Cuba, années 50. Fidel Castro et sont frère Raul sont de jeunes révolutionnaires ambitieux, encore en arrière plan dans des forêts tropicales fort humides. Début 1959, ils réussissent à renverser le président Batista, et depuis, ils sont toujours là...
Canne à sucre, nickel, le pays est riche, mais bien des hectares sont aux mains de compagnies américaines. Les expats vivent en cercle fermé, "chacun restait entre soi. Les Américains avec les Américains, les Cubains avec les Cubains, les Jamaïcains avec les Jamaïcains." Aux uns les cases insalubres, aux autres les superbes villas. Une poudrière.
Ce roman superbement construit fait la part belle aux personnages, sans s’appesantir à donner une leçon d'histoire. Par les yeux des jeunes Everly ou KC, des Américains aux épouses oisives tentées par l'alcoolisme, et de l'aventurier Maurel insensiblement épris de la danseuse "zazoue" Rachel K., se déroule une décennie capitale pour Cuba. Forcément, cela se terminera par l'évacuation des Américains et l'histoire laissera un goût certain de nostalgie.
Maurel sert de conseiller aux rebelles
"Il n'avait rien contre le culte de la nature, le fait d'enraciner une cause politique dans la factualité de la terre. Mais les habitudes rurales des rebelles étaient la paresse et l'oisiveté en lieu et place de la discipline. Personne n'était jamais volontaire pour des marches de nuit, comme adoraient faire les Allemands au camp de Wildflecken. Personne n'était partant pour une baignade vivifiante à l'aube dans un torrent de montagne glacé. Ils avaient peu de goût pour la discipline en elle-même et la transcendance qu’elle promettait. "
L'humour a donc aussi sa place dans ce roman, surtout aux dépends des Américains, d'ailleurs, y compris dans leurs différences de milieux, avec les familles Sites et Allain.
Au final, un roman au charme certain, à lire à son rythme, laissant parler les diverses voix.
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