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Citations de Paul Lambotte (20)


Eugène Smits naquit à Anvers en 1820. Il appartenait à une famille de la hante bourgeoisie. Son père fut, pendant l’enfance de notre peintre. Gouverneur du Luxembourg. Eugène reçut une éducation sérieuse, il ne cessa de la compléter par la suite. Sa culture intellectuelle était complexe et raffinée. Il ne craignait pas de réfléchir aux plus graves problèmes, de se former des convictions idéalistes, d’affirmer les croyances les plus élevées.
Il voyagea beaucoup pendant les années de sa jeunesse. De longs séjours en Italie, en Hollande et à Paris formèrent son goût, aiguillèrent son apprentissage de peintre, achevèrent d’affermir le culte qu’il avait dès l’abord voué à la Beauté.
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L'École belge présente, dans la diversité de ses tendances et de ses individualités, des caractères généraux, et je ne parle pas seulement du sens inné des colorations harmonieuses auxquelles pense tout de suite le lecteur accoutumé à la peinture de chez nous. Ces caractères généraux peuvent se définir partiellement aussi par des lacunes, puisque, à côté de la conscience, du savoir technique et du sens plastique, j'énumérerai le manque de goût, l'absence de fantaisie, le défaut de culture dont font preuve beaucoup de nos peintres, par ailleurs si bien doués, et cela est particulièrement sensible dans l'art du portrait en Belgique.
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Jean Gossart, dit Jean de Mabuse, n'est pas le premier des peintres flamands qui subit certaines influences ou adopta certaines formules Italiennes. Mais il est le premier de ceux qui renièrent toute tradition nationale pour s'imprégner des leçons des maîtres lombards, toscans ou vénitiens.

C'est en 1508 que Gossart se mit en voyage. Il était né à Maubeuge vers 1472. Il a pu se former sous l'influence de Memlinc ou plutôt sous celle de Gérard David à Bruges. Il est l'auteur d'une importante adoration des Mages (acquise de Lord Carlisle, Castle Howard, pour la National Gallery de Londres), qui montre la transition entre son éducation brugeoise et ses prédilections italianisantes. Mabuse fut au service de Philippe de Bourgogne, fils de Philippe le Bon. Il accompagna ce Prince en Italie où il subit fortement l'influence de Léonard de Vinci. Il dessina à Rome force monuments antiques.
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Étrange destinée que celle de ce peintre dont l'atavisme nous est inconnu, porteur sans doute de tares congénitales, sans éducation première, sans culture générale, mais naturellement doué de finesse, de distinction native, de facultés d'adaptation et qui seul et sans autre maître que la nature, a su se trouver et s'affirmer. Pendant les huit dernières années de sa brève existence, avant de sombrer dans l'alcoolisme et le déséquilibre nerveux, il nous a donné une féconde, saine et splendide moisson de chefs-d'oeuvre.
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On a justement appelé Jérôme Bosch le peintre des cauchemars. Ses imaginations bizarres et fantastiques laissent souvent deviner des intentions satiriques et morales. Toutefois il est difficile de saisir le sens précis de tant de détails accumulés, souvent grotesques ou déconcertants.
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Il ne devint pas misanthrope. Il garda son culte de l’art et de la Beauté. Ce fut à un tableau représentant un Hommage à la Beauté qu’il consacra ses dernières forces et ses derniers efforts.
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Eugène Smits est mort à Bruxelles le 1 décembre 1912.
Tous ceux qui ont connu ce vieillard exquis, et tous ceux, beaucoup plus nombreux, qui admirent les œuvres de ce peintre de race, n’ignorent pas la place qui lui revient dans l’école Belge du dix neuvième siècle. Cette place est au tout premier rang. Cependant Eugène Smits ne fut jamais très connu de la foule. Il n’était pas compté parmi les grandes vedettes de nos expositions. L’homme, à la fois très fier et très modeste, ne recherchait pas les succès bruyants.
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Louis Dubois (1830-1880), qui s'est ingénié à peindre des portraits, s'est évidemment fait illusion sur les ressources que pouvaient lui fournir son éducation et son tempérament dans ce genre particulier ou précisément il eut fallu les qualités qui lui faisaient défaut, le souci du style, le sens de la forme caractéristique, la fidélité de l'observation. Tous les ragoûts de la couleur, tous les artifices du pinceau ne pouvaient dissimuler les lacunes d'une construction hasardeuse ni un manque de précision dans le dessin des visages ou des mains. Dubois ne dessinait pas comme on dessine à l'Académie, disent ses admirateurs. D'accord. De très grands artistes n'ont pas dessiné comme on dessine à l'Académie, et c'est tant mieux. Ils ont trouvé un dessin à eux, significatif, émouvant, juste. Mais Dubois s'est borné à dessiner mal sans s'échapper des formules de l'académie, et cela ne peut être invoqué à son éloge. Magistral dans quelques paysages, dans des natures mortes ou des fleurs, Dubois n'est plus qu'intéressant par l'exécution de quelques morceaux dans ses portraits, et ces morceaux c'est le rendu d'une étoffe, d'un accessoire, d'un fond. La figure, la chair sont traités pour la note, la tache de la couleur, sommairement, sans signification.
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Smits appartint à cette élite intellectuelle dont les membres se devinent et se retrouvent partout, il fut très lié avec des artistes éminents, les peintres Diaz, Ricard, Isabey, Jongkind, le statuaire Paul de Vigne, bien d’autres encore. Il entretint un long commerce d’amitié avec Octave Pirmez, qui fait figure de Précurseur dans notre littérature Belge.
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Il s’est constamment renouvelé par la variété de ses recherches, par un souci d’élégance, un charme de couleur, une fantaisie de présentation, un sens aigu de la vie contemporaine qui sont l’estampille de son individualité.
On peut s’attarder à contempler, à admirer la palette d’Alfred Stevens, la variété déconcertante de ses ressources, la franchise de ses modulations, les hardiesses infinies de ses harmonisations.
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Il avait acquis très jeune une incomparable science d’exécution, il sut dés ses débuts toujours conduire jusqu’au bout le « rendu » de ce qu’il entreprenait d’exprimer avec cette largeur d’interprétation, cette aisance désinvolte, cette souplesse de touche, cette précision d’effet, cette beauté et cette variété de matière, en un mot cet instinct subtil du travail parfait qui confère à ses peintures, si voulues et si savoureuses, jamais mièvres, sèches ou étriquées, un indéfinissable prestige.
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On a remarqué que plusieurs excellents peintres eurent les yeux anormalement écartés. Sans même qu'ils fussent atteints de strabisme, cette conformation offrant plus de facilité d'apprécier - par triangulation — les distances entre les objets peut avoir provoqué leur observation originale des plans dans l'atmosphère. Boulenger fut certes doué d'une surprenante mémoire visuelle. Ses relations de valeurs, même dans les grandes toiles exécutées à l'atelier, d'après des études, sont toujours d'une justesse et d'une subtilité rares. Ses accords, son orchestration lui étaient naturels comme chez certains enfants, doués de cette même mémoire des yeux, l'orthographe correcte est instinctive. Il eut été fort en peine sans doute d'exprimer théoriquement ce qui était inné en lui. Le jargon des critiques est souvent impénétrable aux naïfs peintres dont il commente l'art spontané.
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Comme tous les artistes affirmant une vision neuve, dédaigneux des routines, il n'obtint au début que de rares suffrages, ceux d'une élite sensible et compréhensive. Le gros des amateurs demeurait déconcerté. Dans la presse, très médiocre à cette époque, un ou deux critiques firent preuve de clairvoyance. Les autres à l'unisson ignorèrent le jeune peintre coupable de déranger leurs habitudes, de leur imposer un effort d'attention devant une interprétation originale, de susciter la jalouse susceptibilité d'artistes arrivés exigeant pour eux seuls le monopole des éloges.
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Sans doute tout portrait sent son époque et sa patrie. Il est romantique, bourgeois, pompeux, intime, superficiel, psychologique, il est aussi bitumineux, clair, rugueux, lisse, blaireauté, empâté, traité en ébauche, pointillé, selon la vogue variable des formules et des influences d'atelier. Mais il est toujours la représentation du modèle — qui exigeait la ressemblance.
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Le portrait est, sans conteste, la forme plastique la plus accessible à n'importe qui. Tout le monde d'ailleurs se croit compétent pour en juger. S'agit-il du portrait d'une personne vivante: quiconque la connaît, même très vaguement, établit une immédiate comparaison entre le modèle et son effigie et n'hésite pas à formuler un avis. Cet avis ne se borne pas, en général, à traiter de la question de ressemblance plus ou moins précise et photographique ; il s'étend au mérite du dessin et de la couleur, de la présentation, de la mise en page, de la sensibilité de l'artiste et de son interprétation.
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Tout le monde accorde un regard à un portrait pourvu que le mérite de l'artiste qui l'a exécuté soit suffisant pour ne pas décourager la bienveillance.
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Plus que tous les tableaux les portraits résument de la vie pensive. Les hommes et les femmes qui les ont inspirés ont réellement vécu, aimé, souffert. Les artistes appliqués qui les ont peints ont laissé paraître un reflet de leur émotion par leur effort de fixer un aspect définitif de leurs modèles, de discerner en eux quelque chose de supérieur à leur destinée éphémère.
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Un portrait s'offre à nos yeux. Il est comme un passant rencontré en chemin.
Peut-être le reverrons-nous souvent. Après avoir attiré notre attention il peut conquérir notre sympathie, devenir pour nous une façon d'ami muet. La plupart des portraits ne frappent qu'Un instant notre regard, s'effacent tout de suite de notre mémoire. Mais il s'en trouve auxquels le talent de l'artiste, la physionomie du modèle ont conféré un charme, une attirance énigmatiques.
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Nicolas Neufchatel, connu aussi sous le nom de Colyn van Nieuwcasteel, Nicolas de Novocastello ou Lucidel (Nutzschideel), est un wallon né dans le Comté de Mons (Hainaut) en 1527.
Après avoir reçu les enseignements de Pierre Coecke d’Alost et travaillé à Anvers il émigra à Nuremberg où nous le trouvons installé dès 1561. Il devint bientôt le portraitiste achalandé des grands personnages d’Allemagne, d’Autriche, de Bohême et fit une fructueuse carrière. Il mourut à Nuremberg en 1590. La plupart de ses œuvres sont restées dans ces régions. Le musée de Budapest en avait envoyé deux, — de remarquable qualité, — à l’exposition de Londres. Le National Gallery possède un joli portrait féminin de ce maître.
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Le grand nombre d’artistes qui ont marqué dans l’histoire de l’Art en Belgique pendant une longue suite de siècles, la prodigieuse quantité de chefs-d’oeuvre qui furent produits sur notre sol, rendent l’étude de cette histoire et de ces oeuvres à la fois attrayante et un peu effrayante pour ceux qui n’ont pas l’intention de se spécialiser dans ces matières et désirent se contenter de notions générales.
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