Sabine Latour

Que c’était ainsi, le bonheur, le malheur, tout file. Tout ce qui compte, c’est l’instant présent. Demain on verra bien. Ici et maintenant, c’est bien suffisant.

Miss You. Parce que tu m'as manqué cet été-là, et tous les jours d'après jusqu'à notre premier baiser, et tous les autres, depuis notre dernier... Et aussi parce que tu es toi, ma Miss pénible, ma Miss jolie, ma Miss râleuse, ma Miss marrante, ma Miss ingénue, ma Miss monde à moi…

C’est ce qui reste de l’enfance à l’âge adulte, pense Joséphine. Ces rires, ces danses, cette complicité, ce lien qui nous unit…

Alors c'est ça le bonheur Peter ? l'absence de malheur ? Et les couleurs alors ?

Sur quels souvenirs je veux me retourner avec gratitude et reconnaissance quand mon temps sera écoulé ?

Les adultes s'éclipsent, laissant leurs enfants grandir et prendre leur envol vers demain. Ils leur lâchent la main, mais ne sont jamais très loin, juste au cas où iles en auraient besoin.

Cela ne s’explique pas, parfois on se croise, et on sait. Que cette rencontre, qu’elle soit due au hasard ou à un dessein plus grand, n’est pas vaine mais au contraire chargée de sens et de promesses. On se reconnait. Et on s’aime, immédiatement, irrémédiablement, sans contestation possible, on s’aime profondément.

« Elle, elle veut la totale. Elle veut qu’on l’aime, qu’on la câline, qu’on lui promette, qu’on l’épouse et qu’on lui fasse des bébés. Des tas de bébés, et vite si possible, le temps file. Elle veut qu’on l’emmène au bout du monde, qu’on lui décroche la lune, et rebondir dans les étoiles, elle veut l’amour et la passion, le confort et le bonheur, vibrer sans avoir peur, vivre et vieillir ensemble, elle veut être la seule, l’unique, la perle de ses yeux. »

Les confrontations à chaud ne sont pas toujours le meilleur moyen de solutionner les problèmes, il vaut mieux laisser les émotions redescendre, et ne pas attaquer frontalement quand elles barrent le chemin de la raison.

On ne fait pas attention, et un jour on a quarante ans, des souvenirs derrière et tout autant devant, et on ne sait plus quoi en faire, on hésite, continuer ? Bifurquer ? Tout recommencer ? 

C’est ça, la vie, la vraie. Prendre un peu d’élan, attraper la première branche, se hisser jusqu’à la suivante, et puis recommencer, jusqu’à voir le monde d’en haut, là où il est le plus vaste et le plus beau. 

Tu me parles des autres, mari, enfants, de ton travail... Mais toi ? Toi, Juliette, ton rêve à toi, ta vie rêvée ? Si tu pouvais tout choisir ? Tout reprendre à zéro ? Tu ferais quoi ? C'était quoi ton rêve de gamine ?

La magie ne résiste pas bien longtemps à la force de la réalité, alors autant rêver et s’éviter les désillusions.

Il faut parfois du temps pour renoncer à sa rancoeur, malgré toute la bonne volonté du monde.

Rien n'est futile, ce qui compte c'est ce qui te touche, ce qui te blesse. Partir, parfois, reste la seule issue pour se réparer ou pour se rencontrer.

S’ils ont réussi une chose dans leur vie, ces deux-là, c’est bien d’avoir construit une famille. Une famille qui s’aime, qui s’engueule, qui s’agace, qui se réconcilie, une famille unie, pour la vie, et des enfants, toujours, qui sauvent les oiseaux. 

"Cela ne s'explique pas, parfois on se croise, et on se sait. Que cette rencontre, qu'elle soit due au hasard ou à un dessein plus grand, n'est pas vaine mais au contraire chargée de sens et de promesses. On se reconnait. Et on s'aime, immédiatement, irrémédiablement, sans contestation possible, on s'aime profondément."

"Tu trouves bien des raisons à ne pas réaliser tes rêves… Pourquoi ne pas chercher les solutions pour les réaliser plutôt ?"

On ne choisit pas de qui on tombe amoureux.

Elles se sont reconnues. Intuitivement, l’une retrouve ce qu’elle a pu être quand l’autre se projette dans ce qu’elle sera peut-être un jour, si la vie lui en donne l’occasion. Cela ne s’explique pas, parfois on se croise, et on sait. Que cette rencontre, qu’elle soit due au hasard ou à un dessein plus grand, n’est pas vaine mais au contraire chargée de sens et de promesses. On se reconnaît. Et on s’aime, immédiatement, irrémédiablement, sans contestation possible, on s’aime profondément.