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3.79/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Quentin Mugg est policier spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d’argent sale.

Il a été capitaine de police à l’Office central pour la répression de la délinquance financière (OCRGDF) de 2005 à 2015.

Ancien de la DST, après avoir créé le groupe de lutte contre le financement du terrorisme au Centre européen de lutte contre le terrorisme, il dirige aujourd’hui le groupe de coordination anti-drogue à Europol, l’agence européenne de police criminelle.

Il a initié et dirigé les enquêtes "Virus", "Rétrovirus" et "Cedar", qui ont abouti à des saisies records et de lourdes condamnations de 2012 à 2019.

Twitter : https://twitter.com/quentinmugg?lang=fr

Source : amazon
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Quentin Mugg | « Argent sale : la traque » | Ed.Fayard


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La fraude fiscale sape la démocratie et alimente la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions. Ses effets délétères sont sous-estimés.
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Nous avons démarré l'enquête sur les brisées des trafiquants de cannabis, qui nous ont conduits aux collecteurs de l'argent de la drogue, puis à cette famille de banquiers et gérants de fortune genevois. Et nous voilà sur la trace de dizaines de fraudeurs fiscaux millionnaires, qui se sont longtemps cru à l'abri en Suisse.
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Quentin Mugg
Ce fric, né sous X, est en quête d'un acte de naissance. Et on se bouscule pour l'adopter. Pour l'essentiel, tout le monde s'en moque. Pas nous. Traquer l'argent sale, le pognon du trafic, les fruits de la corruption ou les bénéfices de la fraude, c'est la mission de mon unité.......
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Les sommes issues du trafic de stupéfiants sont, par définition, difficiles à évaluer. En France, l’une des études les plus sérieuses sur le sujet émane de Christian Ben Lakhdar, chercheur à l’université de Lille. C’est sur la base de ses calculs que, depuis mai 2018, l’Insee intègre au PIB le produit estimé de la vente de drogues : 2,7 milliards d’euros, dont la moitié proviennent du cannabis. Cela représente 0,1 % du PIB de la France. De nouvelles évaluations récentes évoquent aujourd’hui la somme de 3 milliards d’euros par an uniquement pour le cannabis.
Christian Ben Lakhdar a participé avec Nacer Lalam et David Weinberger à la rédaction d’un rapport sur ce sujet pour la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, qui montre l’ampleur de cette économie souterraine. Il y aurait en France cent trente mille petits revendeurs de cannabis dans les rues, qui travaillent pour un millier de chefs de réseau, avec entre les deux toute une pyramide de grossistes et semi-grossistes. Au total, le cannabis ferait vivre 236 000 personnes. Un trafic rentable pour les chefs de réseau, dont le bénéfice net est estimé à 384 000 euros chacun, beaucoup moins pour les petites mains. Le trafic de cocaïne, beaucoup plus concentré, concerne environ 52 000 personnes.
Dans son calcul du PIB, l’Insee détaille la culbute opérée par les trafiquants. Le cannabis, produit principalement au Maroc au prix de 450 euros par kilo, est acheté par les grossistes, à son arrivée à la frontière française, 1 500 euros le kilo, puis revendu au consommateur 6 500 euros le kilo.
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Une heure et demie plus tard, Marco ressort, son sac à dos vide aplati sur ses omoplates. Nous restons en planque, au pied de l’immeuble. Il est presque 17 heures quand le cash ressort à son tour, dans un splendide attaché-case en cuir de crocodile noir, à la poignée duquel s’agrippe l’avocat. C’est ça le blanchiment. Respecter le dress code et savoir changer de tenue pour ne pas être vu. De la Seine-Saint-Denis à l’avenue Montaigne, du MacDo au cabinet d’avocat, il a fallu vingt-quatre heures à l’argent sale pour s’embourgeoiser.
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Dans la culture marocaine, le métier de changeur a toujours existé sous l’appellation de saraf. Tout le monde a recours à leurs services pour effectuer des transferts d’argent, de façon plus souple et à des tarifs plus avantageux que dans une banque officielle. Contrairement à chez nous, cette activité n’est pas connotée comme souterraine ou malsaine. Le saraf est « le » personnage clé du blanchiment de l’argent de la drogue. Il tient sa réputation de sa capacité à entremettre. Il sait où trouver du cash, qui veut s’en débarrasser, qui en a besoin, comment le transférer d’un pays à un autre, comment le transformer et le vendre. Il connaît la provenance et la destination de l’argent. À l’origine, le mot arabe saraf signifie donc « changeur ». De nos jours, il est un opérateur de compensation informelle. On l’appelle aussi hawaladar, du mot arabe hawala, qui désigne le transfert de fonds par compensation. L’hawala est une pratique ancestrale, apparue au Moyen Âge pour faciliter les échanges des commerçants arabes et indiens, le long des grandes routes commerciales qui traversaient les pays et reliaient les continents.
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Pour bien comprendre l'effet des saisies, il faut les appréhender avec les yeux des criminels. Pour eux, un séjour en prison est ennuyeux, mais fait partie des risques du métier. En revanche, perdre le produit d'années d'efforts devient vite contraignant. Comment redémarrer le business ? Comment rembourser les créanciers ? Comment maintenir son prestige ?
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Le cash n'a pas de passé. On ne sait pas d'où il vient, par où il passe, sa destination reste un mystère.
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Quentin Mugg
Le problème dans le genre d'enquête qui nous concerne, c'est qu'à voir valser les millions, on finit par perdre toute notion de la valeur de l'argent. Notre groupe ne considère l'argent qu'en termes de preuves. Beaucoup d'argent: grosse preuve; peu d'argent: petite preuve.
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Cette enquête, partie des vendeurs de shit des cités de la région parisienne pour finir dans les luxueux immeubles de l’avenue Montaigne, en passant par les souks de Casablanca et les banques de Genève, a mis en lumière des passerelles insoupçonnés entre dealers, banquiers, notables, trafiquants internationaux et fraudeurs fiscaux. Tous dépendent les uns des autres, parfois sans même en avoir conscience
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