Roger Borniche

Quand les langues se déliaient, je n'avais plus qu'à profiter de l'occasion. Et, faussement amical, faussement compréhensif, à enregistrer les explications fantaisistes ou les aveux. La police est une belle école d'hypocrisie.

Au nord-ouest, à trois miles, face au campus universitaire d'U.C.L.A., les demeures luxueuses du quartier Bel Air se nichent dans les méandres capricieux des voies privées, truffées de culs-de-sac où les non-initiés s'engluent à tous coups. Un siècle plus tôt, les collines étaient réputées inhabitables. Les terrains boisés, domaine des coyotes, des lions de montagne, des crotales et des oiseaux de toutes les espèces et de toutes les couleurs, s'accrochaient aux canyons des Santa Monica Moutains dont Mulholland est le belvédère. Les temps ont changé. Les "caterpillars" sont passés par là et la zone est devenue ultra-résidentielle, d'un prix au "square-feet" qui atteint des sommets jamais égalés.

- La ségrégation n'a jamais cessé d'exister. Mais vous, Crips et Bloods, vous êtes encore plus racistes que les Blancs ! Vous vous tuez pour la couleur de votre blouson, de votre casquette, pour le plaisir ! Vous ne voyez donc pas que vous faites leur jeu ?

Comme en France, où chacun d'entre nous a son pedigree soigneusement mis en fiche pour parer à toute éventualité, les archives du L.A.P.D. sont très complètes, et Leslie y a trouvé le dossier de Gladys Brighton. L'administration, toujours prudente, sait que l'inoffensif d'aujourd'hui peut devenir le criminel de demain.

franchement,est ce que vous vous rendez compte de la chance que vous avez mon petit borniche?une affaire toute cuite qui vous tombe dessus,comme ça,en cadeau de nouvel an.

"En attendant, Borniche, vous allez me mettre vos indics en piste. Tous, vous m'entendez ! Malaggione s'est évadé".
Je reste sans voix, les yeux ronds, incapable du moindre mouvement. Avec Émile Buisson et Pierrot le fou, Ange Malaggione, l'Archange du milieu, s'était illustré comme le tueur le plus cynique de l'Occupation et de l'après-guerre. Ses crimes ne se comptaient plus.
Après "Flic Story", "René la canne", "Le gang", "Le play-boy", "L'indic", voici "L'Archange" : la poursuite sauvage d'un empereur du crime dans les bas-fonds de Paris et de Caracas.
(quatrième de couverture de l'édition de poche parue en 1978)

- un innocent devient un coupable, un coupable se transforme en innocent. eh oui, c'est ça l, erreur judiciaire.

ce n'est pas la loi qu'il faut craindre mais
le juge

Seuls les truands, jusqu'à présent, avaient eu la parole. Les uns après les autres, ils ont égrené leurs souvenirs, exposé les difficultés de leur profession, confié les rigueurs des prisons.
Face à ces lamentations, les policiers, eux, demeuraient muets. Si je romps le silence, à une époque où la police est plus particulièrement mal vue que par le passé, ce n'est pas pour justifier ceux qui combattent le crime et le délit. Ni même pour raconter ma vie.
C'est pour essayer d'expliquer qui sont ces hommes mal aimés, mal connus, les flics, les poulets, les cognes, ces hommes sans lesquels la société - qu'elle l'admette ou pas - serait livrée à l'insécurité.
J'ai bien connu les truands. Tout au long de ma carrière à la "Sûreté nationale", j'en ai arrêté 567.
C'est l'histoire de l'un d'eux, le plus impitoyable tueur de l'après-guerre, que je raconte....
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume de poche paru en 1973)

Présidence du Conseil. S.D.E.C.E. Très Secret. Giardini François, ancien membre de nos commandos de choc en Indochine. Très dangereux en raison de l'entraînement reçu. Nom de code : " Tigre " .

les états unis vous attirent,avec leurs parcs naturels grandioses,leurs Disney
land californien ou leur Disney wold
floridien,c'est le royaume des enfants.
ne les perdez jamais de vue.
vous pourriez le regretter.

le kidnapping est un crime
sans excuse

Tout le monde est noté au fichier central, les innocents comme les coupables. Les innocents, c'est à dire vous et moi, lorsqu'ils font une demande de passeport, de carte d'identité ou de permis de chasse. Ils sont là parce que la police estime avec sagesse que les innocents se transforment parfois en coupables et qu'il est préférable de tout savoir sur eux à l'avance. Sans parler des dossiers tenus par la direction des renseignements généraux sur tout individu appartenant à un parti politique, à un syndicat ou à une quelconque association de pêcheurs à la ligne !

tu me n,aime pas c'est pas
grave tu a le droit d,avoir
des gouts de merde.

Aussi a-t-il mûri très vite. Les leçons de morale de l'instituteur; c'était bien sûr de la rigolade. Il connaissait déjà la vie, le petit Roberto. Elles ne l'avaient pas mené loin, l'instituteur, ses leçons de morale. Roberto le voyait se faufiler sur son vieux vélo entre les Cadillac et les Buick. Son pantalon marron élimé, tenu au bas par des pinces, sa vestes d'un marron plus foncé aux coudes renforcés du cuir, son cartable de carton bouilli qui vacillait sur le porte-bagages... il y avait de quoi vous dégoûter de la morale à tout jamais.

Tout dort, dans le pénitencier. Seules quelques veilleuses blafardes, sinistres dans la nuit, éclairent le long couloir du bâtiment de l'hôpital, en face. Lorsque le barreau sera complètement scié, il n'y aura pas une seconde à perdre...
La direction a placé une forte tête dans la cellule du Maltais : Victor Spalagi, lui aussi en instance de cour d'assises pour vols qualifiés. Un être froid, rébarbatif, hirsute. Un faciès de brute. Il est d'accord pour la cavale.

Moustache écrasait l’accélérateur. La Cadillac slalomait à travers les nids-de-poule de la route – une piste, en fait, défoncée par les camions. L’Archange relevait d’une main son chapeau à large bord. De l’autre, il caressait le canon de la mitraillette posée sur ses genoux. Le phosphore de la montre géante du tableau de bord indiquait deux heures. La voiture avait maintenant traversé l’Orénoque, qui grondait dans les bruits multiples de la nuit tropicale, bruissements d’insectes, appels d’oiseaux, chuchotements d’herbes froissées, crissements de branches cassées, moustiques que les essuie-glaces tartinent sur le pare-brise.

personne en ce siècle pervers qui puisse avoir ce qu'il veut,le juste ne pas plus se rassasier de justice que le voluptueux de volupté.nous sommes des exilés dans un désert,marchand dans les ténèbres,entourés de périls,obligé de nous nourrir a la sueur de nos fronts.

_ pierre... Tu te souviens ?
Pierre loutrel sur ses gardes crispe sa main sur son revolver .
_ jo Attia ! S,exclame t, il heureux.
Tu m'as l'air mal en point.
_ tu sais, les camps. Ça n,arrange pas un homme...
_ comment ça les camps,jo?
_ j, était à Mauthausen.
_ pourquoi on t,a déporté?
Attia le regarde stupéfiait.ainsi loutrel ne se souvient pas, que ses amis boni et Laffont, les patrons de la gestapo française l, ont arrêté.
_ ce sont tes amis qui me,m, ont expédié en Allemagne.
_ désormais dit loutrel tu n'as plus à te préoccuper de l, avenir.tu va travailler avec moi.