de son action et de sa charité.
Sur fond de douleur et d'insatisfaction, il faut savoir apprécier et goûter les mille petits bonheurs très simples qui s'offrent dans le cours d'une journée, du matin au, soir. Ils se présentent comme une éclaircie, comme des rayons de soleil perçant un ciel orageux. Ce sont des bonheurs à regarder comme le sourire d'un enfant, le visage d'une personne aimée, les branches du figuier qui ploient sous le poids des fruits mûrs ; des bonheurs à respirer comme les grappes jaunes de la glycine qui embaument sous la tonnelle, les senteurs fraîches de la lavande ou le parfum suave des lys ; des bonheurs à écouter comme le chant des oiseaux qui reviennent avec le printemps, accompagnant chaque journée des éclats de leur gaieté ; Mille petits bonheurs jalonnent ainsi notre existence. Les plaisirs qu’ils procurent sont passagers, mais ils réjouissent notre quotidien.
La prière est l'une des plus grandes armes qui existent sur terre. C'est une arme au sens où la prière produit quelque chose de fort. L'arme fait exploser. De même la prière fait exploser de la bonté et de la beauté dans le monde, dans le cœur de nos frères et de nos sœurs. La prière est l'arme de l'amour. Au lieu de détruire, elle construit. Elle ne tue pas mais elle donne la vie. Il n'y a pas que des armes de destruction. Il y a aussi des armes de vie et la prière en est une, très puissante dans l'invisible.
À quatre-vingt-dix-huit ans passés, une récolte m'est offerte. Les graines que j'ai semées au fil des années ont germé. Elles fleurissent et fructifient aujourd'hui sous le grand soleil de la bonté de Dieu. De belles et bonnes actions ont multiplié aux quatre coins du monde. Sur les cinq continents mes associations récoltent des moissons d'amour. Au soir de ma vie, je cueille par brassées des bouquets de joie qui adoucissent les épreuves de ma vieillesse.
Il est difficile d’abandonner ses illusions à des niveaux très profonds. Difficile de renoncer à se sentiment flatteur du moi. Difficile d’accepter de ne plus être quelqu’un de spécial. Difficile de ne plus recevoir l’attention des autres, de ne plus attendre leur reconnaissance. Mais cette difficulté est la condition d’un indispensable renoncement. Ainsi assumée, elle devient une joie.