Le tremblement de mes mains s'est soudainement arrêté. Mon corps, qui était si fébrile quelques minutes plus tôt, semble désormais avoir retrouvé toute son assurance. Je contemple un instant mon visage dans le reflet du miroir. Il est méconnaissable. Mes yeux ressemblent à deux billes injectées de noir tant mes pupilles sont dilatées. Mes traits semblent si anguleux qu'ils redessinent mon visage en une forme que je ne lui avais jamais vu. "Le visage déformé par la haine".
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À la télé, je regarde un reportage sur les migrations climatiques. Tous ces pauvres gens qui meurent les uns après les autres parce que les pays privilégiés ne veulent (peuvent) pas les accueillir. Parce que le climat dans leur pays ne leur permet plus d'y vivre et qu'ils y meurent de déshydratation, à cause de tornades, tremblements de terre ou inondations, ou encore qu'ils succombent lors de leur tentative d'entrer sur d'autres territoires. Cette électro-choc de plus ne fait que me conforter dans ma décision que je dois sauver l'humanité.
À force de ne rien faire, on finit par n'avoir plus envie de rien et on ne cesse de ruminer de mauvaises idées.