Citations de Risa Wataya (70)
La beauté, ce n'est pas seulement par petits bouts, le visage ou le corps, des gestes ou un sourire, c'est aussi conserver cette beauté même dans l'inconscient du sommeil.
La solitude me sonne dans la tête. Un son de clochette, très aigu, à me casser les oreilles. Pour que les autres ne le remarquent pas, je lacère une photocopie. Fines et longues lanières. Le bruit agaçant du papier qui se déchire couvre au moins celui de la solitude.
De nombreux petits écoliers japonais ont subi un traumatisme durable en voyant Le Tombeau des lucioles à la télé un jour de fin de vacances d'été, croyant qu'il s'agissait d'un film du même genre que les autres films des studios Ghibli, et c'est mon cas.
Il paraît que les hommes sont comme ça, ils pensent naïvement qu'une phrase interrogative est toujours une question.
J'étais exactement du même niveau que son supérieur qui l'avait ridiculisé en disant : Mais ici, c'est le Japon. Mais à partir de maintenant, ça allait changer. Je comprenais la différence de culture. Parce que maintenant, Ryûdai, j'allais l'aimer tout entier, y compris ce qu'il avait appris dans une culture étrangère. La pensée mondialisée chevillée au corps, j'allais devenir une fille qui lui correspond.
Ne pas vous laisser parler de ce que vous avez trouvé sur Wikipedia, c'est méchant.
Vivre en sacrifiant la nuit précédente pour me préparer au lendemain, ou vivre sans faire de différence entre demain et aujourd'hui ? Laquelle de ces deux façons de vivre me procurera la vie la plus dense, la plus pleine ? Toute paresseuse que je suis, moi aussi j'ai envie de vivre avec profit, même si je dois perdre du temps dans cette recherche, même si au bout du compte cela ne doit me mener qu'à une forme de masturbation égotiste.
Sûr que plus on en apprend sur l’érotisme, plus on s’aperçoit que c’est d’une variété sans bornes. C’est en se familiarisant avec les ténèbres que l’homme vainc sa peur et son incompréhension. Le monde en devient plus petit et plus mince. Pour éviter de se le prendre dans la gueule en devenant adulte, autant plonger de soi-même dans l’univers du sexe avant l’âge. Après, au moins on n’aura plus peur.
Cet échange de rien du tout me fait l'effet d'une eau rafraîchissante sur mon coeur assoiffé.
Le concept d'harmonie, le wa, auquel nous autres Japonais attachons tant d'importance, n'est peut-être pas basé sur une profonde sympathie mutuelle, mais sur l'apparence, sans doute. Notre gentillesse n'est extensible que jusqu'au point de nous éviter d'être considéré comme inhumain par les autres, et à avoir envie de nous ouvrir le ventre plutôt que de causer du désagrément à quelqu'un en dehors de notre famille, disons que cette gentillesse traduit un sentiment de lien social tacite, subtil et fonctionnel. Nous qui nous laissons porter sous le regard de notre culture, nous rejetons avec une extrême indignation toute personne qui ignore ces règles. L'indignation étant le verso du trouble émotionnel, et le rejet le verso de la peur.
Il n'y a rien de plus effrayant qu'une situation qui évolue hors de sa vue. Parce qu'alors on imagine des choses.
Incroyable la facilité avec laquelle la terre tremble. À croire que mon immeuble est bâti sur un flan caramel.
"Mais, si je m'efforce de m'effacer ainsi le plus possible, en même temps j'ai peur de m'apercevoir que j'ai complètement disparu."
J'étais en pleine confusion.
Tellement que je croyais que ma tête allait exploser. Ça faisait mal. Pour de vrai. Si ça n'avait pas été douloureux, je me serais entaillé les poignets. C'est étrange à dire, mais heureusement que mourir est pénible et douloureux, parce que si je n'avais pas eu peur d'avoir mal, j'aurais pu mettre un terme à ma vie pour une raison aussi stupide.
C'est un drôle de métier la vente. Plus on fait de suggestions aux clientes, plus on a envie de porter soi-même les vêtements. Bien sur, sur le moment, en parlant avec le client, on ne pense qu"à finaliser la vente, et on se dit, ça m'irait bien à moi aussi, et hop on a envie d'acheter la même chose. Se laisser convaincre par son propre boniment, décidément, il faut le faire!
Parce que la folie, c'est la partie honteuse de la vie, c'est pourquoi on ne la montre à personne. Parce que les humains aussi sont d'abord des animaux, alors on ne peut pas être tous les jours tous les jours tous les jours sous le contrôle de la raison, c'est juste pas possible.
S'il est vrai que l'avidité de l'Homme, toujours à tendre les mains vers les inaccessibles étoiles, est le moteur de son évolution, alors en temps qu'humaine moi-même sans doute continuerai-je à désirer toute ma vie.
Pour commencer, je perds mes chaussures à talons hauts. Porter des chaussures aussi instables, dangereuses, inconscientes, c'est évidemment se destiner à être la première victime de la sélection naturelle.
Et quelques rares fans solitaires, avec une étrange expression aux abois dans le regard. C'est la catégorie à laquelle appartient Ningawa.
Ou même pas, un simple petit affaissement des épaules, un léger hochement de tête suffira pour que germe en moi le sentiment d'avoir commis le crime d'avoir enchaîné le Petit Prince. Ichi est libre. Chaque seconde de chaque heure de chaque jour, il est libre. Et je ne peux pas aimer sa liberté insoumise.