Le Qatar et d'autres pays du Golfe ont toujours accordé beaucoup d'importance à leur image. Cette grossière tentative d'achat l'illustre. La Coupe du monde au Qatar n'est qu'un exemple de ce désir de rayonnement international. Aux Émirats, il y a eu l'ouverture d'une branche du Louvre en 2017. La même année, l'Arabie saoudite lançait le projet Neom: une ville futuriste 250 fois plus grande que Paris. Mais tous ces projets grandiloquents ne peuvent sortir de terre que si de petites mains se soumettent. Le Qatar, tout comme les pays pétroliers de la péninsule Arabique, profite de cette main-d'oeuvre bon marché pour bâtir son prestige à travers la construction de mégalopoles attractives.
La communauté internationale a beau s'insurger, elle n'évoque pas le cœur du problème. Vous analysez avec passion les symptômes, mais personne ne s'attaque à l'éléphant dans la pièce: le système politique en place au Qatar. C'est pourtant une évidence pour qui cherche vraiment à comprendre le Qatar: mon pays est une entreprise familiale, une kleptocratie au service de la famille dirigeante actuelle que, d'ailleurs, beaucoup de gens ici méprisent, sous sa forme actuelle du moins.
La mauvaise réputation du Koweït tient donc à une meilleure couverture de ces drames et du non-respect des droits des travailleurs. C'est mon avis, mais je ne dis pas que les migrants sont bien traités au Koweït, ce n'est pas du tout ce que je veux dire.