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Citations de Philippe de Baleine (14)


On ne peut sauter au-dessus de ses testicules (proverbe baoulé)
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Les enfants sont la Sécu des vieux en Afrique.
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Cavalerie.

Il l'appelait souvent :
- Mon petit cheval...
De fait elle avait le visage et le nez long, la bouche grande, les dents proéminentes. Charmante malgré tout, mais l'air d'un cheval à n'en pas douter.
" Mon petit cheval " par-ci, " Mon petit cheval " par-là, l'idée encore vague, ne tarda pas à s'insinuer en lui.
Un jour qu'elle cirait le plancher à quatre pattes, il joua à la chevaucher.
- Hue ! dit-il.
De ce moment-là, il ne se lassa pas de la voir dans cette position. Il exigea bientôt qu'elle se déplaçât ainsi dans l'appartement.
Il toléra un temps qu'elle reprît la station debout pour faire les courses. Bientôt il ne le supporta plus. Il fit les courses lui-même.
[..................................................]
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Philippe de Baleine
Heuliez soupira. Quelles combinaisons ne fallait-il pas échaffauder pour obtenir la chose la plus naturelle du monde sous d'autres cieux : que les gens fassent leur travail !
(p. 163)
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Hélas, le climatiseur était en panne. Il ne se trouvait plus à Conakry d’artisan qui sût le réparer. La boutique de l’unique électricien spécialisé avait été nationalisée à la terrible époque de la dictature, et le directeur qui avait été désigné pour la gérer n’entendait rien à l’électricité. On n’enseignait pas ses mystères à la faculté des lettres dont il était un brillant lauréat, expert en linguistique. En revanche, il était du clan du dictateur, ce qui avait été décisif. Il laissa la boutique à des apprentis qui la pillèrent, l’anéantirent et, riches de son matériel s’installèrent à leur compte.
-- Mais aucun d’eux ne saurait pénétrer les secrets de mon vieux climatiseur, soupira le directeur du chemin de fer, et les pièces détachées leur manqueraient de toute façon. (p. 95)
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Philippe de Baleine
Hélas, le climatiseur était en panne. Il ne se trouvait plus à Conakry d'artisan qui sut le réparer. La boutique de l'unique électricien spécialisé avait été nationalisée à la terrible époque de la dictature, et le directeur qui avait été désigné pour la gérer n'entendait rien à l'électricité. On n'enseignait pas ses mystères à la faculté des lettres dont il était un brillant lauréat, expert en linguistique. En revanche, il était du clan du dictateur, ce qui avait été décisif. Il laissa la boutique à des apprentis qui la pillèrent, l'anéantirent et, riches de son matériel, s'installèrent à leur compte.
-- Mais aucun d'eux ne saurait pénétrer les secrets de mon vieux climatiseur, soupira le directeur du chemin de fer, et les pièces détachées leur manqueraient de toute façon. (p. 95)
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-- Les forêts détruites, c'est l'assèchement du climat poursuit mon interlocuteur. L'assèchement du climat c'est la mort des plantations de cacao qui ne prospèrent que sous des pluies abondantes...
-- Peut-être, suggéré-je, les paysans pourraient-ils être convaincus d'arrêter les défrichements et de se limiter à leurs champs, tels qu'ils sont aujourd'hui ?
-- Impossible pour deux raisons : la sécheresse va réduire leur récolte, et le prix que leur donne le gouvernement pour leur cacao ne pourra être maintenu. Pour maintenir leur niveau de vie, ils n'auront qu'une solution : étendre leur plantations.
-- Ne pourraient-ils, au lieu d'étendre leurs champs, en améliorer le rendement ?
Mon agronome secoue la tête d'un air accablé.
-- Tout le problème est là. La façon qu'ont les paysans ivoiriens de cultiver leur cacao s'apparente plus à l'économie de cueillette qu'aux méthodes de l'agriculture moderne. Pourquoi voulez-vous qu'ils aillent s'embarrasser de productivité, de traitements phyto-sanitaires, d'élimination des mauvaises herbes, de rajeunissement des plants, alors qu'il leur suffit, lorsque le prix ou le rendement baissent, d'étendre leurs plantations pour maintenir leur revenu.
-- Et pourtant, le remède serait de réduire les surfaces en augmentant la productivité.
-- C'est exactement le contraire qui se produit. Les rendements des plantations de cacao de la Côte d'Ivoire sont en baisse et se tiennent entre trois cent et cinq cent kilos à l'hectare. Pendant le même temps, les planteurs malais obtiennent une tonne et plus à l'hectare.
Ces chiffres me font frémir. Comment la Côte d'Ivoire peut-elle rester compétitive ?
-- Elle ne l'est plus s'exclame mon agronome. La preuve : les planteurs malais s'estiment satisfaits du prix actuel de 10 F le kilo.
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Une secte [...] Une histoire d'homme panthère [...] J'étais en déplacement dans la forêt. C'était dans les années 40 [...] "Je vais t'envoyer une autre petite femme, la propre nièce à moi, mais elle est un peu jeune encore. Il ne faut pas la toucher parce-que ça vas la gaspiller" [...] La gamine qui avait peut-être onze ans [...] Je m'attache beaucoup a elle. Comme une fille plutôt que comme une fiancée. [...] elle seras absente que deux jours me promet-elle [...] la petite a été enlevé par un homme panthère [...] Nous faisons notre entrée solennelle dans le village et tombons sur un étrange spectacle. Sur la place principale, la foule moleste à coups de pied un homme affalé. Une femme lui déverse des cendres sur la tête. Une autre urine sur son ventre. "C'est le chef du village" [...] Ils avaient pris leur chef comme bouc émissaire et espéraient que le spectacle de son châtiment m’adoucirait [...] J'ordonne que toute la population du village, sous la surveillance de mes hommes, entreprenne une grande battue [...] je tombe sur une boule sanglante. C'est un morceau d'os sur lequel adhère encore un peu de peau. De peau humaine ! Je reconnais une rotule. J'ai le cœur qui chavire. Encore un peu plus loin, je tombe sur la tête de la petite, posée sur un tertre. Elle avait été coupée très haut. Le crane était ouvert. La cervelle manquait. Plus loin il y avait son corps grand ouvert. [...] trois guérisseurs - ou sorciers [...] "c'est vous qui allez trouver l'homme qui a manger la femme du blanc [...] Si vous ne me trouvez pas cette homme là, je vais vous chasser comme on chasse la viande. [...] "Ils amènent l'homme-panthère !" [...] On me présente ce qu'on a trouvé dans ses bagages [...] Du premier jaillis une boule blanche striée de rose: la cervelle de la petite mêlée à de la terre de kaolin [...] un "médicament" très efficace, parait-il, contre la stérilité. [...] Dans le second paquet, le sexe de la fille semé de dents d'écureuil volant [...] un "médicament" pour la chasse [...] J'ai alors ordonné qu'on attache cette canaille à un arbre et qu'on le déchire à coups de chicotte.
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Le président agita une main exténuée.
-- Inutile ! Maître, inutile ! Je vous crois sur parole. En somme les doubles des accusés se sont, peut-être à leur insu, déguisés en hommes-crocodiles et ont assassiné ces malheureux policiers. Heureusement, votre excellent sorcier réussissait à récupérer l’âme, ou le double si vous voulez, des victimes et leur a rendu leur apparence humaine, ce qui est un jeu d’enfant pour un bon praticien. Ai-je bien résumé l’affaire, maître ?
-- A merveille, monsieur le président, je vous remercie de votre compréhension.
Le président frappa avec violence sur son bureau.
-- Taisez-vous maître, taisez-vous ou je vous transforme en girafe. J’en ai soupé de cette comédie. Pas de victimes, pas de crimes, je n’en sors pas.
(p. 266)
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Philippe de Baleine
-- Il me semble en effet que cette politique était admirable, fit Heuliez, persifleur.
-- Ne vous moquez pas. Cette politique l'était par ses résultats. Sékou Touré n'en a pas compris les leçons. En adoptant le socialisme il a oublié de lui adjoindre la terreur.
-- Il a exterminé pas mal de gens, me semble-t-il.
-- Uniquement des opposants et des rivaux. Il laissait les paresseux paresser et les fonctionnaires toucher des pourboires. Le pays n'a pas tardé à devenir un foutoir ou plus personne ne se souciait des intérêts généraux. Au moins, sous Staline, la corruption était-elle exceptionnelle, et le dévouement au bien public, la règle. L'existence des camps de travail y encourageait les patriotes. (p. 170)
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Philippe de Baleine
-- On dirait que ces voitures ont traversé de terribles épreuves.
Faciné Fatti hocha la tête et montra un amas de bois carbonisé.
-- Ce wagon-là les voyageurs l'ont brûlé.
-- Une émeute ?
-- Non, ils ont voulu faire cuire leur riz sur le plancher à l'aide d'un petit feu de bois alimenté par des morceaux de cloisons. Le planché s'est embrasé puis tout le wagon. Il y a eu une dizaine de morts, par asphyxie.
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-- Vous étiez des opposants politiques ?
-- Bien plus grave. Nous possédions une importante maison de commerce. Des partisans du dictateur voulaient mettre la main dessus. Ils l'ont nationalisée et se sont bombardés directeurs. Ils ont rapidement bouffé tout l'actif. Bien entendu, nous, les anciens propriétaires étions de trop. En plus nous étions soussous.
-- Soussous ?
-- C'est l'ethnie rivale des Malinkés. Sekou Touré était malinké.
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-- Vous blaguez. On manque cruellement de professeurs ! Ils ne veulent pas de moi parce que je suis compétent. Trop compétent. Pendant la dictature, le niveau général du corps enseignant est tombé très bas. En grande partie parce que Sékou Touré avait interdit d'enseigner en français. Alors on enseignait en Soussou, en guerzé, en malinké, toutes langues incapables de restituer le monde de la technique et même d'exprimer des idées abstraites.
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Dans Saigon [...] sachez qu'une guide interprète est là pour guider et interpréter, c'est tout. À moins que vous ne lui proposiez de l'épouser et de l'emmener en France, ce qui fait encore de l'effet. (p.13)
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