Réjean Girard

Le Nord-du-Québec forme une région administrative d’une superficie de 839 696 km2 ou 718 228,6 km2 en terre ferme, ce qui représente 55 % du Québec. Il s’agit d’un immense territoire qui se distingue par ses richesses naturelles (mines, forêt, eau, vent, flore, faune...), longtemps isolé, mais dont l’accès est de plus en plus facile. L’objectif du présent chapitre consiste à une présentation simplifiée de ses principales facettes. En premier lieu, quelques perceptions et représentations du Nord québécois seront exposées. Puis suivront différentes considérations sur l’environnement de ce territoire : son histoire géologique, son climat, ses ressources naturelles (eau, minerai, forêt, sol, faune, flore et paysage).

Notre Ouest à nous, en nous référant à la population du sud du Québec, c’est le Nord, pour reprendre un propos du géographe Christian Morissonneau. Celui-ci montre ainsi l’importance de la frontière nord, la volonté de percer plus au nord. Il s’agit bien évidemment d’un Nord qui représente une réalité différente de celui de la région administrative du Nord-du- Québec et d’un Nord qui déborde le Québec, mais voilà : le désir d’aller plus au nord reste une constante, même si les objectifs recherchés ont pu évoluer au fil du temps.

Des mécènes anglais financent sa recherche du passage du Nord-Ouest en 1610. Il [Henry Hudson] navigue à bord du Discovery jusqu’en Islande et pénètre dans le détroit d’Hudson au début de juin, gouvernant son petit navire dans la brume et à travers les glaces, et [...] pénètre dans la baie James, lieu désolé, louvoyant futilement à la recherche d’une ouverture vers les îles aux épices. Il tire le Discovery à sec et passe un morne hiver, probablement au bord de la rivière Rupert.

Alors qu’on croyait que la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, signée en 1975, tirerait une conclusion acceptable sur les négociations entre les Autochtones et le gouvernement, elle n’ouvre en fait qu’une seconde période des rapports tendus entre les deux partis, car les nouveaux élus autochtones estiment avoir été trompés. La Paix des Braves, en 2002, met fin aux échanges, cette fois à la satisfaction des nations autochtones.

Peu d’endroits sur la terre ont totalement échappé à l’occupation humaine, même si les conditions étaient parfois peu invitantes, comme dans certaines parties du continent nord-américain. Le Nord et surtout le Grand-Nord québécois ont fait partie des zones conquises par les sociétés humaines. Aujourd’hui, les technologies aidant, les limites de l’occupation semblent toujours repoussées, mais sans faire oublier les conditions difficiles.

Au cours des années 1950, des familles d’Inukjuak (sur la côte est de la baie d’Hudson) et de l’île de Baffin ont été déplacées vers des terres éloignées et situées beaucoup plus au nord (île d’Ellesmere, Arctique septentrional) pour répondre au besoin non avoué du gouvernement canadien d’étendre sa souveraineté dans tout l’Arctique.