À Mersenne (LL, 13 décembre 1635, n° 82) : « S’agissant de la discipline des choses célestes, ils ont l’habitude de poser de pareille manière des hypothèses pour la discipline des choses célestes telles qu’ils n’affirment pas que les concentriques, les épicycles, les déférents, les équants et ce genre de choses sont comme ils les posent ; et ils le font cependant, parce que le calcul mathématique se comprend et procède par là. » Dans l’astronomie antique, les excentriques et les épicycles sont des cercles imaginaires qui expliquent les irrégularités des mouvements apparents des planètes. Substitués aux homocentriques d’Aristote, les excentriques sont des cercles dont le centre ne coïncide pas avec le centre de la Terre et de l’univers. Les épicycles sont de petits cercles dont le centre se déplace sur la circonférence de cercles plus grands, dits cercles déférents. Les planètes se déplacent à leur tour sur la circonférence des épicycles. On calcule grâce à eux les mouvements des planètes, du Soleil et de la Lune en réglant les diamètres et les vitesses des grands cercles et des épicycliques. Les ellipses de Kepler éliminent tout cet échafaudage. Dans Istoria e dimostrazioni (Rome, 1613), Galilée reproche à Scheiner de considérer « les excentriques, les déférents, les épicycles, etc., comme si c’étaient des choses véritables, réelles et distinctes. Elles ont été supposées par les purs astronomes pour faciliter leurs calculs, mais ne sont pas à considérer comme véritables, réelles et distinctes aux yeux des astronomes philosophes qui, au-delà du souci de sauver par n’importe quel moyen les apparences tentent de rechercher la vraie constitution de l’univers, car une telle constitution existe, et elle est unique, véritable, réelle et ne peut être autrement qu’elle n’est, et en raison de sa grandeur et de sa noblesse, on doit la considérer comme plus haute que toutes les autres questions accessibles aux entendements spéculatifs ».
Devise de Gassendi ; " Aude sapere " " Ose savoir "