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Citations de Risa Wataya (70)


Tous les jours, j’avais l’impression de vivre pour avoir quelque chose à raconter. Le silence me faisait peur, l’abîme d’eau froide du silence dans lequel sombrent les bateaux, et je mettais tout mon cœur à le combler par mes récits de ce qui m’étais arrivé la veille. Je me suis coupé le doigt, là. Hier soir, à la télé c’était marrant. Ce matin, mon poisson rouge est mort. Les événements de la journée ne suffisaient pas et l’eau du silence suintait de toutes parts.
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A la fin de la pause du déjeuner, je suis redescendue avec Ayaha par l'ascenseur, de la cantine au 8eme jusqu'à l'étage mode femmes au 3ème. A la frontière entre le couloir réservé aux employées et le plateau, une salutation et nous sommes entrées dans l'espace de vente. Aucun client ne nous regardait, mais c'est le règlement. Pas seulement par respect de l'étiquette, c'est aussi pour donner un tourne vis à notre mental, pour que nous rentrions dans notre rôle, chaque fois que nous passons des coulisses à la scène. D'autre part, tout employé qui se déplace doit transporter son porte-monnaie et son téléphone portable visibles dans un sac en plastique transparent, ce qui est sans doute une façon pour l'employeur de montrer avec ostentation qu'il contrôle d'une façon ou d'une autre la multitude des employés de l'énorme organisation qu'est le grand magasin.
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Quand ça tremble, la majorité des Tôkyôïtes se contentent de dire :《Ah tiens, encore un...》, s'immobilisent un court moment, puis reprennent leur vie quotidienne dès que c'est fini, mais moi, je reste figée sur place une éternité.
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-(...) Allez, Asako, ne t'inquiète de rien et repose-toi. Tu n'as qu'à prendre le temps qu'il faut pour réfléchir et trouver en toi-même la réponse à ton problème...
Kôichi prononce sa dernière phrase avec toute l'emphase requise, décorée d'un grand sourire. Un gentil pacifiste lui-aussi...Les garçons ne sont pas moins malins que les filles en l'occurrence, et il est plutôt mignon, Kôichi, quand il se donne du mal pour détourner une rivale potentielle des révisions...
Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que, sous prétexte de fatigue, j'ai déserté la guerre des examens.
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Je préfère encore avoir l’air de choisir volontairement la solitude, et c’est depuis ce jour que j’ai pris l’habitude de manger à côté de la fenêtre. Je pioche dans les différents mets qu’a préparés ma mère, qui est loin de se douter que je mange ainsi seule, avec mes baskets à moitié déchaussés qui se balancent au bout de mes orteils. De l’autre côté du rideau, la salle de classe est en pleine animation. Mais de ce côté-ci, seul résonne le bruit puéril de mes baguettes en plastique contre le fond de la boîte.
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Je sens à nouveau cette fameuse envie qui monte en moi et vient troubler mon cœur comme la vase trouble l'eau quand on jette une grosse pierre dans une rivière peu profonde.
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Je veux que quelqu’un délie un à un tous les fils noirs qui sont pris dans mon cœur comme on détache un à un les cheveux dans un peigne, et les jette à la corbeille. Je voudrais que les autres répondent à mon attente, mais je ne suis même pas capable de penser à faire quelque chose pour quiconque.

Combien de fois ai-je été obligée de retenir un rire depuis que je suis au lycée ? Rire c’est baisser sa garde, et il faut un grand courage pour baisser sa garde quand on est seul.


Si je m’efforce de m’effacer ainsi le plus possible, en même temps j’ai peur de m’apercevoir que j’ai complètement disparu.
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Quatrième de couverture : "L'étrange début dans la vie d'Asako, lycéenne de terminale qui a déserté la guerre des examens, et de Kazuyoshi, un petit génie de l'informatique de dix ans, qui se lancent tous les deux dans la gestion d'un site de conversations pornographiques sur Internet. Après avoir fait le tour des dangers et des mensonges du monde virtuel, Asako et Kazuyoshi retourneront à la solitude fondamentale de l'enfance face aux adultes et à l'avenir.



Ecrit à dix-sept ans pendant ses vacances d'été, le premier roman de Wataya Risa : un subtil composé d'innocence et de perversité, d'allégresse et de désespérance."
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Prendre le désespoir au sérieux, ça fait mal. C'est comme cogner contre les rochers d'une grotte toute noire et n'entendre qu'un son creux. On sait que seul nous répondra ce son creux et éteint, mais on continue à frapper.Quand on aime vraiment quelqu'un, on ne peut pas fermer ses oreilles au son du désespoir.
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La seule méthode que nous connaissons pour réparer un lien brisé est soit d'éliminer celui qui ne respecte pas les règles, soit de fuir. Nous ne considérons pas le débat, aussi approfondi soit-il, comme un moyen efficace. La communauté existe dans la mesure où nous vivons tacitement sous le regard les uns des autres.
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Après un grand choc, c'est comme un rocher qui a dévalé la pente et vous écrase la poitrine. La personne qui se retrouve brusquement sous le rocher essaie de toutes ses forces de s'extirper de là-dessous, fait tout ce qu'elle peut pour sortir de cette situation. Même les insectes, pris entre deux doigts, essaient désespérément de s'enfuir. C'est dans la nature de tout être vivant de se débattre pour s'en sortir quand on est coincé.
Mais que faire quand le rocher ne veut pas bouger ? Ma solution à moi, c'est de ne pas trop réfléchir. Je vois bien l'existence d'Akiyo du coin de l'oeil, mais je fais comme si je ne la voyais pas, et je continue de sortir avec mon Ryûdai chéri sans rien changer.
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Çà me rappelle le club de volley au collège. Mais c'est fini pour moi, les sports collectifs. Physiquement, je ne pourrais plus. Depuis que j'ai découvert le plaisir de l'effort solitaire de l'athlétisme, je ne pourrais plus supporter la promiscuité de ces échanges de regards entre équipiers.
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Et pour venir ici, il a bien fallu que j'emprunte tout le couloir et que je descende les escaliers, pourtant je ne m'en souviens pas. Ca, c'est parce que je ne regarde que moi, en fait. Au lycée, je me parle toute la journée à moi-même dans ma tête, c'est pour ça que le monde extérieur est devenu si lointain.
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C'est pour ça que je ne supporte pas ces adultes aux cheveux blancs qui savent toujours "être cools" qui acceptent toujours tout. C'est à devenir comme ça que ça sert, de vivre jusqu'à leur âge ?
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Pourquoi faut-il que je perdre une chose pour m'apercevoir de son importance ? D'ailleurs je ne la possédais même pas vraiment. Dans ma tête Ni était à moi, mais au moment de mourir, chacun meurt seul sans rien emporter avec lui.
Tout compte fait, un être humain ne possède rien totalement. Alors de quel droit me croyais-je assurée de l'amour de Ni et pouvais-je me reposer sur l'idée qu'il me poursuivrait pour l'éternité ?
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Quand personne ne vous vient à l'esprit, on se sent seul. La solitude réelle, celle de vivre seule sans copain, celle de n'avoir personne à voir le week-end, je l'avais supportée, parce que je n'étais pas seule dans ma tête.
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Je veux être reconnue. Je veux qu’on m’accepte. Je veux que quelqu’un délie un à un tous les fils noirs qui sont pris dans mon coeur comme on détache un à un les cheveux pris dans un peigne, et les jette à la corbeille. Je voudrais que les autres répondent à mon attente, mais je ne suis même pas capable de penser à faire quelque chose pour quiconque
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À l'école primaire, on nous faisait chanter《Si le monde entier souriait, nous serions tous amis, donnons-nous la main pour faire une ronde》, mais j'avais senti instinctivement que la réalité était plus proche du Tombeau des lucioles.
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A propos de se couper les cheveux pour repartir d'un bon pied, ça fait exorcisme, on se débarrasse de l'impur et tout, ça fait joli, mais en fin de compte c'est juste de l'automutilation. On souhaite fortement couper le moi sali par le passé, renaître à un moi nouveau. En fin de compte, c'est se refuser tel qu'on a été jusqu'à maintenant, alors se couper les cheveux, ça semble un acte très quotidien, mais en fait c'est un acte très lourd d'auto-négation. Avoir un désir fort de changer et passer à l'acte est l'expression d'un désir de tuer le moi qui existait jusqu'à cet instant. Quantité de filles ne doivent leur salut qu'au fait que le sang ne circule pas dans les cheveux.
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Personne n'est prêt à reconnaître qu'il a fait une erreur, s'est trompé de chemin. Pour vivre, on a besoin de la certitude, même totalement infondée, qu'on a raison. Même si, dans son for intérieur, on sait qu'on est ridicule.
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