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3.74/5 (sur 101 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Camden, Ohio , le 13/09/1876
Mort(e) à : Panama , le 08/03/1941
Biographie :

Sherwood Anderson est un romancier américain, surtout connu pour ses nouvelles, notamment le recueil "Winesburg, Ohio", qui met en scène de petites gens, des personnages parfois frustrés de leur vie et dont l'action se situe dans l'Ohio.

Sherwood Anderson a emmagasiné une riche expérience sociale avant de devenir écrivain. Il est né dans une famille rurale pauvre, déménageant fréquemment. Sa mère était d'origine italienne. Son père était un conteur impénitent d'histoires imaginaires sur sa propre vie. Le jeune Sherwood a du interrompre ses études peu après l'âge de quatorze ans.

Il fut combattant à Cuba dans la guerre hispano-américaine. Après sa démobilisation, il fut administrateur d'une usine de vernis dans une petite ville de l'Ohio. Il abandonna cette situation sans prévenir pour aller travailler dans une agence de publicité. Sa vocation littéraire fut la plus forte.

Il quitta tout, femme, enfants et situation bien rémunérée, pour rejoindre à Chicago un groupe de journalistes et d'écrivains radicaux dont Theodore Dreiser. Le succès vint en 1919 grâce à ses nouvelles, même si plus tard sa carrière connut des hauts et des bas.

Sherwood Anderson eut une influence décisive sur la jeune génération des Faulkner et des Hemingway. Son art de nouvelliste chaleureux, amusé et incisif fait merveille dans les recueils "Winesburg-Ohio" et "Le triomphe de l'œuf".
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Source : culture.revolution.free.fr
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La femme à la fenêtre , comme tous les habitants du Middle West, commençait à se rendre compte des conséquences qu'entraînait l'aventure industrielle (..) Comme tous les citoyens d'Amérique, elle croyait aux héros. Dans les livres, des périodiques, elle avait lu des récits sur des hommes héroïques qui s'étaient sortis de la misère par quelques étrange alchimie alliant à leur forte personnalité toutes les vertus. Un pays vaste et immense come le leur n'exigeait-il pas des figures immenses? Lincoln, Grant, Garfield, Sherman, une demi-douzaine d'autres firent figure en quelque sorte de plus qu'humains dans l'esprit de générations qui succédèrent immédiatement à leurs exploits hors du commun. Et maintenant c'est l'industrie qui inventait une nouvelle race de demi-dieux.
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Les hommes attendent une certaine chose des femmes. Une chose fragile et facile à détruire. Car l'amour est la chose la plus délicate du monde. C'est comme une orchidée. Et les hommes essaient de cueillir les orchidées avec des tenailles. Les imbéciles !(P. 154)
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[...] ... "Eh ! bien donc, j'étais alors un reporter comme vous, passant mon temps à courir et trouvant peu de chose à faire imprimer. Ma mère était pauvre. Elle avait pris le métier de blanchisseuse. Elle rêvait de me voir devenir un ministre presbytérien et je dirigeais mes études dans ce sens.

Mon père était devenu fou plusieurs années auparavant. Il était enfermé dans un asile de Dayton, en Ohio. Là, vous voyez que j'ai laissé échapper mon secret. Toute l'histoire s'est passée en Ohio, dans notre Ohio. Voilà une clef pour vous, si jamais vous voulez une clef pour me démasquer.

Je vais maintenant vous parler de mon frère. C'est l'objet que je vise. Mon frère était peintre de la compagnie de chemins de fer et avait du travail au "Gros Quatre", vous savez, la voie ferrée qui traverse l'Ohio. Ses compagnons et lui vivaient dans une roulotte et allaient de village en village pour peindre ce qui appartenait aux chemins de fer : les aiguilles, les barrières, les ponts et les stations.

Le Gros Quatre peint toutes ses gares en un vilain orange. Comme je détestais cette couleur ! Mon frère en était toujours couvert. Les jours de paie, après s'être enivré, il rentrait chez nous dans ses vêtements tachés de peinture, muni de son argent. Il ne donnait pas cet argent à ma mère, mais le déposait en pile sur la table de la cuisine.

Il se promenait de long en large avec sa blouse couverte de la vilaine couleur orange. Je revois la scène. Ma mère, qui était petite et avait des yeux un peu rouges, à l'expression mélancolique, sortait d'un petit hangar attenant à la maison. C'était là qu'elle passait toutes ses heures, courbée sur un baquet, à laver le linge sale des autres. Elle entrait et s'arrêtait devant la table, frottant ses yeux rouges avec son tablier tout humide d'eau savonneuse. ... [...]
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[...] ... Il faisait froid dans la pièce du clocher, en cette nuit de janvier, et Curtis Hartmann sentit, presque aussitôt après y être arrivé, qu'il prendrait mal en y restant. Ses pieds s'étaient mouillés dans la neige et il n'y avait pas de feu pour les sécher. Dans la chambre de la maison voisine, Kate Swift [la femme qu'espionne en secret le révérend] ne se montrait pas encore. Avec une résolution farouche, l'homme s'assit pour attendre. Agrippant le bord du pupitre où s'ouvrait la Bible, il regardait les ténèbres d'un oeil fixe, plongé dans les plus noires pensées qu'il eût jamais nourries. Il songea à sa femme et, pour un instant, fut sur le point de la haïr : "Elle a toujours eu honte de la passion et m'a frustré," pensa-t-il. "L'homme a le droit d'attendre de la femme la vivante passion et la beauté. Il n'a pas le droit qu'il est un animal. J'ai en moi un peu de l'âme grecque. Je rejetterai cette femme de mon sein et en rechercherai d'autres. Je m'attaquerai à [Kate]. Je veux braver tous mes semblables. Si je suis une créature de désirs charnels, je donnerai satisfaction à ces désirs."

Bouleversé, le ministre tremblait des pieds à la tête, en partie à cause du froid, en partie à cause de la lutte morale qu'il soutenait. Les heures passèrent et la fièvre assaillit son corps. Sa gorge était douloureuse, ses dents claquaient. Sur le parquet de la pièce, ses pieds lui donnaient l'impression d'avoir été changés en blocs de glace. Cependant, il ne voulait pas abandonner la partie. "Je verrai cette femme et me livrerai aux pensées que je n'ai jamais osé avoir," se dit-il, agrippant toujours le bord du pupitre et attendant. ... [...]
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...mais la jeune fille ressemblait aux gens qui ont découvert la douceur des pommes ridées, elle ne pouvait plus fixer son esprit sur le fruit rond et parfait que l'on mange dans les appartements des villes.
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Il avait alors quarante-cinq ans et avait déjà commencé à remplir ses poches de bouts de papier, qui devenait des boulettes dures et puis étaient jetés....
Sur les papiers étaient écrites des pensées -- des fins de pensées, des commencements de pensées.
Une par une, l'esprit du docteur Reefy les avait forgées. Lorsqu'elles étaient assez nombreuses, il en tirait une vérité, qui atteignait dans son cerveau des proportions gigantesques. Cette vérité lui voilait l'univers, puis elle s'évanouissait pour faire place aux petites pensées.
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L'histoire de Wing Biddlebaum est l'histoire de ses mains. C'est leur activité incessante, semblable au battement d'ailes d'un oiseau captif, qui lui valait son prénom (1). Quelque obscur poète de la ville en avait eu l'idée. Ces mains-là inquiétaient leur propriétaire. Il se sentait forcé de les tenir cachées, et contemplait avec étonnement les mains tranquilles et inexpressives des hommes qui travaillaient à côté de lui dans les champs, ou qui conduisaient sur les routes de campagne de somnolents attelages.
(1) Wing veut dire aile.
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Profonde erreur, dit-il, que des époux renoncent à coucher dans le même lit car il est sain et naturel d'être, la nuit, proches physiquement l'un de l'autre; il ne faudrait pas y renoncer.
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Dans toutes les villes du Middle West américain, c'était alors une période d'attente. Le pays ayant été défriché les Indiens repoussés dans une vaste région reculée vaguement désignée comme l'Ouest lointain, la guerre de Sécession livrée puis gagnée, il n'y avait plus de grand problème national touchant de près la vie des citoyens et les hommes se replièrent sur eux-mêmes. Dans les lieux publics, on se mit à parler ouvertement de l'âme et de son devenir (P. 42)
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Dans l'artère principale de Winesburg, la foule remplissait les boutiques et les trottoirs. La nuit tombait, les chevaux hennissaient, les commis de magasin allaient et venaient en courant, les enfants se perdaient et poussaient des cris perçants, une petite ville américaine se donnait un mal terrible pour s'amuser.
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