Perry Devney

Cole faisait naître en moi des sensations et des réflexions que je n’étais pas prête à explorer. Je n’aimais pas l’idée que, même après une semaine, je pouvais fermer les paupières et visualiser ses yeux. Que je pouvais sentir le parfum de son savon. Et pourtant, je ne me souvenais plus de l’odeur de Jamie.
J’avais donc décidé de garder mes distances, jusqu’à ce que mon attirance soit sous contrôle. Je voulais que notre relation reste strictement professionnelle pendant qu’il s’intéressait au meurtre de Jamie.

Ses yeux étaient plus sombres, et l’étincelle s’était transformée en flamme de désir. Il ne prit pas la peine de la dissimuler tandis que ses yeux passaient sur mon ventre, puis mes seins. Il s’attarda une seconde sur ma poitrine, avant de revenir enfin à mon visage. Lorsque ses prunelles tombèrent sur mes lèvres, je dus lutter contre l’envie de les lécher. Et quand il croisa mon regard, je ne voulus pas ciller.
Sexy. Cole était l’incarnation de la sensualité. L’homme le plus sexy que j’avais jamais rencontré.

Elle se sentait seule et elle était certaine que son mariage était terminé. Elle avait été invitée à un enterrement de vie de jeune fille, avait beaucoup trop bu, et avait couché avec un inconnu rencontré dans le bar. Elle avait dépassé les bornes, oui, mais pour sa défense, elle avait pris ses responsabilités. Elle avait avoué la vérité à Finn et l’avait supplié de lui pardonner. Il lui avait répondu qu’elle pouvait appeler son avocat.

Poppy était forte et gracieuse. J’avais pensé la même chose, des années plus tôt. Je n’avais jamais vu une personne si anéantie, et pourtant si maîtresse d’elle-même. Elle n’avait pas crié, elle n’avait pas lutté. Elle était restée… calme. Pendant toutes mes années avec le département de police de Bozeman, je n’avais jamais vu quelqu’un, policier ou civil, gérer un traumatisme comme elle l’avait fait.

Nos doigts se frôlèrent, mais aucun frisson ne me parcourut. Toucher Aly, la femme avec qui j’étais sorti pendant deux ans, et avec qui j’avais vécu pendant six mois, n’était même pas comparable à ce que Poppy m’avait fait ressentir quelques secondes, ce soir.
Cette révélation renforça encore la décision que j’avais prise la semaine dernière. Rompre avec Aly avait été difficile, mais nécessaire.

Je n’avais jamais vu des yeux verts comme ceux de Cole. Leur couleur me rappelait celle de la sauge séchée, et ses cils sombres et épais les soulignaient à la perfection. Son visage attirait l’attention, avec cette mâchoire carrée et son nez droit, mais c’étaient ses yeux qui m’emprisonnaient.

Il était très blagueur. Il aimait faire rire les gens. C’est probablement pour ça que les gamins l’adoraient. Il se fichait d’avoir l’air ridicule. Il était lui-même, sans faux-semblants.
Un peu comme Cole. Il n’essayait pas de cacher ses sentiments. Il ne jouait pas de rôle.

Ma respiration s’accéléra à la vue de son sourire, de ses dents droites et éclatantes ; un réflexe que j’avais déjà essayé de combattre la veille. Molly, qui s’était tournée dans son siège en entendant la porte, fit volte-face presque immédiatement.

Il y avait quelque chose de spécial chez Poppy, et ce n’était pas seulement à cause des circonstances tragiques de notre rencontre. Aucune femme n’avait jamais fait vibrer mon sang comme elle, pas même Aly.

Je ne veux pas que nous vivions avec le cœur brisé. Si tu rencontres quelqu’un, si tu as déjà rencontré quelqu’un, promets-moi que tu ne laisseras pas la peur t’empêcher d’essayer.