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Critiques de Peter Heller (353)
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La constellation du chien

J'ai dévoré en deux jours à peine ce superbe roman sur les conseils de @Hordeducontrevent. Et voilà que je me sens imprégnée de sa belle critique lue il y a trop peu de temps pour que je réussisse à m'en détacher, et à laquelle je vous renvoie donc… Quelques mots, quand même. L'écriture de Peter Heller est magnifique. Il écrit tantôt avec de longs paragraphes lyriques, célébrant les beautés de la nature, la nostalgie d'un monde révolu, l'amour enfui, tantôt très courts, avec des phrases nominales, lapidaires, incomplètes, parfois d'un seul mot. On ne sait pas toujours quand le dialogue est prononcé à haute voix ou quand il passe par les yeux, sans que les protagonistes ne l'entendent distinctement. Pas vraiment la peine puisqu'ils se comprennent. Enfin, presque toujours. Peter Heller donne la parole à Hig, quarante ans. Pas d'autre nom. Big Hig, à la rigueur, si voulez. Il confrontera Hig, le bavard, celui qui parle tout seul, qui parle à son chien Jasper, qui parle à haute voix ou dans sa tête, il le confrontera, disais-je, à un taiseux, Bangley, plus vieux que lui, mauvais caractère, susceptible, revanchard, introverti, deux personnages finalement complémentaires. Bangley devient, jusque dans la confrontation, une sorte de figure paternelle, une image de virilité sublimée. de cette lecture tout en émotions, j'en retiens ici deux seulement. Melissa, la femme de Hig, est morte au tout début de cette épidémie de grippe qui a décimé les populations. « J'arrive à écouter du blues. Elle n'a jamais aimé le blues » nous apprend Hig page 44. La difficulté de la relation à la musique qui surgit après la mort de l'autre m'a bouleversée, sans doute accentuée par la totale absence de pathos dans ces deux brèves phrases. Emotion intense aussi induite par la magnifique relation de Hig et de Jasper qui ont développé une entente, une complicité, basée sur l'amour et la confiance, du côté du maître comme du chien. Et beaucoup d'autres moments intenses et magnifiques. Un très beau roman à lire et à relire.
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La constellation du chien

Les écrivains n'ont pas attendu le Covid pour établir des scénarios catastrophe à la suite de pandémies mondiales. Un thème récurrent et parfois rebattu dans les romans d'anticipation. Si le sujet n'est donc pas nouveau, quelle bonne surprise que cette"Constellation du chien " publiée en 2012. Originalité de l'écriture, abrupte, des phrases courtes, souvent violentes comme le monde dans lequel vivent les 2 personnages principaux où il faut tuer sans état d'âme pour survivre, deux personnages aux antipodes l'un de l'autre, un guerrier né et un poète qui aime la pêche, ce qui reste de la nature, de l'humour, beaucoup de poésie, pas de scènes totalement insoutenables, des êtres restés humains, un chien, un avion qui permet d'aller voir ce qui se passe ailleurs. Et de l'espoir. C'est captivant.
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La constellation du chien

Un truc que j'aime bien - après la fin du monde - c'est qu'il n'y a plus de gentils ou de méchants. Pour continuer à vivre, tout le monde est obligé (oui c'est vrai m'sieur, j'avais pas le choix, je devais le buter sinon) de faire passer ses intérêts en premier et de faire ce qu'il a à faire sans se poser de question. Bref, y'a que des peaux de vaches. Simplement il y a ceux qui aiment ça, et ceux qui se forcent. D'ailleurs ça laisse songeur non ? Parce que finalement ça ne change pas grand chose hein ? merde quoi c'est les boules, même après la fin du monde on est encore obligé de faire des trucs qu'on n'a pas envie de faire. Ce n'est donc pas le paradis, bah non. Mais pas l'enfer non plus. Oh la calmez-vous ! J'en vois déjà qui poussent des hauts cris mais franchement, en toute objectivité, si on démerde bien y'a moyen de se la couler douce dans un petit coin pépère avec pas trop de cons autour de soi. Et ça, ce dernier point, c'est un vrai plus. Par rapport à aujourd'hui je veux dire.

Mais je m'égare, revenons à nos moutons. Donc il y a ceux qui aiment ça, et les autres. Dans ce bouquin on trouve un échantillon de chaque, et en voyant comment ils s'en sortent on se dit que c'est bien qu'il reste un peu des deux, et en poussant plus loin la réflexion on se dit que c'est même mieux - si jamais on doit se retrouver à deux seulement sur un coin de terre - d'être avec quelqu'un qui ne nous ressemble pas. Et tant pis pour la conversation ou les parties de fou rire, de toutes manières après la fin du monde on a d'autres chats à fouetter non ? Bangley et Hig sont la preuve scientifique que le principe de complémentarité est vital pour la survie. Avec deux Hig, ils n'auraient pas tenu trois mois avant de se faire avoir par leur bon coeur et leur foutue envie de croire en l'humain dans l'être. Avec deux Bangley, c'était pas mieux, je ne sais pas dire combien de temps ils auraient tenu avant de se mettre sur la gueule jusqu'à la mort de l'un, tellement rongés qu'ils étaient par le doute et la conviction que l'autre essayait de le doubler. On se sait pas trop comment ces deux là se sont retrouvé ensemble mais c'était finalement ce qui pouvait leur arriver de mieux. Eh oui, il se trouve que le mariage arrangé à parfois du bon.



Après, pour l'amour, c'est autre chose évidemment... Mais quand même, dans ce livre, de l'amour on en trouve aussi, un peu partout d'ailleurs - aussi surprenant que cela puisse paraître. D'abord bien évidemment l'amour de Hig pour Jasper, son chien. À propos, je fais encore une parenthèse sous forme de note à moi-même : penser à prendre un chien un peu avant la fin du monde. Si si, c'est pas des conneries. J'avais déjà relevé cette astuce de survie à la lecture de World War Z et ça se confirme ici : un chien est d'une utilité extrême dans la vie après le monde. Ça se voit aussi dans Je suis une légende (livre ou film) mais bon tout de suite ça plombe l'ambiance car quand le chien meurt c'est troOoop triste. Fin de la parenthèse.

Je parlais d'amour donc. Vous trouverez dans ces pages bien d'autres sortes d'amour mais je ne vais pas détailler car ça reviendrait à faire du gros spoil. J'ai juste envie de dire encore un truc philosophique auquel ce livre m'a fait penser : Adam et Eve, sincèrement, comme début de l'histoire des temps c'est pas très (du tout) crédible - on est d'accord - mais là, après la fin du monde, ça prend tout de suite une autre dimension et on se dit oui, bah ouais pourquoi pas. Voilà, ça n'a pas beaucoup de sens présenté comme ça mais c'est tout ce que j'ai en rayon.



Pour conclure, je dois dire que j'ai vraiment adoré cette lecture. Du grand art. Et puis cette façon d'écrire très spéciale, ce découpage et cette non finition des phrases, ça colle trop bien au propos. Peter Heller écrit comme on parle quand on a une boule dans la gorge et le coeur serré, direct ça prend aux tripes et on est aspiré dans l'histoire, on avance à pas de loup avec toujours un peu l'angoisse de ce qu'on va trouver à la prochaine ligne. Terrible. Je kiffe.z
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La constellation du chien

Vous aimez les univers post-apocalyptique ? Vous aimez le Nature Writing ? Vous aimez les deux, comme moi ? Alors La constellation du chien est fait pour vous. Je ne sais pas comment ce roman est arrivé dans ma PAL et, quand je l’en ai tiré, je ne savais pas de quoi il parlait : j’ai juste lu « Quelque part dans le Colorado, neuf ans après la Fin de Toute Chose, dans le sillage du désastre » et j’ai pensé : « tiens, ça me dit bien, ça ». Et voilà. Je suis partie.



Je me suis envolée avec Hig dans le ciel des États-Unis ravagé par la fin de l’humanité, hanté par quelques survivants prêts à tout pour vivre un jour de plus. Hig et Bangley font partie de ceux-là : planqués dans un petit aérodrome, ils défendent bec et ongle leur périmètre. Mais Hig n’est pas un tueur. Hig est un rêveur, un amoureux de la nature, un pêcheur, un homme qui aime prendre son temps, dormir contre son chien et observer les étoiles. J’avoue, j’ai beaucoup aimé Hig.



La constellation du chien ne ressemble pas à la plupart des romans post-apo. Il est davantage dans la contemplation que dans l’action. S’il fallait faire une comparaison, on le rapprocherait de McCarthy et de La route. Mais pourquoi comparer ? C’est un roman qui prend son temps, qui raconte la nature qui reprend ses droits, qui pleure sur les animaux disparus à jamais, qui parle de la vie quand le monde que l’on connaissait s’est évanoui dans le feu et la douleur. Un monologue sur les êtres humains, sur ce qui les réunit, sur les sentiments que l’on tait, sur ceux dont on ne prend conscience que lorsque vient la séparation.



On commence à lire, sans attentes particulières, on écoute Hig qui nous parle de son petit avion, de son chien à moitié sourd, de sa tristesse face à la disparition des truites, et puis, d’un coup, on se rend compte que l’on est happé par ce roman, qu’on a envie de savoir ce qu’il se passe ensuite. De suivre Hig dans son quotidien, pas toujours facile avec un camarade de galère tel que Bangley, puis dans ses aventures à la recherche de ses pairs. Je ne dirai rien du scénario, mais rassurez-vous si vous aviez peur de vous ennuyer, on a l’occasion de s’éloigner un peu des limites connues de l’aérodrome.



Contemplatif, mais jamais ennuyant. Littérature post-apo, mais qui se débarrasse de tous les poncifs du genre. Une narration hachée – comme peut l’être le discours qu’un être humain se tiendrait à lui-même ou le récit qu’il ou elle ferait de sa vie à un tiers –, des phrases courtes, coupées, des ellipses et des flash-backs : une plume originale. Des morts et de la poésie. De la cruauté et des zestes d’humanité. De l’optimisme là où l’on ne s’y attend pas. Un roman atypique, intelligent et percutant.
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La constellation du chien

Il m'attendait depuis longtemps sur l'étagère. Et j'ai senti que c'était le bon moment : je me suis lancée avec confiance.

Quel souffle ! Peu de personnages, situation apocalyptique, de l'aventure à foison et des histoires d'amitié ou d'amour passés ou à venir.

Avec les canicules et incendies gigantesques qui nous frappent cet été, on se dit que ce roman de survie nous concerne bien plus qu'on ne pourrait le penser.

Il est question d'un aérodrome où vit "la Bête", un petit avion qui est un "personnage" central du livre. Les armes en tous genres sont aussi très présentes, car abondamment utilisées contre les indésirables. On s'abrite, on pêche, on chasse, on cultive... pour survivre à la pandémie (ben oui !) et au grand incendie. Les descriptions des paysages vus d'avion sont terriblement suggestives.

Un bémol pour les dialogues : on ne sait pas toujours qui parle ou même s'il s'agit de propos formulés ou pensés. En effet, le narrateur est le personnage principal, Hig.

Si tous les détails techniques sur les moteurs d'avion, les carburants et les armes ne m'ont pas forcément accrochée, la relation entre Hig et son chien Jaspers m'a comblée. Quelle touchante histoire d'amitié, psychologiquement très bien sentie, entre un homme et un chien !

De l'humour parfois, de la poésie, de l'espoir dans le désespoir... J'arrête ma dithyrambe !
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La constellation du chien

Superbe ! Merveilleux ! Brillant !



Un roman post-apocalyptique bluffant de maîtrise. J’ai été d’autant plus admirative qu’il s’agit d’un premier. C’est une réussite du début à la fin.



A l’exception de rares personnes immunisées, la population a été décimée à la suite d’une pandémie (grippe, maladie du sang, contagion). Le postulat est classique, et pourtant …



J’ai tout adoré. Hig le narrateur et personnage principal au coeur tendre, son chien Jasper, fidèle compagnon et co-pilote, son voisin Bangley, un type borderline qui s’éclate en mode survie, sans oublier leur relation entre amitié et défiance, les paysages isolés et splendides et la nostalgie douce et poétique. On baigne dans la forêt américaine, la nature et, petit plus, l’air car Hig a une particularité : il est pilote d’un Cessna qui vole.



Sans oublier ET SURTOUT : un style d’une fluidité et d’une beauté qui verse dans le littéraire, bien plus que dans la peur ou l’horrifique. C’est presque tendre au lieu d’être violent, beau au lieu d’être dévasté, nostalgique au lieu d’être agressif. C’est du chamallow au coin du feu ce livre, de la beauté à chaque phrase, du suspens présent et de la tension équilibrée à la virgule près.



A ne manquer sous aucun prétexte.
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La constellation du chien

Merveilleuse lecture, chargée d'émotions, de sensibilité et de poésie. Etrange d'ailleurs pour ce registre, tous les romans dans le genre nous font frémir, c'est noir, gris, sombre, triste, etc... là bien au contraire, bien que le drame se joue sous nos yeux que le monde est à l'agonie, Hig, nous offre des purs moments de bonheur, au bord d'une rivière, dans le vol d'un oiseau, dans la contemplation des étoiles etc... et c'est là le secret qui donne encore plus d'intensité ce roman, nous fait prendre conscience de la richesse de la vie, des choses simples. Puis cette réflexion sur la perte irrémédiable que ça soit du passé, des être aimés, ou d'une ville, d'un mode vie, c'est très intéressant. L'auteur a su nous dépeindre ce que la vie est, était et sera sans doute un jour. Alors sachons apprécier l'instant présent tant qu'il est tel que nous l'aimons.

Un très beau roman avec beaucoup d'humain, d'amitié aussi, de solidarité avec "les familles", même si il y a un côté Apocalypse, l'espoir surgit malgré tout et démontre que la survie peut pousser l'être à d'incroyable "pouvoir".



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La constellation du chien

Une nuée d’étoiles scintillent dans le ciel obscur. Je les regarde allongé sur mon hamac de fortune. A l’écoute du moindre bruit, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Souvenir. Une femme, ma femme. Morte, il y’ a plus de neuf ans. C’était juste après. L’apocalypse. Un virus dévastateur à rendre les vaches folles encore plus folles et à terrasser les humains plus vite que le vol en piqué d’un faucon sur sa proie plus effrayant que le hurlement d’un coyote affamé. Ces étoiles, en forme de casserole ou de chien. Un ours. Un élan. Cela fait combien de temps que je n’ai pas mangé de l’élan. C’était juste avant. L’apocalypse. Les élans n’ont pas bien vécu cette affaire, comme tant d’autres, comme ma femme. Mon chien, Jasper qui se fait vieux. Chut. J’entends un bruit. Saute à terre. Respire. Prends la lunette de visée. Respire. Tire. Une fois, deux fois. Trois morts. Quatre. J’enterre le petit enfant. Je découpe les adultes que je trempe dans de la saumure. Jasper, tu auras un repas de roi. Plus de larmes, plus de pleurs. Asséché. Comme la rivière. Plus aucune truite. Neuf ans que l’apocalypse a tout basculé. Reste sur tes gardes. D’autres peuvent arriver, avec des arcs ou des glocks.



Les phrases sont courtes, directes. Du rythme et de la sauvagerie. La survie. Survivre, j’enchaîne ces histoires. Peter Heller. Un premier roman percutant. J’enchaîne les romans percutant. Tripes remuées et tripes à l’air. Absence de pitié quand la peur est là. Absence de larme quand le désespoir est là. Absence de concession quand la survie est en jeu. On tire d’abord, on pose les questions après. Que me reste-t-il neuf ans après l’apocalypse. Un bout de terre, quelques patates, un bout de forêt, quelques baies, un vieux Cesna que j’aime surnommer « la Bête », un vieux chien. Et une douleur lancinante : celle d’un deuil non accepté.



De la poussière. Du souvenir. Un homme. Un chien. Un vieux. La « Bête ». Un deuil. Reconstruction. Amour. Quand l’apocalypse survient, les survivants peuvent-ils encore survivre, peuvent-ils tout simplement vivre, peuvent-ils se projeter vers un avenir incertain, peuvent-ils [re]découvrir l’amour, l’amitié. AIMER. Et pleurer. Tout est possible. Après l’apocalypse, des tonnes d’émotions et de rage te submergent, t’envahissent, t’emprisonnent. Tu peux faire des choix. Celui qui consiste à mettre tout en œuvre pour survivre. Celui qui te mènera à des conduites suicidaires ou autodestructives. Celui qui te rapprochera de ton voisin, ou de cet(te) inconnu(e) avec son passé, son histoire. Pour cela, tu as des grenades, et un cœur qui ne demande qu’à battre de nouveau. La chamade et l’humain. Ce roman est singulier. Je ne parle pas d’ « happy end » mais juste de reprendre le sens de la vie. Ce n’est pas de l’optimisme, c’est juste de l’humain au sens noble du terme. Âme. Souffle et respire. Deux cœurs qui battent, un chien qui contemple les étoiles, sa propre constellation.
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La constellation du chien

Pour certains ce livre est un des plus remarquables de ces dernières années et ce n'est pas faux (ni tout a fait juste) même le sujet m'a glacé parce que ce roman post-apocalyptique a des airs de possible. Peter Heller se confronte à un genre surexploité et pourtant il nous livre un récit d'une grande modernité à mi-chemin entre une histoire de résilience et une fable écologique.

Dans un "monde fini" voué à une violence terrible le héros Big Hig qui doit tuer pour survivre, voue un respect profond à toute forme de vie.



Découpé en 3 livres qui témoigne de trois grandes étapes du récit, l'histoire est narrée par Big Hig.

Livre Premier, Hig nous raconte ce monde fini ; la planète continue de tourner, le jour de se lever, les constellations de briller mais le tigre, l'éléphant, les grands singes, la mésange, la baleine grise, la tourterelle turque, la truite... ont irrémédiablement disparu.

On suppose, sans certitude, qu'il s'agit du réchauffement climatique. Celui-ci, associé à une baisse des défenses immunitaires et au développement des virus, a conduit l'humanité au bord de l'extinction. Les humains restant s'entretuent sans aucun état d'âme.

Avec son chien Jasper, Hig vit dans un aérodrome de campagne. Du haut de son petit avion de tourisme un Cessna, il surveille le territoire qu'il partage avec Bangley. Cet unique voisin, taciturne et mystérieux n'a qu'une règle pour survivre : tuer tout ce qui passe dans son périmètre.

La mort est omni-présente, celle des hommes mais aussi celle des bêtes qu'il faut chasser pour se nourrir. Des bêtes magnifiques devenues rares. Au milieu de tout ces cadavres Hig continue à voir la poésie et la beauté de la nature. J'ai été un peu troublé par ce personnage qui manie si bien le fusil et la découpe des chairs mais qui reste un amoureux des mots et des étoiles.

Au fil des pages on découvre ce qui s'est passé. L'écriture est hachée car Hig, depuis 9 ans, se parle essentiellement à lui-même.



Livre deuxième - Poussé par le sentiment qu'il y peut-être une vie organisée ailleurs, Hig décide de prendre son avion pour explorer plus loin. Tout en sachant qu'il risque de manquer de carburant, il décolle. Son exploration le conduit dans une vallée inaccessible à pied. Une sorte de miracle ou de mirage vert. Cima et son père qui vivent là ne doivent leur survie qu'à cette difficulté d'accès.

Livre troisième. C'est dans le dénouement spectaculaire du récit que se niche l'espoir que la vie de chacun mérite d'être vécu pour ce qu'elle est. Vivre sans attendre, sans chercher un futur, sans s'engluer dans le passé car comme le dit Cima "c'est drôle de penser qu'on peut passer sa vie à attendre sans même le savoir".
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La constellation du chien

Sur le tarmac d’un aéroport, quelque part près de Denver, vivent deux hommes très dissemblables, et cela depuis neuf ans, après que la maladie a emporté la plupart de leurs contemporains, et que ceux qui restent sont le plus souvent animés de mauvaises intentions. Bangley n’hésite jamais à tirer pour leur défense, quant à Hig, il chasse, pêche et cultive un jardin, quand il ne part pas voler avec son chien dans son petit avion.

Ce roman qu’on peut qualifier de post-apocalyptique, est le premier que je lis de Peter Heller, et c’est mon favori de cette sélection ! Pas de longueurs mais des successions de rythmes très différents, soit que le narrateur se repose sur la répétition des jours, soit qu’il rapporte un moment plus précis et plus animé.

Le ton et le style d’écriture possèdent quelque chose de particulièrement attachant, cette langue très naturellement poétique de l’auteur donne grande envie de lire un autre de ses romans pour voir comment il a su s’adapter à un sujet différent. Quelques jours après l’avoir fini, ce roman restait si vivace que j’avais envie de retourner dans son atmosphère, pourtant a priori pas folichonne !
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La constellation du chien

Est ce notre situation actuelle qui évolue si rapidement avec la sensation d'être totalement impuissant à enrayer une épidémie qui m'a fait rechercher après le nouveau roman de Sandrine Collette Et toujours les forêts , une autre vision post-apocalyptique comme si on pouvait choisir la version qu'on préférerait pour soi ...



Et c'est vrai que dans La constellation du chien, le tableau est un peu moins sinistre . Certes, il reste peu d'humains et beaucoup d’espèces animales ont disparu mais Hig et son chien Jasper vivent dans un coin perdu du Colorado avec Bangley , un ancien militaire arrivé avec son arsenal . Sur le terrain d'aviation proche de leurs habitations , il y a aussi La Bête, le Cesna de Hig avec lequel il survole la zone en mode reconnaissance car pour survivre , il faut tuer les autres , toujours à la recherche de proies humaines .



Hig, pour s'évader part à la pêche, à la chasse au chevreuil ou se plonge dans ses livres de poésie, regarde les étoiles tout en pensant à la femme qu'il aimait et qui est morte de cette redoutable grippe .



Après une énième attaque de leur campement , il décide de partir à bord de son avion à la recherche d'autres survivants ou bien pour en finir avec une vie qui n'a plus de sens ...



Des phrases courtes qui m'ont perturbé au début et aux quelles j'ai fini par trouver ces sentiments contradictoires d'urgence et d'"à quoi bon " qui tiraillent en permanence Hig .



Peter Heller raconte une terre meurtrie mais qui résiste, des engoulevents qui volent et se nourrissent les nuits de pleine lune, des petits pois qui poussent, les miens aussi, des arbres qui reverdissent comme les chênes de mon champ, une ode à la vie et à l'espoir ... Et cela me convient mieux que la noirceur des forêts de Sandrine Collette ...



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La constellation du chien

C’est Ursula K. Le Guin qui définit la fantasy comme « une façon de refléter la réalité, et de la réfléchir ». Je trouve que c’est une définition extrêmement pertinente pour parler de littérature de l’imaginaire en général. C’est pour ça, je crois, que j’aime tellement les romans post-apocalyptiques : en poussant à l’extrême certaines menaces, épidémiologiques, environnementales ou politiques, qui pèsent sur nos sociétés, ils manifestent de manière éclatante la réalité et nous donne à réfléchir sur notre monde.



Heller choisit de nous donner à voir un bout de Colorado, à « la fin de toute chose », 9 ans après qu’un virus a dévasté l'humanité et réduit les poches de survivants à une lutte sans merci pour leur existence.

Au milieu du chaos, quelque part au bord d’une rivière, survivent Hig (doux et contemplatif, l’un de mes personnages préférés de tous les temps), son inséparable chien Jasper (1ere fois que je m'attache autant à un chien dans un roman!!) et Bangley, expert en armes et en survie. Installés sur la base d’un ancien aéroport, ils doivent affronter, malgré leurs différends,les dangers inhérents à leur situation, les pénuries, les bandes armées. La solitude aussi, la peur, la désolation face à une nature définitivement abîmée.



Mais le désespoir ne dure pas: Heller nous invite à contempler, à saisir le bonheur dans des petits riens, se rafraîchir dans l’eau de la rivière, contempler les étoiles auprès de l’être cher, penser à la vie d’avant, se noyer parfois dans la nostalgie, puis vivre, lutter, et trouver une autre voie, vers l'autre.



Une invitation à chérir notre monde, à le préserver. Je suis vraiment tombée en amour de cette écriture sensible et poétique, de cet ode à la douceur et au lien, de ces personnages incroyablement incarnés. Et j'ai rarement lu d'aussi belles pages sur la pêche !



Entre nature writing et post-apo, ce premier roman est un grand bonheur dont on goûte chaque page, avec la conscience aiguë et douloureuse de contempler un possible futur.



Coup de cœur et pas mon dernier Heller!
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La constellation du chien

Ce roman post-apocalyptique ( que m'avait conseillé un Babelionaute suite à ma critique du roman de Margaret ATWOOD " Le dernier homme" ) m'a beaucoup plu par son histoire intéressante (l'antagonisme entre les deux personnages de départ qui finiront par sceller une belle amitié) et son côté "proche de la nature" incarné par le narrateur qui m'a semblé bien humain, capable de tuer pour sa survie, alors qu'il affiche une totale empathie envers les Mennonites voisins malades.

L'écriture est très fluide, ce qui rend le livre facile à lire, mais, petit bemol, ce tic de phrases composées d'un seul mot devient lassant au bout d'un moment.

Les allusions aux "Arabes" qui seraient de possibles méchants envahisseurs sont également agaçantes par le cliché qu'elles véhiculent, mais l'auteur étant Américain, cela ne surprend pas vraiment.

Voilà pourquoi au final pourquoi je n'ai pas accordé une meilleure note à ce roman.

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La constellation du chien

Mélange de roman postapocalyptique (à la manière de Je suis une légende) et de fable écologiste, La Constellation du chien montre la naissance d'une nouvelle étoile de la littérature américaine : Peter Heller. Alliant dans une écriture sans effets le récit d'errance et les souvenirs, il livre une émouvante ode à la nature. Tant qu'il y aura des truites...
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La constellation du chien

Comme souvent dans les romans post-apocalyptiques, on ignore ce qui a conduit précisément à cette terre ravagée, dépeuplée, si ce n'est une épidémie de grippe ou une mystérieuse maladie du sang...

Il reste Hig, le narrateur, son chien Jasper, le bourru et armé jusqu'aux dents Bangley, et un avion... Si Bangley est prompt à chasser les indésirables, jouant de la gâchette pour défendre leur territoire (un aéroport désaffecté), Hig reste un nostalgique romantique : promenades en forêt, amitié fusionnelle avec son chien, souvenirs émus de sa femme décédée... et surtout l'envie, avec son petit avion, d'aller voir ailleurs, s'il y a quelqu'un...



Ce roman a la particularité de conjuguer récit de survie et de "nature writing" (descriptions de la faune et de la flore, proximité sentimentale avec la nature), et je dirais que c'est assez réussi !

Par contre j'émets un petit bémol sur le dernier tiers du roman, où l'on perd le côté brut et sauvage de la narration...
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La constellation du chien

En commençant ce récit, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu la quatrième de couverture car je ne voulais pas trop savoir de quoi il en retournait.

On se retrouve dans une Amérique "post-appo" appelé "La fin de toute chose. Une pandémie de grippe à décimé la quasi totalité de la population. On se retrouve à suivre la vie de Hig neuf ans après la fin. Sa survie au jour le jour, des bribes de sa vie passée et son chien qui ne le quitte jamais. Je crois que j'ai lu ce livre au bon moment, car, malgré les évènements, j'y ai trouvé un certain calme et une certaine sérénité dans la lecture. Hig aime chasser et pêcher et surtout il est pilote d'avion. Ce sont trois choses très importantes dans sa vie et qui le maintiennent debout.

Ses moments de doute et de remise en question de l'utilité de ce qu'il fait sont touchant. C'est un homme brisé, qui n'a plus de souffle. Jusqu'à ce retournement de situation qui va lui faire voir la vie autrement et lui redonner espoir en ce qu'il est ce qu'il peut donner etc.

Ce que je trouve dommage est que l'on introduit des personnes "malades du sang" dont on parle assez peu au final et dont les explications sont un peu balancées comme ça. Je pense qu'au final, ils ne sont pas spécialement essentiels au récit. De même que la fin m'a un peu troublée. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à avoir tant et si peu d'informations à la fois sur les deux dernières pages, sur un éléments dont on parle au début du livre et, de la même manière revient un peu comme ça à la fin. Les deux dernières pages donnent une impression qu'un second tome est envisagé, personnellement je m'attendrai clairement à une suite avec une explication comme celle-ci.

La partie entre Hig et Cima est assez attendrissante et redonne un côté très humain à tout le reste.



En conclusion, j'ai passé un bon moment, mais je pense que si j'avais eu ce livre entre les mains à un autre moment, je l'aurais simplement refermé. Je l'ai rouvert car ce livre m'a en quelque sorte reposée de mes lectures précédentes.

C'est à découvrir, le style change un peu de la SF classique et je n'avais encore jamais lu un récit SF construit comme ça. Pour les curieux
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La constellation du chien

Et vous, vous feriez quoi à la fin du monde ? Quelles seraient vos forces, vos faiblesses ?

Comment arriveriez-vous à concilier la douleur de la perte du monde d'avant avec le présent sans grand espoir ?

Voici un roman qui répond à sa manière à ces grandes questions existentielles.

C'est un monde d'après triste, quasi-désertique, avec une dimension quasi-onirique, que nous propose ce roman. Et survivent ensemble, deux personnages que tout oppose. D'un côté le guerrier bardé d'armes qui tire avant de réfléchir. On ne sait jamais. Et de l'autre côté, le pêcheur aviateur rêveur qui tente malgré tout de garder espoir en l'humanité, et la possibilité de nouer contact avec d'autres survivants, sans avoir à jouer de la gachette.

En résulte un récit presque contemplatif. Bon on n'est pas non plus au niveau de la Montagne Magique, mais c'est assez lent, bucolique, mélancolique. Vous connaissez Walking Deads ? Eh bien là c'est tout à fait le contraire.

Les images sont belles. La nature est omniprésente. C'en est presque apaisant comme lecture.

Le suspense est rarement insoutenable, mais on se demande jusqu'au bout si la solution est de se protéger des autres ou aller vers les autres.

La relation entre le chien et son maitre est extraordinaire. Extrêmement touchante et d'une grande force.

Je suis restée un peu sur ma faim quant au rythme qui a été trop lent pour moi. Mais c'est purement subjectif. J'ai toujours préféré les Zola à Madame Bovary de Flaubert. Et je n'ai pas réussi à finir La Montagne Magique. ça vous situe un peu mon niveau de patience et ma capacité contemplative.



Alors, faut-il le lire ? Oui si vous aimez prendre le temps. Sinon je vous recommande Le Monde Enfin de Jean-Pierre Andrevon ou le Feu de Dieu de Pierre Bordage, où l'action est un peu plus présente.
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La constellation du chien

Après la fin, un nouveau commencement.



2014 débute en beauté avec un premier roman hallucinant. Difficile de faire entrer La constellation du chien dans une catégorie. Rien d'étonnant en lisant le cv de l'auteur, Peter Heller a exercé différents métiers : plongeur, maçon, bûcheron, pêcheur en mer, moniteur de kayak, guide de rivière et livreur de pizzas.



Si le roman semble inclassable, il se démarque avant tout par une écriture novatrice qui réussit à transcender le récit pour offrir la substance même de la narration. L'histoire qui nous est contée est l'après la Fin de Toute Chose. L'écriture est donc épurée, les règles grammaticales ne semblent même plus exister. Les mots sont comptés, ne sont plus que ceux qui sont essentiels. Peter Heller invente une nouvelle approche du nature writing. L'écriture est visuelle et odorante. On ressent la terre, l'eau, le vent, le sang.



Au fil des pages, j'ai pensé Au nord du monde, à La route ainsi qu'aux livres d'Edward Abbey. Qu'est-ce que la survie ? Le besoin de raconter son histoire dépasse-t-il celui de vivre ? Le rapport à l'autre, à soi, à l'existence, Peter Heller signe un roman apocalyptique effrayant, cruel, lumineux, onirique, poétique et lyrique. Un auteur, vous l'aurez compris, à suivre de près.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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La constellation du chien

Cela fait 9 neufs que Hig a perdu sa femme et tout le reste. Une grippe, un mal du sang, ont décimé une grosse partie de l'humanité et les survivants sont devenus rares et dangereux.

Sur un ancien aérodrome, à Erie, dans le Colorado, avec son fidèle ami Jasper - son chien, et son plus proche voisin Bangley, la vie ne s'écoule plus, elle se combat.

Hig, retrace alors son passé, sa vie d'avant, la vie qu'il aurait voulu, dans ce paysage désolant et à la fois de toute beauté, en se raccrochant à son chien, un espoir vain, un avenir qu'il ne peut imaginer.
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La constellation du chien

J'ai eu du mal avec le début... Des longueurs, des personnages plus ou moins attachants, des épisodes violents un peu lassants. Il a fallu que le héros décolle pour de bon avec son petit Cessna pour que l'histoire décolle elle aussi à mes yeux. J'ai trouvé la fin passionnante car les descriptions des situations vécues sont vraiment bien réussies et que les personnages ont enfin pris un peu de consistance (et d'humanité). Bref, à ce stade, mon opinion a évolué et la quatrième étoile est apparue à l'horizon ! Je trouve qu'il y a une tendance, chez les écrivains étatsuniens, à "empiler" les pages et ce n'est pas toujours un plus. Parmi les écrits post-apocalyptiques, comme celui-là, Ecotopia ou Dans la forêt restent mes préférés, mais la constellation du chien se fraie une trajectoire dans le ciel étoilé !
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