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Citations de Pierre Pevel (823)


Pierre Pevel
Pour moi, le dragon est ce que l’ail est à la cuisine méditerranéenne : j’en mets partout.

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Imaginez des nuées d'oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame ; imaginez que, sur les Champs-Elysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée ; imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square ; imaginez des saules rieurs qui s'esclaffent ; imaginez des chats ailés, un rien pédants, discutant philosophie ; imaginez le bois de Vincennes peuplé de farfadets sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemises, la casquette de guingois et le mégot sur l'oreille ; imaginez la Tour Eiffel bâtie dans un bois blanc qui chante à la lune ; imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les insectes au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants ; imaginez des chênes centenaires, et sages, et bavards ; imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont ; imaginez la Reine des Fées allant à l'opéra dans une Rolls-Royce Silver Gost ; imaginez...
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On s'émerveille volontiers de la faculté qu'ont les chats à être discrets. Leur habileté à se faire remarquer est cependant tout aussi étonnante. lls sont là. Ils ne font rien d'autre qu'être là et attendre et pourtant - par le seul effet de leur volonté, semble-t-il - ils attirent à eux toute l'attention possible.
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La promesse de l'aube faisait déjà pâlir l'horizon. Mais Paris dormait encore et la nuit n'était nulle part ailleurs plus souveraine que dans le grand cimetière du Père-Lachaise. Là régnait une obscurité silencieuse et immobile qui semblait ne jamais devoir finir. Caressés par la lueur des étoiles, les tombeaux et caveaux dessinaient un désordre de silhouettes ténébreuses livrées aux ronces, aux lierres, aux mousses, aux herbes folles. Des arbres nombreux dominaient ce dédale, des arbres dont les racines avaient au fil des ans bousculé les croix, incliné les stèles et fendu la pierre de monuments oubliés. Très mal entretenu, le cimetière de l'Est - c'est le nom officiel du Père-Lachaise - devenait dès le soir un royaume funèbre et désolé dont la quiétude apaisait moins qu'elle n'oppressait.
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L'innocence est toujours la première victime de la guerre.
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On amarra le navire à un vieux quai de pierre avant de descendre la passerelle. L'endroit était désolé, traversé par des rafales de vent hurlantes. Quatre soldats débarquèrent et attendirent au garde-à-vous sous l'orage qui éclaboussait leurs casques et leurs plastrons d'armure damasquinés. Un jeune homme les rejoignit. Il avait l'épée au côté, portait un large manteau dont la capuche dissimulait son visage. Suivi de son escorte, il alla jusqu'à la falaise d'un pas pressé et, par un escalier creusé dans la roche, entreprit de monter vers la forteresse qui coiffait l'île.
Ses sinistres remparts prolongeant la falaise contre lesquelles se fracassaient les vagues, Dalroth se dressait, massive et menaçante dans la tourmente des vents hurlants et des pluies diluviennes, illuminée et comme surgie du néant chaque fois que la foudre ouvrait une saignée écarlate dans le ciel nocturne.
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Respectant un itinéraire choisi avec soin, il profitait encore du système d'éclairage nocturne imaginé par M. de La Reynie, le célèbre lieutenant de police du roi Louis XIV. Trente ans s'étaient avérés nécessaires à son installation et, désormais, quelques milliers de lanternes espacées pendaient à des cordes tendues en travers des rues. Elles étaient massives, en verre et tôle de fer, abritaient chacune une chandelle en suif d'un quart de livre qui brûlait quatre heures durant. Par mesure d'économie, on ne les allumait qu'aux mois d'hiver, vers 8 heures, de sorte qu'elles s'éteignaient peu après minuit sans être remplacées. Et encore n'illuminaient-elles que les principales artères de Paris. Partout ailleurs, c'étaient les ténèbres jusqu'à l'aube.
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- En politique, mieux vaut ne pas trop s'inquiéter des raisons qui motivent chacun. Seul le résultat compte, non ? Qu'importe si tel est guidé par l'intérêt et tel autre par l'ambition, s'ils parviennent à s'entendre ? Plutôt que de sonder le cœur des hommes, mieux vaut mesurer ce qui ressortira de leurs actes et ne pas trop faire la fine bouche. En politique, je doute que quoi que ce soit ait déjà été fait pour le bien commun par bonté d'âme.
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La mémoire est un ciment solide. Si solide et durable que la nostalgie survit parfois longtemps à l'amitié. Elle peut même s'y substituer et nous tromper. Combien de fois nous sommes-nous aperçus trop tard que rien ne nous attachait désormais à tel ou telle, sinon le souvenir d'une époque évanouie ? Quand cette idée frappe, douloureuse, le temps paraît faire un bond et nous nous découvrons subitement face à un étranger que les hardes de sentiments défunts ont cessé de déguiser. Cela, plus que les ans, fait que l'on vieillit. L'âge est le catalogue de nos désenchantements intimes.
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Griffont prit son temps, la dégustation d'une bonne absinthe débutant avec le rituel de sa préparation. D'abord, verser une dose d'absinthe dans le verre. Poser l'indispensable cuillère percée sur le verre. Placer sur la cuillère un morceau de sucre blanc qui non seulement adoucira l'absinthe, mais en relèvera le goût. Passer ensuite à l'étape la plus délicate de la préparation et verser lentement, en un filet, goutte à goutte si possible, de l'eau très fraiche dans le verre. Pourquoi cette délicatesse ? Afin de permettre à l'absinthe de libérer toutes ses saveurs et de se troubler correctement […]
Ce fut une absinthe idéalement dosée, troublée et sucrée qu'il proposa à la baronne et qu'elle dégusta en gardant la première petite gorgée en bouche quelques secondes, de manière à en apprécier toutes les saveurs. Après ça, Griffont et elle ne se pressèrent pas, conscients qu'une bonne absinthe évolue, vit, se développe dans le verre et qu'elle révèle de minute en minute des richesses nouvelles. Faire durer un verre d'absinthe est un délice de fin palais.
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Un voile de tristesse ternit son regard.
Deux mois s'étaient écoulés depuis que sa mère était venue la chercher dans la villa Livia. Elle allait mieux. Elle dormait et, même si elle n'en avait pas toujours le goût, elle mangeait. Il lui arrivait de rire et d'oublier. Quant à la blessure de son amour assassiné, elle la faisait encore souffrir mais au moins ne saignait-elle plus. Résignée à vivre, elle avait compris qu'il lui resterait à l'âme comme une cicatrice, comme une callosité sensible qui, chaque fois que la mémoire l'effleurerait, lui provoquerait un frisson secret et réveillerait des souvenirs heureux, malheureux, doux-amers, insupportables et délicieux.
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Vous en saurez toujours assez si votre adversaire en sait moins que vous.

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Il n'y a pas plus agaçant que ces intuitions de savoir quelque chose qui nous échappent dans l'instant. Cela fait comme une démangeaison à la mémoire et gratter ne sert à rien.
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Portant deux doigts énormes à sa casquette, l'ogre le salua d'un sourire qui se voulait chaleureux mais restait intimidant. Quel que soit l'air de bonhomie affiché, deux mètres cinquante de muscles compacts, un sourcil telle une épaisse chenille noire velue et une double rangée de dents pointues propices à déchirer la chair produisent immanquablement un sentiment mitigé.
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Ils se garèrent à l'ombre d'un marronnier qui fumait la pipe et laissèrent la Spyker sous la garde de Lucien. L'automobile, déjà, attirait des fées-lucioles curieuses et mutines. Isabel et Griffont continuèrent à pied, Azincourt trottant dans leurs jambes.
Digne et fière, la baronne était plus émue qu'il ne semblait. Après toutes ces années, arpenter les rues de sa ville natale ravivait le souvenir. Ses yeux d'ambre fauve où étincelaient des éclats d'émeraude s'embuèrent ; elle avait la gorge serrée. Lorsque l'on vit poindre, au hasard des rues étroites et pavées, les premières tours du palais au-dessus des toits d'ardoise, Isabel prit la main de Griffont et se raidit un peu. Lui, par pudeur, ne parla pas, de sorte qu'ils pénétrèrent en silence dans la magnifique bibliothèque envahie de lumière et de verdure. L'instant avait quelque chose d'à la fois intime et solennel, car c'était là, sous les hauts plafonds de cette cathédrale dédiée aux arts, au savoir et aux livres, c'était là que, véritablement, battait le cœur de l'OutreMonde.
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- Sais-tu que j’ai souvent pensé à toi durant ces cinq années ?
- Vraiment ? Étais-je habillée ?
- Parfois !

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- Je pourrais coller mon oreille contre la porte et écouter.
- Non, vous ne pouvez pas.
- Pourquoi ?
- Pour la raison que je vous l’interdis et que je vous en empêcherai.
- Oui, évidemment. C’est une excellente raison.

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Si tu ne vois pas le piège, c’est que tu es déjà tombé dedans.
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- Tout sonne mieux en latin. À croire qu'ils ne s'exprimaient qu'avec des proverbes et des devises, sous Cicéron.
- Je pense que c'est la toge qui fait ça. Quand on a les mollets à l'air, on a tout intérêt à donner dans le sentencieux si on veut être pris au sérieux.
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- C’est fou le nombre de problèmes que l’humanité peut s’inventer au nom de principes imbéciles. Comme si la vie n’avait pas assez d’imagination…
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