AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Serge Pey (106)


Quand je parle
de tes poèmes
à un imbécile
c’est comme
si je pissais
face au vent
en voulant que le vent
change de direction

Les imbéciles sont
vraiment nombreux
sur terre

Sûrement plus nombreux
que les poèmes
que tu écris

Un imbécile ne porte
pas de montre
mais décide de l’heure
quand on parle de toi

Un imbécile
peut diviser par zéro
ton espérance

Un imbécile peut faire
pleurer les oignons
quand il parle
de son suicide
en affirmant
qu’on l’assassine

Un imbécile
feint d’ignorer
la vérité en truquant
une photo de la poésie

Pour un imbécile
mille exemples
ne servent à rien
et un seul mensonge
prouve tout

Un imbécile peut dire
qu’un monstre
recrute des milliers d’anges
dans son armée

Un imbécile peut déclarer
que ce texte
n’est pas un poème

Quand la tartine
d’un poète tombe
l’imbécile croit que la confiture
change de côté
quelque part
dans un autre poème
ou dans le monde

Quand le monde tombe
l’imbécile ne le sait pas
Commenter  J’apprécie          404
Ma grand-mère disait
Un vrai poème
ne s'écrit pas en vers
quand il veut mettre
le monde à l'envers

Ma grand-mère disait
Quand le ciel a le feu
au cul
cela s'appelle un coucher de soleil.
Commenter  J’apprécie          230
Statistiquement,
parmi les mille lumières,
quelqu'un
attend
quelqu'un,
puis éteint la lampe.
Commenter  J’apprécie          190
Un poème est toujours
un souvenir
qu'on n'a pas vécu
mais qui a la force
d'une éternité
dans le silence
qui remplace le bois
dans le feu
quand nous n'avons plus
de bois
Commenter  J’apprécie          190
La liberté libérée / est la condition / du poème / et de l’insurrection // On ne sait jamais / ce que devient / une liberté libérée / car elle ne devient pas / Elle est
Commenter  J’apprécie          180
Proverbes

Un épi est tout le blé
Une plume un oiseau vivant qui chante
Un homme de chair est un homme de rêve
La vérité est indivise
Le tonnerre proclame les hauts faits de l'éclair
Une femme rêvée s’incarne toujours dans une forme aimée
L’arbre endormi profère des oracles verts
L'eau parle sans cesse et jamais ne se répète
Dans la balance des paupières le songe ne pèse pas
Dans la balance d'une langue qui délire
La langue d'une femme
L’oiseau du paradis ouvre les ailes.

(p. 84)
Commenter  J’apprécie          160
Sans effort il bascula la porte et me fit signe de la saisir par une extrémité. D'un seul mouvement, nous la déposâmes sur les tréteaux.
Papa, en se retournant vers nous, déclara alors fièrement:
- Voilà maintenant nous avons une table!
Commenter  J’apprécie          160
LA MONNAIE D'UNE ÉTOILE

En chantant
on se sépare
sans bouger les lèvres
de ce qui nous embrasse
car nous avons faim d'avoir faim
et nous vengeons le vent
d'être la feuille
qu'il n'a pas choisi
de faire tomber

En jetant
nos yeux dans le ciel
nous voyons l'infini
marcher comme un mendiant aveugle

La nuit lui donne parfois
et avant nous
la monnaie d’une étoile
Commenter  J’apprécie          160
Ce n'était pas les mots ni les choses qui firent de lui un homme mais les trous entre les mots et les choses. Quand quelqu'un parlait, il ne voyait que les trous ouverts qui entouraient ses mots.
Commenter  J’apprécie          160
Je m'arrête un instant
pour boire un verre de petit brouillard
avec mon père
que j'arrache du monument aux morts
parmi les noms en poussière
sur la longue liste du feu.

7 (p 58)
Commenter  J’apprécie          140
Papa nous explique que les vrais morts sont parmi nous, et qu'en écrivant à un poète, on devient vivant comme ses poèmes.
Commenter  J’apprécie          120
Les portes nous abandonnent quand on ne sait plus entrer dans leur maison. Les portes nous aiment quand on ne les ferme pas
Commenter  J’apprécie          110
Quelqu'un tire un coup de silence dans l'eau
et compte les cercles évadés du centre
Dans un avenir derrière nous
un aboiement nous retient

Nous décrivons simplement le paysage

On boit un verre de vieux ciel
On trinque avec le petit dieu des fourmis

Un arbre dort dans ses branches
sans délacer ses souliers
Commenter  J’apprécie          90
183



extrait 3

La poésie
ne vient pas de notre monde
mais si loin de lui
et de nos yeux
qu'elle nous saisit
les pieds
par-derrière
et nous pousse
dans le dos
parfois pour nous tuer

Nous avions inventé
une table
qui n'invitait que des chaises
à s'asseoir autour d'elle
où parfois un d'entre nous
se mettait debout

Un chant s'effondre
dans la gorge d'un arbre
ou le contraire :
un arbre s'effondre
dans la gorge d'un chant

Le long de la rivière
nous guérissons
les yeux des phoques

Ils avaient des étoiles
greffées à leurs yeux
par la nuit
qui nous faisaient pleurer
Commenter  J’apprécie          80
Bâtons de la récitation du feu
(extrait)

1


Notre table est faite
du petit bois des morts
et mange l'enfant d'un jour
endormi dans son assiette

Parfois dans son sommeil
cet enfant mange aussi la table
avec la patience d'un mort
pendant que des mots
qu'il n'a jamais dits
se sèment dans le ciel
en ouvrant des destins

Notre table abandonne son
nom
quand un enfant du jour
donne à manger
à un enfant de la nuit
à travers les miroirs qui les
sépare

Mais nous voici seuls
sous la lumière d'une lampe
en posant entre les deux
enfants
des assiettes de pain vide
et de sel...
Commenter  J’apprécie          80
Que le mouvement
qui unit un saumon et une cascade
devienne un des éléments théoriques
de la lutte du mouvement
dans une praxis de la libération

Que la violence d'une cascade
est une métaphore physique
de la société générale de l'oppression

Qu'un saumon qui remonte une cascade
illustre le défi du mouvement de libération
contre la société globale de l'oppression

Que la disproportion qui existe
entre le poids fini d'un saumon
et
le poids infini d'une cascade
est similaire à celle qui sépare
un mouvement de libération
et
la société globale de l'oppression

Que le saumon est un poisson révolutionnaire

Qu'un saumon et une cascade
incarnent deux moments d'une
même contradiction

Que le possible (le saumon) et
l'impossible (la cascade)
incarnent les deux termes
de la résolution de cette contradiction

Que la question de comment
dépasser ce qui pèse un million
de fois plus que nous-même
ou comment vaincre
un état moderne organisé pour
la répression
trouve sa réponse dans la relation
entre un poisson et une cascade
Commenter  J’apprécie          80
114


Extrait 3

La poésie crapuleuse
monte sur la scène
car dans la véritable
Seine
nos couloirs
se sont suicidés
depuis longtemps

Œufs pourris
panneaux de sens interdit
porcs affamés mangeant
de l’or

La nuit verse un alcool
brûlant sur la tête inclinée
de l’épaisseur
Commenter  J’apprécie          70
TRAITÉ À L'USAGE DES CHEMINS
ET DES BÂTONS


Décheminer
la terre

Décheminer
le ciel

Le double
de nos mains
tournent dans la terre

Une étoile
tombe
dans un poing de la
lumière

Le feu hésite en
devinant la poche du
voleur
pleine de ciel et de terre

Parole du puits où nous
accès avec la terre

Parole d'un arbre qui
devient toute la lumière

p.9
Commenter  J’apprécie          70
Que nous retournions
horizontalement
les barreaux verticaux
de nos cellules
pour en faire
les barreaux
d'une échelle
que nous dresserons
contre les murs
de notre prison
Commenter  J’apprécie          70
Ce wagon a transporté du bétail. Il sent le purin et la paille. Je me dis que nous sommes aussi du bétail et que c'est justement la différence entre le bétail et nous qui fonde l'espérance. Pas la survie. Le bétail lui non plus ne veut pas mourir comme la majorité des camarades de ce wagon. Mais la différence entre le bétail et nous est que nous ne nous échappons pas, mais que nous nous évadons.

Ce n'est pas le fait de parler ou d'articuler des mots qui établit notre différence, mais de mettre en alliance cette parole, avec quelquechose qu'elle ne connaît pas. Parler c'est espérer, sinon nos paroles sont des meuglements. (p.121/122)

Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Serge Pey (123)Voir plus

Quiz Voir plus

Venise à l'écran

Othello est un film américain réalisé par Orson Welles en 1951. Il s'agit d'une adaptation de Othello ou le Maure de Venise, tragédie de Shakespeare dont le rôle principal est incarné par (Indice: Citizen Kane):

Harry Belafonte
Sidney Poitier
Orson Welles

10 questions
27 lecteurs ont répondu
Thèmes : venise , italie , villes , culture générale , littérature , films , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..