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Citations de Sigmund Freud (1395)


Si l’on écoute patiemment les multiples auto-accusations du mélancolique, on ne peut finalement se défendre de l’impression que les plus fortes d’entre elles conviennent souvent très peu à sa personne propre, mais qu’au prix de modifications minimes, elles peuvent s’adapter à une autre personne que le malade aime, a aimée ou devrait aimer. […]
Tout ce qu’ils disent d’abaissant sur eux-mêmes est, au fond, dit d’un autre ; et ils sont bien loin de témoigner, à l’égard de leur entourage, l’humilité et la soumission qui seules conviendraient à des personnes indignes ; bien au contraire, ils sont tourmenteurs au plus haut point, toujours comme s’ils étaient atteints et comme si un grand tort leur avait été fait.
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Appliquons maintenant à la mélancolie ce que nous avons appris du deuil. […] L’objet n’est peut-être pas réellement mort, mais il s’est trouvé perdu en tant qu’objet d’amour (cas, par exemple, d’une fiancée abandonnée). Dans d’autres cas encore, on croit devoir s’en tenir à l’hypothèse d’une telle perte, mais on ne peut pas clairement reconnaître ce qui fut perdu, et l’on est, à plus forte raison, en droit d’admettre que le malade, lui non plus, ne peut saisir consciemment ce qu’il a perdu.
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La malade du Dr Breuer était une jeune fille de vingt et un ans, très intel- ligente, qui manifesta au cours des deux années de sa maladie une série de troubles physiques et mentaux plus ou moins graves.
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On éprouve toujours une grande satisfaction à voir ses disciples devenir capables d'un travail autonome et s'affranchir de leur dépendance à l'égard du maitre.
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Les biographes sont fixés de façon toute particulière à leur héros. Fréquemment, ils l'ont choisi pour objet de leur étude parce qu'ils lui témoignent d'emblée, en raison de leur vie sentimentale personnelle, un penchant affectif particulier. Ils s'adonnent alors à un travail d'idéalisation qui s'efforce d'inscrire le grand homme au rang de leurs modèles infantiles et, par exemple, de faire revivre en lui la représentation infantile du père. Pour satisfaire ce désir, ils gomment dans sa physionomie les traits individuels, ils aplanissent les traces de son combat vital contre les résistances intérieures et extérieures, ils ne tolèrent chez lui aucun reste de faiblesse ou d'imperfection humaines et nous donnent alors en réalité une figure idéale, froide, étrangère, à la place d'un homme auquel nous pourrions nous sentir lointainement apparentés. Il faut regretter qu'ils le fassent, car ils sacrifient du même coup la vérité à une illusion et renoncent, en faveur de leurs fantaisies infantiles, à l'occasion d'accéder aux secrets les plus attirants de la nature humaine.
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Dans le deuil, le monde est devenu pauvre et vide ; dans la mélancolie, c'est le moi lui-même.
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La psychanalyse est parvenue à combler une lacune de la théorie du fétichisme, en démontrant le rôle joué par l’amour refoulé des odeurs excrémentielles dans le choix du fétiche. Les pieds et les cheveux dégagent une forte odeur. Ils seront élevés à la dignité de fétiches lorsque les sensations olfactives devenues désagréables auront été abandonnées. Dans le fétichisme du pied, ce sont toujours les pieds sales et malodorants qui deviennent l’objet sexuel.
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La psychanalyse nous a exhortés à abandonner l'opposition stérile entre facteurs externes et internes, entre destin et constitution, et nous a enseigné à trouver régulièrement la causation de l'entrée dans la névrose dans une situation psychique déterminée qui peut être instaurée par des voies différentes.
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La torture que s’inflige le mélancolique et qui, indubitablement, lui procure de la jouissance, représente, tout comme le phénomène correspondant dans la névrose obsessionnelle, la satisfaction de tendances sadiques et haineuses qui, visant un objet ont subi de cette façon un retournement sur la personne propre. D’habitude, dans les deux affections, les malades parviennent encore, par le détour de l’autopunition, à tirer vengeance des objets originaires et à torturer ceux qu’ils aiment par le moyen de leur maladie, après s’être réfugiés dans la maladie afin de ne pas être obligés de leur manifester directement leur hostilité.
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Mais quand le rêve parait manifestement absurde [...] il exprime par son apparente négligence de toute prétention à la logique, une part du contenu intellectuel des pensées du rêves. Dans le rêve, l'absurdité signifie contradictions, sarcasme et dérision dans les pensées du rêve.
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Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus.
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[...] la disposition à la perversion est bien la disposition générale, originelle, de la pulsion sexuelle, laquelle ne devient normale qu’en raison de modifications organiques et d’inhibitions psychiques survenues au cours de son développement.
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Jahvé était sans conteste un dieu des volcans. Les habitants de l'Égypte n'avaient aucune raison de l'adorer. Je ne suis certes pas le premier à être frappé de la similarité qui existe entre le nom de Jahvé et le radical de cet autre nom divin : Jupiter, Jovis. Le nom de Jochanan, qui dérive du Jahvé hébraïque et qui a à peu près la même signification que Godefroy (faveur de Dieu) et que son équivalent punique : Hannibal, est devenu sous les formes de Johann, John, Jean, Juan, l'un des prénoms favoris de la chrétienté européenne. Quand les Italiens en font Giovanni et appellent un jour de la semaine Giovedi, ils ne font que mettre en lumière une similarité peut-être insignifiante, mais peut-être aussi fort importante. De très vaste, mais très incertaines perspectives s'offrent ainsi à nous. Il semble qu'au cours de ces siècles obscurs, à peine devenus accessibles aux recherches historiques, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions qui durent faire sur les populations de ces régions la plus vive impression. Evans admet même que la destruction définitive du palais de Minos à Cnossos fut causée par un tremblement de terre. En Crète, comme probablement partout dans le monde égéen, l'on adorait la grande divinité mère. Le fait qu'elle n'avait pas été capable de protéger sa maison contre les attaques d'une puissance plus forte dut contribuer à la faire détrôner par une divinité mâle et, en ce cas, le dieu des Volcans était tout indiqué pour la remplacer. Zeus n'est-il pas toujours « celui qui ébranle la terre »? Il est presque certain qu'en ces temps obscurs, la divinité femelle fut remplacée par des dieux mâles (peut-être originellement par ses fils.) Le destin de Pallas Athéné est particulièrement impressionnant, car cette déesse était certainement une forme locale de la déité mère. Le bouleversement religieux la réduisit à l'état de déité fille, elle fut privée de sa propre mère et frustrée pour toujours, du fait d'une virginité imposée, de tout espoir de maternité.
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Si notre hypothèse est juste, l'Exode aurait eu lieu entre 1358 et 1350, c'est-à-dire après la mort d'Ikhnaton et avant qu'Harembad eût rétabli l'autorité de l'État. Le but du voyage ne pouvait être que le pays de Canaan. C'est là qu'après l'écroulement de la suprématie égyptienne, des hordes de belliqueux Araméens avaient pénétré en conquérants et en pillards, indiquant ainsi dans quel lieu un peuple capable pourrait s'assurer la possession de nouvelles terres. Ces guerriers nous sont connus par les lettres découvertes en 1887 dans les archives de la cité en ruines d'Amarna. Ils y sont appelés Habiru et ce nom a ensuite été transféré, on ne sait comment, aux nouveaux envahisseurs juifs : les Hébreux, qui, venus plus tard, ne pouvaient être nommés dans les lettres d'Amarna. Au sud de la Palestine, à Canaan, vivaient aussi certaines tribus apparentées étroitement aux Juifs venus d'Égypte.
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Moïse, ne l'oublions pas, ne fut pas seulement le chef politique des Juifs établis en Égypte, mais aussi leur législateur, leur éducateur, l'homme qui leur imposa une nouvelle religion à laquelle il donna le nom qu'elle porte encore : la religion mosaïque. Mais un individu peut-il parvenir, à lui seul, à créer une religion ? Et si quelqu'un cherche à influer sur la religion d'autrui, n'est-il pas naturel qu'il tente de lui faire adopter sa propre religion ? Les Juifs d'Égypte pratiquaient certainement une forme quelconque de religion et si Moïse, qui leur en apporta une nouvelle, était Égyptien, tout porte à croire que cette dernière fut bien la religion égyptienne.
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Le commun des mortels ne peut se représenter cette Providence que sous la forme d'un père magnifié. Seul un père transcendant peut connaitre les besoins des faibles humains, attendri par leurs prières, apaisé par leurs marques de repentir. Tout cela est si clairement infantile et si peu réaliste qu'il est désolant de penser que la grande majorité des mortels ne pourra jamais dépasser cette conception de la vie.
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Contester n'est pas nécessairement réfuter et innover ne signifie pas toujours progresser.
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Le fait a souvent été observé dans l'histoire des sciences, qu'une affirmation qui s'était heurtée de prime abord à une violente opposition, avait fini par être acceptée quelques temps après, sans que de nouvelles preuves aient été produites en sa faveur.
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Non, la science n'est pas une illusion, mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu'elle ne peut pas nous donner .
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Un homme qui s'adonne à la boisson gagne sa vie, dans une petite ville, en donnant des leçons particulières. Mais on apprend peu à peu son vice et, à la suite de cela, il perd la plupart de ses élèves. On charge l'un de ses amis de le rappeler à une meilleure conduite. "Vous savez", lui dit celui-ci, "vous pourriez avoir les leçons particulières les plus intéressantes de toute la ville si vous vouliez bien cesser de boire. Je vous en prie, faites-le. - Vous en avez un toupet !" répond l'autre, indigné. "Je donne des leçons pour pouvoir boire ; dois-je cesser de boire pour obtenir des leçons !"
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