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Citations de Roberto Saviano (368)


La peur et le respect avancent main dans la main, ce sont les deux faces d'une même médaille: celle du pouvoir.
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L'amour est un trophée de la vie, il ne faut jamais hésiter à le brandir.
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Roberto Saviano
La faiblesse, c'est de se croire invincible.
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"C'est quoi un homme sans diplôme et avec un pistolet ?
- Un con avec un pistolet...
- Exact. C'est quoi un homme avec un diplôme et sans pistolet ?
- Un con avec un diplôme...
- Exact. Et c'est quoi un homme avec un diplôme et un pistolet ?
- Un homme, papa ! "

(p261)
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Rien n'est plus antimilitariste que le cri d'un blessé de guerre.
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Il était braqueur. Il faisait ça le samedi, tous les samedis, depuis pas mal de temps. Toujours sur la même route. La même route, à la même heure, le même jour. Car le samedi était le jour de ses victimes privilégiées : les jeunes couples. Et la départementale 87 était l'endroit où tous les jeunes couples du coin venaient pour s'isoler. Une route de merde, au bitume rapiécé, bordée de décharges sauvages. Chaque fois que j'y passe et que je vois ces couples, je me dis qu'il faut vraiment faire appel à toute la fougue dont on est capable pour passer un bon moment au milieu de cette désolation. C'est ici qu'Emanuele et deux de ses amis se cachaient, attendant qu'une voiture se gare et que ses phrases s'éteignent. Puis ils patientaient encore quelques minutes pour que le couple ait le temps de se déshabiller et, quand il était le plus vulnérable, ils surgissaient. Ils brisaient la vitre à coups de crosse et braquaient l'arme sous le nez du garçon. Ils les dépouillaient et passaient le week-end ainsi : commettant des dizaines de braquages, pour un butin de cinq cent euros.
Un butin minuscule, qui peut pourtant ressembler à un trésor.
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Le port est à l'écart de la ville, un appendice toujours présent dans l'abdomen de la côte dont l'infection n'a jamais provoqué de péritonite. Certaines zones désertes sont coincées entre la terre et la mer mais semblent n'appartenir ni à l'une ni à l'autre. Un espace amphibie, une mutation aquatique. De la terre battue et des ordures : des années de déchets poussés vers la rive par les marées ont formé une nouvelle couche. Les bateaux vident leurs latrines et nettoient leurs soutes, laissant couler dans l'eau une mousse jaune. On répare les hors-bords et les yachts, on purge leurs moteurs, jetant tout dans la poubelle marine. Et tout se concentre sur la côte, formant d'abord une masse molle puis une croute dure. Le soleil fait apparaitre tel un mirage une mer faite d'eau, mais en réalité la surface du golfe est aussi brillante que des sacs-poubelle en plastique noir. La mer du golfe ressemble à une immense baignoire remplie d'hydrocarbures, non d'eau, et bordée par le quai couvert de milliers de conteneurs multicolores telle une barrière infranchissable. Naples est entourée par une muraille de marchandises, des remparts qui ne protègent pas la ville : c'est au contraire la ville qui défend ses remparts.Nulle part on n'aperçoit les bataillons de dockers, ni la pittoresque populace des ports. On imagine le port comme un lieu bruyant, envahi par des foules frénétiques, par le va-et-vient d'hommes cousus de cicatrices et parlant des langues improbables. C'est au contraire le silence d'une usine automatique qui pèse sur lui. Il ne semble plus y avoir personne sur le port, et les conteneurs, les bateaux et les camions semblent animés par un mouvement perpétuel. Une vitesse qui ne fait aucun bruit.
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Si tu vends des motos, t'es un commerçant. Si tu flingues des types, t'es un tueur. Mais si tu fais les deux, alors tu commandes.
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(Saviano cite une lettre d'un jeune détenu)

Tous ceux que je connais sont soit morts, soit en prison. Moi, je veux devenir un parrain. Je veux avoir des centres commerciaux, des boutiques et des usines, je veux avoir des femmes. Je veux trois voitures, je veux que les gens me respectent quand je rentre quelque part, je veux des magasins dans le monde entier. Et puis je veux mourir. Mais comme meurent les vrais, ceux qui commandent pour de bon. Je veux mourir assassiné.
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Je suis un homme composite. Fragmenté. Multiple.
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Nicolas comptait sur une descente de police. Ç'aurait signifié une réaction, la preuve que la paranza faisait peur. Il en avait assez que dans les têtes des juges, des policiers et des carabiniers, la légende suivant laquelle les enfants ne peuvent pas exercer le pouvoir persiste, comme si commander était l'apanage des vieux parrains et des hommes mûrs. La maturité conduit à la peur, s'est dit Nicolas, la peur de mourir. Eux, les gamins, étaient seuls capables d'exercer le pouvoir au présent, ici, tout de suite, sans lendemain.
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Choisir de sauver la vie à celui qui doit mourir, c'est vouloir partager son sort, car ici la volonté ne fait pas bouger les choses. Aucune décision ne permet de résoudre un problème, aucune prise de conscience, aucune idée ni aucun choix ne peut donner la sensation d'agir de la meilleure des façons. Quoiqu'on fasse, ce sera une erreur, pour une raison ou pour une autre. C'est ça, la vraie solitude.
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Le voile de l’omerta s’était déchiré, car le silence qui garantit la protection a toujours une date d’expiration, c’est-à-dire le moment où la vie d’une personne est en danger.
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"L'amour est un lien qui se brise. La peur n'abandonne jamais."
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Ce sont de bons vivants, les Colombiens, ils ont en eux cette joie irrépressible qui est l'antidote au fatalisme.
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-Pour devenir un enfant j’ai mis dix ans. Pour te mettre une balle dans la tronche je mettrai pas plus d’une seconde.
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Si tu vends des motos, t’es un commerçant. Si tu flingues des types, t’es un tueur. Mais si tu fais les deux, alors tu commandes.
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Il est des lieux où le simple fait de naître est une faute, où le premier souffle et la dernière quinte de toux ont la même valeur, la valeur de la faute. Peu importe la volonté qui nous a guidés, peu importe la vie qu'on a menée. Ce qui compte c'est le lieu de notre naissance, celui qui figure sur notre carte d'identité. Ce lieu, seules les personnes qui y vivent le connaissent et, entre coupables, on s'identifie au premier coup d’œil. Tous coupables, tous absous. Pour ceux qui n'en viennent pas, en revanche, ce lieu n'est rien.
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Il est arrivé essoufflé à Castel dell'Ovo. Il étouffait, comme s'il était en train de se noyer. Il a monté les marches et s'est retrouvé sur le balcon. Il s'est appuyé contre le mur, les épaules collées au tuf, les genoux contre la poitrine et la mer devant lui. Un frisson de plaisir a dressé les poils sur ses bras. La mer. C'est d'elle qu'il avait besoin, l'antidote à ses pensées. Ce bleu inépuisable ne lui demandait rien et il ne pouvait rien lui demander. Ce n'est qu'en face de la mer qu'il réussissait à ne plus penser, à ne plus planifier, peut-être parce que ce vaste horizon lui permettait d'errer, loin de tout calcul.
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On pense toujours sont pour les adultes, mais plus jeune est la main qui manipule le chien, le chargeur et le canon, plus le fusil, la mitraillette le pistolet ou même la grenade est efficace. (…). Les armes sont faites pour les jeunes, pour les enfants. C’est vrai sous toutes les latitudes.
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